À Montréal, les rumeurs circulent : Martin St-Louis n'aurait pas voulu de Matvei Michkov avec le Canadien de Montréal.
Selon les murmures, St-Louis le jugeait trop faible défensivement pour s'intégrer efficacement dans l'équipe et aurait pu impacter négativement la culture du vestiaire.
Bien que St-Louis n'ait pas de pouvoir décisionnel officiel lors des sélections de repêchage, il est évident que Kent Hughes et Jeff Gorton prennent en compte son avis.
Pendant ce temps, à Philadelphie, l'entraîneur-chef John Tortorella a plaidé de tout coeur pour que Michkov soit sélectionné, créant ainsi un contraste frappant entre les deux organisations, surtout que St-Louis paraît comme le coach moderne qui veut laisser de la liberté et de la créativité à ses joueurs, alors que Tortorella est considéré comme le dinosaure qui veut casser les talents offensifs.
John Tortorella, connu pour son approche passionnée et directe, n'a pas hésité à exprimer son enthousiasme pour Michkov.
Le directeur général des Flyers, Daniel Brière. a même plaisanté en conférence de presse sur le fait que, malgré la barrière de la langue, Tortorella et Michkov trouveraient un moyen de se comprendre.
"Avec Torts, parfois, les mots ne sont pas nécessaires,"
"Je ne suis vraiment pas inquiet."
Le sourire en coin de Brière voulait tout dire. Car au même moment, Matvei Michkov souriait aussi. Il sait que Tortorella va le "challenger". Mais il n'a pas peur. Au contraire, il veut se faire "casser" par son entraîneur pour lui prouver qu'il va plier...mais qu'il ne cassera pas...
Martin St-Louis, de son côté, a une réputation bien établie pour insister sur le jeu défensif de ses joueurs, même ceux au profil offensif marqué comme Cole Caufield.
Si Caufield a dû ajuster son jeu sous les directives de St-Louis, on peut imaginer les difficultés qu'aurait rencontrées Michkov, surtout avec la barrière linguistique en plus.
Les mauvaises langues affirment que si Caufield a connu une saison plus difficile la saison dernière en terme de buts marqués, c'est que St-Louis lui mettait des bâtons dans les roues défensivement.
C'est tout à l'honneur de St-Louis qu'il veuille faire de Cole Caufield un joueur plus complet, mais le risque est toujours grand de dénaturer son jeu.
Voilà pourquoi une communion St-Louis-Michkov aurait pu être un mauvais cocktail. Une telle situation aurait pu s’avérer désastreuse pour l'adaptation du jeune joueur russe au style de jeu de la LNH.
Le cas de Michkov illustre parfaitement le dilemme auquel font face de nombreux entraîneurs et gestionnaires dans la LNH : faut-il privilégier le talent offensif pur ou insister sur la responsabilité défensive au point de dénaturer les joueurs offensifs?
Pour St-Louis, l'accent semble être mis sur une approche équilibrée, où chaque joueur doit contribuer des deux côtés de la patinoire.
Il sera intéressant de voir si Tortorella semble prêt à accepter certaines lacunes défensives de Michkov en échange d'un potentiel offensif spectaculaire.
L'impact de l'entraîneur sur les décisions de repêchage peut souvent être sous-estimé, mais l'exemple de Michkov montre à quel point les avis divergents peuvent influencer les trajectoires de carrière des jeunes talents exceptionnels.
À Montréal, les fans se demandent ce qui aurait pu être, tandis qu'à Philadelphie, l'optimisme règne autour de la future collaboration entre Michkov et Tortorella.
Seul le temps dira si cette décision culottée de Daniel Brière deviendra un coup de génie, mais une chose est certaine : Michkov apportera de l'excitation dans toute la LNH. Il sera assurément l'attraction à surveiller de près cette saison.
St-Louis préférait un défenseur "sécuritaire" et plus "gérable" en terme de coaching. David Reinbacher va lui apporter cette facilité.
Mais dans la vie, les choses les plus faciles ne sont pas les plus gratifiantes. Le risque est moins élevé avec Reinbacher.
Mais la récompense sera moins satisfaisante...