Le Journal de Montréal... veut le retour de Patrick Roy...
"Si ce n’était pas Martin St-Louis derrière le banc du Canadien, ça gueulerait déjà partout au Québec pour que Patrick Roy vienne reprendre son club."
C’est Jean-Nicolas Blanchet, dans le Journal de Montréal, qui l’a dit. Et il n’est pas seul. De plus en plus de voix s’élèvent pour pointer l’évidence qui dérange : pendant que Martin St-Louis philosophe sur le "processus", Patrick Roy gagne, galvanise ses troupes, et transforme un groupe ordinaire en bataillon soudé, hargneux, en mission.
Parce qu’il faut oser le dire : les Islanders de Patrick Roy jouent mieux que le Canadien. Et ils ont moins de talent.
Patrick Roy a les résultats. Et maintenant, il a l’opinion publique.
L’Avalanche du Colorado n’avait perdu que deux fois en temps réglementaire cette saison. Et pourtant, ils ont été écrasés par Roy et ses Islanders jeudi dernier.
Quand les Islanders ont blanchi les Islanders samedi soir dernier, tous les médias, autant ceux de Montréal que ceux Long Island, pensent que Patrick Roy serait le candidat parfait pour débarquer derrière le banc du CH.
On parle d'une claque en pleine figure pour le Canadien, qui peine à battre une équipe de fond de classement comme les Blues avec un alignement plus jeune, plus rapide, et théoriquement plus dangereux.
Blanchet ne s’en cache pas : si on échangeait les noms, si Martin St-Louis s’appelait Philippe Bouchard ou Simon Lebrun, le Québec serait en feu.
Parce que la patience qu’on a pour Saint-Louis est due à son aura, à son passé, à son discours sympathique. Mais ce qu’on veut, ce que le peuple commence à désirer… c’est la parade sur Sainte-Catherine.
Et pour ça, il faut un général, pas un guide touristique.
Saint-Louis est en train de perdre l’appui silencieux des médias
Le texte de Blanchet marque un tournant. Jusqu’ici, les critiques contre Martin St-Louis venaient des réseaux sociaux et des médias alternatifs.
Aujourd'hui, le nom de Roy entre dans les pages du Journal de Montréal, dans les éditoriaux, dans les réflexions sérieuses. La presse commence à dire ce que les partisans murmurent depuis un an : Roy serait celui qui ramène la Coupe Stanley à Montréal.
Il est déjà en train de faire des miracles avec une équipe censée être dans une reconstruction molle. Il a déjà transformé des joueurs qu’on croyait finis (Horvat, Lee, Palmieri avant qu'il se blesse) en guerriers efficaces. Il a déjà imposé sa culture, sa méthode, son intensité.
Il n’a pas peur de faire jouer ses jeunes (Schaefer, Heineman), ni d’écarter ses vétérans si l’effort ne suit pas. Barzal a été benché un match car il est arrivé en retard à un meeting.
Il a été fouetté et a explosé par la suite, jouant le meilleur hockey de sa vie.
Il n’a pas peur de crier, de défendre, de choquer. St-Louis est trop poli... trop soft.. pour rallumer une ville fatiguée
Martin St-Louis est un bon gars. Un enseignant. Un pédagogue. Il parle avec des images, il est attachant, il est cultivé.
Mais le CH n’a pas besoin d’un prof en ce moment. Il a besoin d’un fou du roi. D’un insoumis. D’un leader qui hurle quand Alex Carrier se fait ramasser par Tom Wilson.
Pas quelqu’un qui regarde la séquence et explique ensuite que « c’est la game. »
Patrick Roy aurait sauté les marches. Il aurait confronté. Il aurait menacé.
Et surtout, il aurait fait comprendre à tous les autres clubs que le Canadien ne se laisse plus intimider.
Geoff Molson a peur. Le Québec, lui, est prêt.
Le propriétaire du CH n’a jamais voulu de Roy. Trop intense. Trop imprévisible. Trop difficile à gérer.
Mais Molson n’est pas l’opinion publique. Et ce qu’on voit en ce moment, c’est un tremblement médiatique. Une volonté collective d’y croire encore. D’oser imaginer que le CH redevienne une équipe qui fait peur. Une équipe avec une identité. Une âme. Une mission.
Et s’il faut pour ça remplacer un homme qu’on aime, alors tant pis. Parce que ce n’est pas une question d’émotion. C’est une question de résultats.
Le titre l’annonce : « Les mots sans pitié de Patrick Roy, Martin Saint-Louis est averti. » Ce ne sont pas des insultes. Ce sont des actes. Ce sont des performances. C'est le Jack-Adams pour Roy jusqu'à maintenant.
C’est un coach qui dit : « Je les aime mes joueurs, je veux les protéger. »
Et un autre qui dit : « Ce n’est pas à moi de dire quoi que ce soit. »
Le Québec, lui, a fait son choix. Il veut Patrick Roy.
Et cette fois, il ne chuchote plus. Il parle fort.
Le Canadien de Montréal ne gagnera jamais la Coupe Stanley avec Martin St-Louis derrière le banc. St-Louis parle du long terme, du développement, du processus, des blocs de construction.
Il voit dans chaque erreur une occasion d’apprendre. Mais à Long Island, Patrick Roy n’a pas ce luxe. Il veut gagner. Maintenant. Quand les Islanders ont encaissé une volée Roy n’a pas dit : « On va apprendre. » Il a dit que ça manquait de fierté. Il a parlé de joueurs qui regardent le tableau au lieu de jouer.
Ce genre de phrases, on ne les entend jamais à Montréal. On ne veut pas la voix mielleuse de Marty... on veut la voix qui secoue.
Roy n’enseigne pas le hockey. Il le commande. Et c’est exactement ce qu’il faut pour gagner dans cette ligue cruelle.
