Martin St-Louis impuissant : une bombe à retardement éclate

Martin St-Louis impuissant : une bombe à retardement éclate

Par André Soueidan le 2025-03-06

La tension est à son paroxysme chez le Canadien de Montréal. Ce jeudi, à Edmonton, plusieurs joueurs enfilent peut-être l’uniforme du CH pour la dernière fois.

La date limite des transactions frappe à la porte, les rumeurs fusent de toutes parts, et Kent Hughes est perché sur le bouton rouge.

Martin St-Louis, lui, tente de garder le cap, mais il le sait : une bombe est sur le point d’exploser.

« Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini. On essaie de se concentrer sur le match de ce soir, mais on sait tous ce qui se passe en coulisses. »

Voilà la réponse qu’il a offerte quand on lui a demandé comment il gérait la situation. Traduction libre : « Je ne dors plus la nuit. »

Parce que oui, St-Louis voit son équipe enchaîner les victoires, il voit un groupe qui se bat, mais en même temps, il sait que certaines têtes vont tomber d’ici vendredi 15 h.

Et le pire dans tout ça ? Il n’a aucun pouvoir. Il peut bien prêcher la patience et la concentration, mais quand Kent Hughes décidera de passer l’appel final, ce ne sera pas St-Louis qui dictera la suite des choses.

Christian Dvorak ? Joel Armia ? David Savard ? À la loterie des transactions, tout est possible.

Et pourtant, cette équipe surprend tout le monde avec une fiche de cinq victoires consécutives et une place en séries qui semble, contre toute attente, réaliste.

« On doit rester focus sur le hockey, mais c’est une situation unique », ajoute-t-il. Situation unique ?

C’est le moins qu’on puisse dire. Le CH joue son meilleur hockey de la saison, et pourtant, on pourrait voir des soldats tomber en plein champ de bataille.

Et si St-Louis parle autant de focus, c’est bien parce qu’il sent que les joueurs ont la tête ailleurs.

Imaginez-vous dans leur situation : vous venez de vous battre pendant des mois pour redorer le blason du club, vous voyez enfin un élan positif, et tout à coup, vous vous demandez si vous allez devoir faire vos valises demain matin.

Pas évident.

Brendan Gallagher, lui, est incapable de cacher son émotion.

« On essaie de ne pas trop en parler, mais tout le monde sait ce qui se passe. Demain à 15 h, on va enfin savoir qui reste et qui part. »

Le guerrier du CH en a vu d’autres, mais il le sait : ce vestiaire pourrait être méconnaissable dans 24 heures. Gallagher a déjà perdu des coéquipiers proches par le passé, mais voir des gars partir alors que l’équipe est en pleine ascension ?

Ça fait mal.

Pendant ce temps, Alexandre Carrier, fraîchement arrivé cette saison, vit l’expérience de façon différente.

« C’est palpitant de jouer pour une équipe qui se bat pour quelque chose », avoue-t-il. Lui qui sort d’un naufrage à Nashville, il savoure chaque match comme un privilège. Mais il sait aussi que dans ce business, rien n’est garanti.

L’adversaire du jour, les Oilers d’Edmonton, pourrait bien profiter du chaos qui règne au sein du CH.

Connor McDavid et Leon Draisaitl n’auront aucune pitié. Pendant que Hughes magasine, St-Louis devra envoyer ses gars au front sans savoir s’il pourra encore compter sur eux demain.

Est-ce que le CH va décider de vendre et envoyer des vétérans ailleurs, ou va-t-on garder le cap et tenter l’impossible en s’accrochant à cette course aux séries ?

« On se concentre sur ce qu’on peut contrôler », répète inlassablement St-Louis.

Une phrase qu’il dit à ses joueurs, mais qui sonne surtout comme un mantra personnel.

Parce que dans les coulisses, c’est bien Kent Hughes qui tient le vrai pouvoir.

D’ici vendredi 15h, la seule certitude, c’est que rien n’est certain.

À suivre...