Martin St-Louis renvoyé: le rêve de Pascal Vincent

Martin St-Louis renvoyé: le rêve de Pascal Vincent

Par Marc-André Dubois le 2025-02-11

La pause pour la Confrontation des 4 nations est un moment charnière pour plusieurs équipes de la LNH, et particulièrement pour le Canadien de Montréal.

Ce temps d’arrêt est l’occasion parfaite de faire un bilan et de poser une question qui devient de plus en plus difficile à ignorer : Martin St-Louis est-il encore l’homme de la situation?

Si la réponse était évidente il y a un an, elle l’est de moins en moins aujourd’hui. Car pendant que le CH stagne, un autre entraîneur, bien plus qualifié et expérimenté, est en train de faire des miracles à Laval : Pascal Vincent.

Les chiffres ne mentent pas : Pascal Vincent est NHL-ready.

Depuis le début de la saison, Pascal Vincent a pris une équipe du Rocket que tout le monde condamnait à la médiocrité et l’a transformée en une véritable machine de hockey.

Laval, avec un effectif rempli de jeunes et de joueurs en développement, domine la LAH. Il n’y a pas d’excuses pour lui, pas de discours sur la jeunesse ou sur une reconstruction qui prend du temps.

Il gagne. Il fait progresser ses joueurs. Il impose une structure claire et efficace.

Pendant ce temps, Martin St-Louis continue de s’accrocher à l'éternellee excuse du développement. Mais jusqu’à quand cela peut-il durer?

Les résultats du Canadien sont en dents de scie, l’identité de l’équipe semble encore floue et, surtout, il est incapable d’amener son groupe au prochain niveau.

Soyons honnêtes : si Martin St-Louis n’avait pas été une légende sur la glace, il serait déjà congédié. Son statut de joueur respecté lui a donné un passe-droit que peu d’autres entraîneurs auraient obtenu.

Mais l’illusion commence à se dissiper. Les partisans ne sont pas naïfs, les experts non plus. Même Martin Lemay de BPM Sports a récemment mis le doigt sur le bobo :

« Martin St-Louis aurait pu faire mieux dans beaucoup de situations. Pascal Vincent avec son Rocket de Laval mène la Ligue américaine avec une des équipes les plus jeunes. »

Le message est clair : si Pascal Vincent peut faire des miracles avec une équipe jeune et inexpérimentée, pourquoi Martin St-Louis n’en est-il pas capable à Montréal?

Le statu quo ne pourra pas durer éternellement. Tant que le Canadien n’avait pas d’attentes, St-Louis pouvait se permettre de prendre son temps.

Mais la reconstruction avance, et bientôt, il ne suffira plus de parler de progrès et d’évolution. Il faudra des résultats. Et si le CH n’arrive pas à livrer dès l’an prochain, le siège de Martin St-Louis va devenir brûlant.

Déjà, plusieurs sources dans les médias indiquent que Pascal Vincent est un candidat sérieux pour la LNH. Si le Rocket continue sur cette lancée et que le CH ne montre aucun signe d’amélioration tangible, Kent Hughes et Jeff Gorton vont devoir se poser la question qui fait de plus en plus son chemin :

*Pourquoi ne pas donner une chance à Pascal Vincent?

Le Canadien est à un tournant de sa reconstruction. Les jeunes joueurs commencent à arriver à maturité, et bientôt, l’organisation n’aura plus le luxe d’attendre.

Si Martin St-Louis ne peut pas amener cette équipe en séries éliminatoires dans un avenir rapproché, il va rapidement se retrouver avec un ultimatum.

Et dans son rétroviseur, un certain Pascal Vincent sera prêt à saisir l’opportunité.

L’avenir du CH passe par des décisions courageuses. Et si cette équipe veut vraiment aspirer à quelque chose de grand, peut-être que la meilleure décision serait d’aller chercher un entraîneur qui a déjà prouvé qu’il pouvait élever un groupe au maximum de son potentiel. Pascal Vincent l’a fait. Martin St-Louis, pas encore.

Le compte à rebours est lancé.

La comparaison entre Pascal Vincent et Martin St-Louis est de plus en plus pertinente dans le contexte actuel du Canadien de Montréal.

D’un côté, Vincent, un entraîneur de formation, un tacticien accompli avec une méthodologie bien établie. De l’autre, St-Louis, une légende du hockey qui a sauté directement derrière un banc de la LNH sans jamais avoir entraîné dans les rangs professionnels auparavant.

Le contraste entre les deux entraîneurs est frappant, et les résultats commencent à parler d’eux-mêmes. Alors que le Rocket de Laval, dirigé par Vincent, surpasse les attentes et se hisse parmi les meilleures équipes de la Ligue américaine avec une formation très jeune, le Canadien de St-Louis continue d’être une équipe instable, oscillant entre éclairs de génie et séquences catastrophiques.

La question devient alors inévitable : qu’est-ce que Pascal Vincent fait de différent qui le rend plus apte à être un entraîneur-chef dans la LNH?

1. L’expérience et la méthodologie : L’un est un technicien, l’autre un instinctif

Pascal Vincent a passé plus de 20 ans derrière un banc à différents niveaux avant d’obtenir un poste d’entraîneur-chef avec le Rocket de Laval.

Il a été entraîneur-chef dans la LHJMQ, puis il a gravi les échelons de la LNH en tant qu’adjoint chez les Jets de Winnipeg avant de prendre en charge le club-école du Moose du Manitoba.

Sa progression est classique, méthodique et basée sur l’apprentissage des subtilités du coaching à tous les niveaux.

Martin St-Louis, lui, est arrivé directement dans la LNH sans avoir fait ses classes dans le hockey junior ou mineur. Sa nomination en 2022 était un pari basé sur son instinct de joueur et sa vision offensive du jeu.

Son approche repose énormément sur l’inspiration et le leadership naturel, mais dès que l’on tombe dans des aspects plus complexes comme la gestion des trios, l’adaptation tactique et l’exploitation des faiblesses adverses, on voit que son manque d’expérience d’entraîneur se fait sentir.

Si on compare leurs approches respectives :

Vincent est un technicien. Il ajuste ses stratégies en fonction des forces et faiblesses adverses et structure son équipe avec une discipline de jeu.

St-Louis est un motivateur. Il base son approche sur la confiance et l’attitude, mais il n’a pas démontré une grande capacité d’adaptation tactique en cours de match.

Ce n’est pas un hasard si le Rocket de Laval a un jeu structuré, discipliné et efficace, tandis que le Canadien de Montréal est une équipe imprévisible, qui vit et meurt sur l’émotion et l’effort brut.

2. La gestion des jeunes joueurs : Développement vs. Exposition prématurée

Une des grandes forces de Pascal Vincent est sa capacité à développer des jeunes joueurs sans les brûler. Il sait quand et comment les insérer dans des rôles précis, et il protège leurs minutes de jeu en leur permettant d’évoluer dans un cadre clair et adapté à leur progression.

Martin St-Louis, à l’inverse, semble croire à une immersion totale et brutale. Juraj Slafkovsky en est l’exemple parfait. L’an dernier, il a été parachuté dans la LNH sans encadrement clair, et ses performances étaient médiocres.

On connaît la suite.

Pascal Vincent ajuste constamment son alignement en fonction des performances, des tendances du jeu et des forces adverses. Il est capable de moduler ses trios et ses paires défensives avec une approche réfléchie, basée sur des données et des observations concrètes.

Martin St-Louis, lui, a longtemps refusé de toucher à ses trios même quand ils ne fonctionnaient pas, ce qui a conduit à des périodes de stagnation dans l’équipe.

Ce n’est que sous la pression médiatique et les critiques qu’il a commencé à modifier ses combinaisons, mais cela démontre qu’il n’a pas encore la maîtrise instinctive d’un entraîneur de la LNH expérimenté.

Le Rocket de Laval a une identité de jeu claire et définie sous Pascal Vincent. Le Canadien de Martin St-Louis, lui, dépend énormément de la vitesse et de l’effort : 

Une équipe rapide, mais souvent désorganisée défensivement.

Une incapacité à protéger les avances.

Une dépendance excessive sur le talent individuel pour gagner.

En gros, le Rocket joue un style d’équipe de la LNH bien rodée, alors que le CH, sous St-Louis, a encore des allures d’équipe junior qui mise trop sur le talent brut.

Si on regarde froidement la situation, Pascal Vincent est déjà un entraîneur de la LNH qui, par les circonstances, est encore dans la AHL. Martin St-Louis, lui, est un entraîneur qui aurait dû faire ses classes ailleurs avant de prendre la barre du CH.

Si les résultats ne suivent pas la saison prochaine, il est évident que St-Louis ne pourra plus se cacher derrière la jeunesse ou la reconstruction. Et si Pascal Vincent continue d’impressionner à Laval, il deviendra le successeur naturel.

Martin St-Louis n’est pas un mauvais entraîneur, mais il est un entraîneur de junior parachuté trop tôt dans la LNH. Pascal Vincent, lui, a fait son apprentissage et prouvé qu’il pouvait gérer une équipe à tous les niveaux.

Il n’y a plus d’excuses. Si le Canadien veut passer au prochain niveau, Pascal Vincent est déjà là, prêt à prendre la relève.