Altercation verbale: Martin St-Louis ne supporte plus Martin McGuire

Altercation verbale: Martin St-Louis ne supporte plus Martin McGuire

Par David Garel le 2025-11-20

Martin St-Louis n'est plus capable de supporter Martin McGuire.

Le visage tendu du coach, les mâchoires serrées, après la question du journaliste de Cogeco, est la preuve ultime.

Car cette fois, le célèbre descripteur du Canadien à Cogeco est allé trop loin. Derrière une question posée avec courtoisie, il y avait un piège. Une provocation. Et St-Louis a vu clair dans le jeu.

McGuire adore provoquer St-Louis. Ses questions, toujours bien enrobées, cherchent parfois à faire sauter une coche au coach du CH.

Aujourd'hui, avant le match contre les Capitals, il voulait un aveu. Il voulait que St-Louis dise que son club était moins physique, qu’il s’était fait battre dans l’intensité.

Et Martin St-Louis, visiblement à bout, a refusé de mordre à l’hameçon.

Martin McGuire : « Les Capitals vous ont battus. Il y a des endroits où ils ont été meilleurs que vous. »

St-Louis (visage fermé, long silence).

« C'est quoi qu'ils ont fait? »

McGuire : « Il y a des endroits où ils ont été meilleurs que vous. Ils vous ont éliminé Martin. »

Puis... après un long silence où St-Louis fusillait McGuire du regard, le journaliste a enfin avoué...

"Est ce que l'aspect physique a été un facteur).

St-Louis (d’un ton méprisant) : « Ah, c’est ça ta question ? Sois précis. Tu veux me parler de physicalité ? Dis-le. »

McGuire : « Ben… ça peut être la défense, ça peut être les mises en échec… ça peut être les gardiens. »

St-Louis a coupé court. " Ben là, on peut parler de 50 affaires. Mais si tu veux parler de physicalité, dis le ".

Cet extrait vidéo est malaisant au possible. St-Louis a tout simplement ridiculisé McGuire devant tout le monde:

Ce n’est pas la première fois que Martin McGuire tente de faire réagir St-Louis sur la robustesse, le caractère, le manque de méchanceté du quatrième trio.

Il l’avait déjà fait cet automne, au sujet de la perte de Samuel Blais, réclamé au ballottage par Toronto. Il avait insisté sur la nécessité d’avoir des « gars tough » sur une 4e ligne, ce à quoi St-Louis avait répondu avec irritation :

« Ce n’est pas un match de lutte. »

Mardi soir, l’affrontement contre Washington offrait un angle facile : les Capitals avaient été durs, parfois à la limite de l’illégal. L’intensité physique de Tom Wilson et compagnie avait renversé la dynamique de la série.

McGuire le savait, il voulait en faire son angle. Mais St-Louis refuse systématiquement ce narratif. Pour lui, la robustesse est un outil, pas une excuse.

St-Louis déteste McGuire. Il l’écoute. Il sait qu'il cherche à polariser, à opposer, à transformer chaque match en mini-crise.

Et McGuire, malgré son ton posé, joue parfois ce jeu-là. Il veut des phrases qu’on peut rediffuser en onde. Il veut des extraits qui vont alimenter les discussions du lendemain. C’est normal. Mais St-Louis, lui, n’est plus dans le « show ». Il est dans le processus. Il veut protéger ses joueurs. Et surtout, éviter les pièges médiatiques qui pourraient créer un précédent.

Quand St-Louis lui a lancé : « Sois précis », c’était plus qu’un agacement. C’était un avertissement. Un rappel que lui aussi connaît les codes. Que lui aussi peut faire du media training inversé. Il sait quand on cherche à lui faire dire ce qu’il ne pense pas. Et il n’acceptera pas de jouer ce rôle.

Ce moment, diffusé en direct, a mis tout le monde mal à l’aise. Pas à cause du ton. Pas à cause du contenu. Mais à cause de la tension qui monte. Lentement. Sûrement. Et qui montre que la relation entre Martin McGuire et Martin St-Louis est devenue fragile.

On dit souvent que jouer à Montréal, c’est plus qu’un sport : c’est un théâtre. Mais pour un entraîneur, c’est aussi une guerre d’usure. Une guerre contre les narratifs faciles. Une guerre contre les lectures simplistes. Et St-Louis en a assez.

Martin St-Louis, épuisé par les défaites, n'a plus de patience.

Martin McGuire fait son travail. Il pose les bonnes questions croustillantes. Il pense à ses auditeurs.

Martin St-Louis, lui, pense à son vestiaire. Il défend son groupe. Il refuse d’exposer ses joueurs pour satisfaire un micro ou un segment radio.

Deux hommes. Deux métiers. Deux pressions. Deux individus qui ne s'aiment pas la face.

Mais une chose est claire : la tension entre les deux Martins ne fait que commencer. Et à Montréal, ce genre de malaise grossit à vue d'oeil.