Depuis son arrivée derrière le banc des Canadiens de Montréal, Martin St-Louis ne cesse d’étonner avec ses fameuses analogies qui semblent tout droit sorties d’un mélange entre une soirée poésie et un spectacle de l’OSM.
Si Guy Lafleur faisait chanter la glace avec ses envolées majestueuses, Martin, lui, la fait résonner de citations philosophiques.
Parce que pour lui, diriger une supériorité numérique, ce n’est pas simplement distribuer des rondelles comme des brochures d’un agent d’assurance. Non, c’est bien plus complexe que ça.
Pour mieux comprendre sa philosophie, voici l’intégrale de son entrevue. Une véritable leçon de pédagogie sur glace, où il nous emmène dans son monde de stratégie version « garderie » :
Dans son univers bien particulier, chaque joueur devient un musicien, chaque passe, une note, et chaque séquence de jeu, une symphonie!
« Il faut que tu joues au même beat. Ce n’est plus un power play, c’est comme un band, un orchestre. »
Un orchestre, rien de moins! On n’est plus sur la patinoire du Centre Bell, on est au Théâtre Maisonneuve, et Suzuki est le violoniste étoile, Dach à la contrebasse et, bien sûr, Cole Caulfield à la trompette!
Mais attention, le chef St-Louis n’est pas là juste pour faire jolie figure devant ses joueurs. Pour lui, tout le monde doit être en mesure de lire la même partition – et surtout éviter les fausses notes.
Le plus fascinant, c’est sa capacité à ramener la discussion sur l’esprit de groupe et la fameuse « page commune ».
Martin St-Louis ne parle pas simplement de concepts tactiques comme un banal entraîneur. Non, il plonge directement dans un lexique digne d’un maître yogi.
Mais rassurez-vous, ce n’est pas parce qu’il emploie des mots comme « battre » et « page » qu’on parle de livrer une volée à l’adversaire en suivant un PowerPoint.
Non, ce que Martin cherche, c’est l’alignement parfait entre les joueurs, l’équilibre suprême entre le yin de Suzuki et le yang de Dach.
Une stratégie de jeu ou un cours de musique?
St-Louis poursuit en expliquant que chaque joueur doit presque devenir un enseignant pour ses coéquipiers. Dans une autre vie, il aurait sûrement dirigé un programme de leadership pour chefs d’entreprises!
« Tu veux presque que les joueurs soient des enseignants aussi. »
En somme, oubliez l’ancien modèle où l’entraîneur aboyait ses ordres derrière le banc.
Maintenant, place à la gestion participative, où chaque joueur doit enseigner à l’autre pourquoi passer la rondelle vers la bande droite est une meilleure option que de foncer tête baissée dans la mêlée.
Un peu comme un cours de math où l’élève explique à son voisin la solution de l’équation.
Mais pourquoi se limiter à cette comparaison académique?
Dans le petit monde de St-Louis, chaque schéma de jeu est une équation complexe.
Imaginez la scène : Nick Suzuki, crayon en main, dessine des flèches sur le tableau blanc, alors que Caulfield s’efforce de ne pas perdre patience et que Dach griffonne dans le coin de la feuille, attendant son tour pour poser sa question.
Dans une dernière envolée, Martin nous parle de la dynamique des unités spéciales comme s’il décrivait une stratégie de jeu d’échecs.
Selon lui, le power play, c’est un jeu de « chat et de souris ». On pourrait croire qu’il évoque Tom et Jerry jouant à cache-cache avec la rondelle. Mais non, il parle plutôt d’une constante adaptation, d’un défi perpétuel pour rester imprévisible.
« C’est un jeu de chat et de souris. Ça évolue constamment. »
Au final, St-Louis est bien conscient que tout ça n’est qu’un vaste jeu d’adaptation.
Tantôt les joueurs maîtrisent la symphonie, tantôt ils semblent perdus en pleine répétition générale, mais le but ultime reste de progresser.
Et comme tout chef d’orchestre digne de ce nom, il sait que la perfection ne viendra pas du jour au lendemain.
« Ce n’est pas parfait, mais on essaie de travailler dans cette direction. »
Cette philosophie est bien plus qu’un simple mantra. C’est une preuve que St-Louis ne cherche pas le but spectaculaire ou la passe aveugle qui finira sur les highlights du concours d’habileté.
Non, lui, il cherche la symphonie collective où chaque instrument est à sa place. Si les buts viennent, tant mieux, sinon… eh bien, c’est qu’il faudra revoir la partition.
En conclusion, on peut se demander si Martin St-Louis est encore un entraîneur de hockey ou s’il est en voie de devenir le nouvel Alain Lefèvre de la stratégie sur glace.
Avec des comparaisons aussi poétiques que musicales, une chose est certaine : les joueurs du Canadien n’ont pas fini d’entendre parler de partitions, de rythme et d’harmonie!
Amen