Martin St-Louis tanné des questions insignifiantes des journalistes

Martin St-Louis tanné des questions insignifiantes des journalistes

Par Marc-André Dubois le 2025-01-23

Si Martin St-Louis avait un brin de patience envers les journalistes montréalais lors de la séquence incroyable du CH les replaçant dans la course aux séries, cette époque est dékà chose du passé.

Lors du dernier point de presse après la défaite à Détroit, l’entraîneur-chef du CH a affiché une exaspération à peine dissimulée face à des questions qu’il jugeait visiblement insignifiantes et répétitives.

Soupirs, haussements d’épaules, yeux levés au ciel – le message était clair : St-Louis est à bout.

La séquence vidéo ne ment pas:

La scène, presque comique, traduisait le malaise ambiant. Les journalistes semblaient jouer à un jeu qu’ils avaient déjà perdu d’avance : poser des questions comme s’ils récitaient des affirmations évidentes, et St-Louis, fidèle à son style, leur renvoyait ces mêmes phrases en guise de réponse, avec un ras-le-bols évident.

Dès la première question, l’ambiance s’est alourdie. Une journaliste a demandé :

« Le début du match que vous auriez souhaité avoir ce soir? »

St-Louis, le regard perçant, a répondu, sans trop cacher son agacement :

« Non, je trouve qu’il y avait beaucoup plus d’urgence, de rythme, d’énergie, d’exécution. On a passé beaucoup trop de temps dans notre zone.

Offensivement, on était ‘one and done’ en première période, donc c’était dur de pogner du momentum. »

Quelle question insignifiante à la base. Tout le monde a vu que le CH avait connu le pire début de match. Pourquoi poser une question qui est la réponse?

On pouvait presque entendre le murmure des autres journalistes dans la salle, conscients que St-Louis ne voulait tout simplement pas être là.

L’homme était fatigué, frustré, et sa patience, déjà limitée, s’effritait devant des questions qu’il considérait sans intérêt.

Lorsque la discussion a dérivé vers la préparation de l’équipe face à ses adversaires directs, un autre journaliste a tenté d’obtenir une analyse plus poussée :

« Dirais-tu que vos succès du dernier mois et demi font en sorte que, maintenant, tes gars doivent être préparés au fait qu’ils vont vous attendre différemment ? »

La réponse de St-Louis, sèche et répétitive, a encore une fois laissé les journalistes sur leur faim :

" Je pense qu’ils nous prennent plus au sérieux, c’est sûr. »

La même phrase. Le même mépris subtil, comme pour dire : vous me posez des questions vides, je vous donne des réponses vides.

Il faut se rappeler que Martin St-Louis n’a jamais été un adepte des médias. Lorsqu’il était joueur, il traînait déjà la réputation d’être l’un des athlètes les plus secs et les moins coopératifs avec les journalistes.

Certains le comparaient même à Maurice Richard, qui lui aussi préférait laisser ses performances sur la glace parler à sa place plutôt que de répondre aux questions souvent redondantes des médias.

Aujourd’hui, en tant qu’entraîneur, cette dynamique s’est amplifiée. Le hockey est un sport de résultats, et St-Louis est un homme d’action, pas de paroles.

Son irritation face aux médias s’explique aussi par son tempérament perfectionniste : il préfère analyser, corriger et agir plutôt que de s’éterniser dans des discussions futiles.

C’est pourquoi Chantal Machabée, vice-présidente aux communications du Canadien, est toujours collée à lui lors des points de presse.

Elle le sait : plus il parle longtemps, plus le risque qu’il explose est élevé. 

C’est elle qui coupe les entrevues, interrompt les longues questions et veille à éviter les débordements.

Et cette fois encore, son intervention rapide a permis d’éviter que St-Louis ne perde patience publiquement.

Lorsqu’un journaliste a osé poser une question sur la fatigue de l’équipe et les répercussions du calendrier sur des jeunes comme Lane Hutson, St-Louis a répondu du bout des lèvres, le regard avec du feu dans les yeux :

« Je pense qu’il apprend à gérer sa première cédule dans la Ligue nationale, avec cette demande de matchs-là, mais c’est quelque chose qui est de l’apprentissage pour un jeune joueur. Je ne suis pas inquiet. »

On aurait pu croire que la discussion allait s’arrêter là, mais non. Le journaliste a enchaîné :

« Est-ce que maintenant, il apprend le fait qu’il est remarqué par les autres équipes ? »

Le regard de St-Louis s’est durci :

« Ça fait longtemps qu’ils le regardent. Ce n’est pas ce soir, ni la semaine dernière, c’est comme ça depuis longtemps. »

Encore une fois, une réponse brève, sans émotion, presque robotique. Il ne veut pas parler. Il veut que ça finisse.

Il faut dire que cette énervement arrive à un moment clé de la saison. Le Canadien est toujours dans la course aux séries, et chaque point est crucial.

Mais malgré cette situation excitante, St-Louis est de plus en plus tendu. Pour lui, chaque question des journalistes est un irritant supplémentaire, un obstacle à sa concentration. Il est dans un état d’esprit où chaque distraction est une perte de temps.

Le message est clair : les journalistes commencent à lui taper sur les nerfs.

Lorsqu’un dernier journaliste a tenté d’aborder la défense fragile du CH lors des derniers matchs, questionnant les récentes hausses de buts accordés, St-Louis a servi une réponse froide et détachée :

« Je ne pense pas. C’est sûr que durant la saison, tu ne seras pas au sommet de tous les éléments nécessaires pour gagner. On sait ce qu’on doit faire, on va continuer à regarder ça et à s’améliorer. »

Traduction : “Arrêtez de me poser ces questions, je sais ce que je fais.”

Il est évident que Martin St-Louis est au bord de la rupture avec les médias montréalais. Ce qui semblait être une relation cordiale au départ est désormais devenu un affrontement constant entre un entraîneur frustré et une presse en quête de réponses qu’il n’a pas envie de donner.

Si les journalistes continuent de poser des questions creuses et redondantes, il est fort probable que St-Louis finisse par exploser en direct.

Pour l’instant, il se retient, mais pour combien de temps encore ?

La lune de miel est déjè terminée, St-Louis est revenu dans son mode "grognon".

Difficile de le blâmer avec ces questions les plus insignifiantes les unes que les autres.