Il est évident que Martin St-Louis, malgré l’enthousiasme débordant qu’il suscite à Montréal, n’a pas le même respect à l’échelle de la LNH.
Alors que les partisans du CH, alimentés par les discours optimistes lors du tournoi de golf annuel, rêvent déjà des séries, ailleurs dans la ligue, les experts et les analystes sportifs ne semblent pas partager cet espoir.
La bande à St-Louis est toujours perçue comme une équipe de bas de classement, et nombreux sont ceux qui doutent de la capacité de l’entraîneur à transformer le Canadien en un sérieux prétendant.
Pour les critiques, Martin St-Louis est peut-être un bon mentor, un guide capable d’encadrer et d’inspirer les jeunes talents du club.
Mais en ce qui concerne la capacité à mener une équipe vers les sommets, il n'est pas l'homme de la situation.
Certains voient en lui davantage un animateur de la pastorale qu’un entraîneur prêt à rivaliser avec les meilleurs de la ligue.
Il est perçu comme celui qui prépare le terrain, mais pas nécessairement celui qui mènera le CH à la terre promise.
Cette perception est d’autant plus marquée par le fait que, dans certains cercles, on espère presque que Montréal enchaîne les mauvaises saisons, jusqu’à ce que Patrick Roy soit libre de tout engagement contractuel à Long Island et puisse enfin prendre les rênes de l’équipe.
Dans deux ans.
Les preneurs aux livres à Vegas ne se trompent que rarement, et leur verdict est sans appel : les Canadiens de Montréal sont encore destinés à une saison difficile.
Si vous misez 100 $ sur une victoire du CH pour la Coupe Stanley cette année, vous pourriez empocher 17 000 $, signe que les chances sont minimes...pour ne pas dire impossible.
Seules quatre équipes dans toute la ligue vous offriraient un retour sur investissement plus élevé. Autrement dit, la confiance qui règne à Montréal, amplifiée par les discours rassurants du tournoi de golf, est loin de refléter la réalité du terrain selon les experts.
Il est facile de se laisser emporter par l’enthousiasme ambiant, surtout quand on observe l’évolution de jeunes joueurs de talent comme Suzuki, Caufield, Slafkovksy, Laine ou encore le retour attendu de Dach.
Mais malgré cette vague d’optimisme, il est essentiel de garder en tête que la transition entre une équipe en reconstruction et une équipe compétitive est loin d’être achevée.
La vérité, c’est que le CH a encore d’excellentes chances de se retrouver hors de la course aux séries bien avant Noël. Plusieurs facteurs viennent tempérer cet optimisme.
Un lourd historique de blessures qui fait tellement mal année après année.
L’an dernier, les joueurs ont raté 390 matchs. C’est un problème récurrent qui pourrait encore freiner l’équipe cette saison.
Comme Jeff Gorton l'a dit, sa défense encore trop fragile. Bien que la défense regorge de jeunes talents, elle demeure l’une des plus vulnérables de la ligue.
Les statistiques de l’an dernier sont sans équivoque : seules deux équipes ont concédé plus de tirs que le CH, et son désavantage numérique faisait partie des pires de la ligue.
Quand Mike Matheson est ton défenseur numéro un, tu es dans le trouble défensivement.
La division du CH est la plus difficile de toute la LNH. Les Panthers, les Bruins, les Leafs, les Red Wings, le Lighnting, les Sabres et les Sénateurs devraient tous arriver avant Montréal.
Aussi bien dire qu'ils vont arriver derniers.
Montréal respire l’espoir, mais la dure réalité est que, pour beaucoup d’observateurs extérieurs, Martin St-Louis et son équipe restent encore loin des standards nécessaires pour prétendre aux grands honneurs.
Tant sur la glace que derrière le banc.
Dans deux ans, le contrat de Patrick Roy se termine avec les Islanders. Martin St-Louis a deux ans pour prouver qu'il est l'homme de la situation.
À suivre...