C’est une soirée à oublier pour Patrik Laine et le Canadien de Montréal.
Une défaite sans appel de 4-1 contre les Jets de Winnipeg, un effort collectif insuffisant, et surtout, une performance catastrophique du deuxième trio, qui a été carrément atroce sur la glace.
Mais si Kirby Dach et Alex Newhook n’ont pas été brillants, Laine, lui, a atteint un autre niveau d’indifférence.
Invisible. Lent. Nonchalant. Comme s’il traînait un piano sur les épaules.
Si on espérait un Laine motivé et dominant contre son ancienne équipe, c’est tout le contraire qui s’est produit.
Dès les premières présences, son manque d’effort sautait aux yeux. Il ne patinait pas, ne s’impliquait pas physiquement, et semblait carrément déconnecté du match.
Les caméras de la diffusion ont capté un moment qui en dit long sur l’impatience de Martin St-Louis. En deuxième période, alors que le Canadien tirait de l’arrière et que Laine flottait littéralement sur la patinoire, l’entraîneur-chef lui a crié « WAKE UP! » sur le banc.
Un cri du cœur, un cri de frustration.
Mais aucune réaction du numéro 92.
Pire encore, Laine donnait l’impression d’être ailleurs, comme s’il était gelé, comme si son esprit était à des kilomètres du Centre Bell.
Son langage corporel était accablant. Les épaules basses, le regard absent, aucun signe de combativité.
Martin St-Louis a eu sa réponse. Il a coupé son temps de jeu à 13:47, un message clair à son joueur vedette.
Le Finlandais a été puni. Mérité.
C’est ce qui inquiète le plus dans tout ça. Ce n’est pas la première fois que Laine tombe dans cette spirale de paresse et de désintérêt.
Son passage à Columbus a été marqué par ces mêmes critiques. Manque d’engagement, manque de rigueur, manque d’effort.
Même chose à Winnipeg.
Ce soir, ces mêmes vieux démons sont revenus le hanter.
Et St-Louis n’a pas hésité à le faire payer.
TROP C’EST TROP
Le message de l’entraîneur était limpide : il n’attendra pas éternellement après Laine.
Si le Finlandais ne donne pas l’effort nécessaire, il verra son rôle diminuer.
Si le match contre les Jets est un avant-goût de ce qui s’en vient, le mariage entre Laine et Montréal pourrait rapidement tourner au cauchemar.
Et là, une question plane sur tout le monde : Patrik Laine veut-il vraiment être ici?
Des soirs oui, des soirs non.
Les soirs où Patrik Laine est en pleine possession de ses moyens, il peut dominer un match à lui seul. Son tir, son instinct offensif, sa capacité à changer l’allure d’une rencontre en un éclair sont dignes des plus grands talents de la LNH. Mais ces soirs-là se font de plus en plus rares.
Et ce qui s’est passé contre Winnipeg lundi soir est un signal d’alarme que le Canadien ne peut plus ignorer.
Laine n’était pas seulement mauvais. Il était absent.
Un joueur peut connaître un mauvais match. Ça arrive à tout le monde. Mais ce qui est troublant, c’est cette impression que rien ne l’atteint.
Ni la frustration de son entraîneur. Ni la déception de ses coéquipiers. Ni les murmures du Centre Bell, qui commencent à se faire entendre chaque fois qu’il touche la rondelle sans rien produire.
Ce qui inquiète, ce n’est pas seulement son jeu. C’est son état d’esprit. Parce que cette léthargie sur la glace ne semble pas être qu’un problème de hockey.
On parle ici d’un joueur qui, l’an dernier, a traversé des moments extrêmement difficiles sur le plan mental, au point d’envisager de quitter le hockey pour de bon.
Le doute commence à s’installer. Est-il complètement remis de cette période sombre? Parce que lorsque Laine disparaît ainsi, on ne peut s’empêcher de se demander : est-il vraiment heureux?
A-t-il encore cette flamme? Cette envie d’être là?
Heureusement, sa fiancée est là pour veiller sur lui. Depuis qu’il est arrivé à Montréal, elle a été un soutien constant, l’aidant à retrouver un certain équilibre.
C’est elle qui, selon certains proches du joueur, a joué un rôle crucial lorsqu’il a traversé sa dépression à Columbus. Mais même elle ne peut pas le forcer à vouloir jouer au hockey.
Quand Kent Hughes a pris la décision de l’amener à Montréal, il savait qu’il prenait un pari. Un talent brut, mais un joueur fragile, imprévisible.
Aujourd’hui, ce pari commence à sentir l'eau chaude..
Parce que ce que Laine a montré contre Winnipeg est exactement ce que les Blue Jackets lui reprochaient : une incapacité à s’investir pleinement sur une base régulière.
Martin St-Louis le voit, ses coéquipiers le voient, et maintenant, les partisans commencent eux aussi à le voir.
Et c’est là que ça devient dangereux.
Parce que Montréal n’est pas Columbus. Ici, on ne tolère pas l’indifférence. On ne laisse pas un joueur flotter sur la glace sans conséquence.
Si Laine continue sur cette voie, il va rapidement devenir la cible numéro un des médias et des partisans. Et une fois que la machine est lancée à Montréal, il est presque impossible de l’arrêter.
Laine peut-il rebondir?
La question est légitime. Mais la réponse doit venir de lui. Personne ne peut lui imposer de vouloir être un grand joueur. Pas Martin St-Louis. Pas sa copine. Pas son entourage.
Le Canadien ne peut pas se permettre de traîner un joueur qui ne veut pas se battre pour son équipe. Ce qu’on a vu contre Winnipeg, c’est un joueur qui semblait avoir abandonné avant même que le match commence.
Et si ça continue, Montréal pourrait bien être sa dernière chance.
L’heure tourne, Patrik. Veux-tu vraiment être ici? Parce que si la réponse est non, il vaut mieux que tout le monde le sache tout de suite.