Alors que Noël approche, la paix et la bonne humeur semblent bien loin de s’installer entre le journaliste Martin McGuire et l’entraîneur-chef des Canadiens de Montréal, Martin St-Louis.
Lors de la conférence de presse tendue suivant la défaite à Columbus, McGuire, sans détour, a profité de l’occasion pour critiquer la gestion des gardiens par St-Louis.
L’échange a été particulièrement mordant. Encore une fois.
McGuire face à l’utilisation de Samuel Montembeault pour un 10e départ consécutif, une rareté dans la LNH, et surtout l’absence persistante de Cayden Primeau, laissé à l’abandon depuis le 1er décembre.
McGuire, fidèle à son style direct, a mis les pieds dans le plat avec une question qui ressemblait plus à une accusation qu’à une véritable interrogation :
« Tu as utilisé Samuel pour un dixième départ d'affilée. C'est le seul gardien de la Ligue à date qui a eu dix matchs d'affilée. On a senti que vous vouliez tenter le coup avec lui jusqu'à la fin.
Lui a eu l'air peut-être un petit peu fatigué. En tout cas, il disait que ses jambières étaient plus lourdes, Martin. Est-ce que c'est quelque chose que vous allez regarder dans les jours qui vont suivre ? »
Une remarque lourde de sous-entendus, soulignant non seulement l’épuisement visible de Montembeault, mais aussi l’insistance de St-Louis à ignorer Primeau.
McGuire, connu pour son franc-parler, a ainsi ajouté une couche de pression sur l’entraîneur, déjà sous le feu des critiques pour sa gestion des joueurs.
La réponse de Martin St-Louis n’a rien fait pour apaiser la situation. Visiblement agacé, il s’est contenté de répondre avec une sécheresse désarmante :
« On regarde tout. C'était des départs mérités. Il a joué du très bon hockey. À soir, ce n'est pas de sa faute. »
Voici l'extrait vidéo:
Un commentaire qui, bien que défendant Montembeault, a évité de répondre directement à la critique implicite : pourquoi Primeau continue-t-il de chauffer le banc ?
En insistant sur les performances de Montembeault, St-Louis a esquivé la question centrale, ce qui n’a fait qu’alimenter les tensions entre lui et McGuire.
Cet échange n’a rien de nouveau dans la relation tendue entre McGuire et St-Louis. Les deux hommes ont déjà eu des différends dans le passé, mais cette fois-ci, la tension semble avoir atteint un sommet.
McGuire, profitant de l’occasion, a lancé un dernier coup avant les Fêtes, comme pour s’assurer que la critique resterait dans l’esprit de St-Louis.
La mention des "jambières plus lourdes" de Montembeault, un signe évident de fatigue, était calculée pour souligner l’entêtement de l’entraîneur à ignorer Primeau.
Même si les performances récentes de Montembeault ont été solides, McGuire a clairement laissé entendre que cette gestion pourrait être contre-productive à long terme, risquant d’épuiser le gardien québécois.
Au cœur de cette controverse, Cayden Primeau reste l’éléphant dans la pièce. Absent du filet depuis le début du mois de décembre, il n’a eu droit qu’à quelques minutes en relève lors du match désastreux contre Pittsburgh.
Sa situation soulève des questions sur son avenir avec le CH, et la critique de McGuire envers St-Louis ne fait qu’amplifier cette incertitude.
Primeau, bien qu’en difficulté cette saison, aurait pu bénéficier d’un départ dans une séquence de deux matchs en deux soirs, comme c’est la norme dans la LNH.
En ne lui accordant aucune opportunité, St-Louis envoie un message clair : Primeau n’a pas sa confiance.
L’échange glacial entre McGuire et St-Louis est le reflet d’une relation professionnelle tendue. Alors que les Fêtes approchent, il est peu probable que les deux hommes échangent des vœux de Noël cette année.
Pour McGuire, il s’agissait d’une ultime tentative de pointer du doigt une gestion qu’il juge inadéquate. Pour St-Louis, c’était une autre occasion de maintenir son cap sans fléchir face aux critiques.
Les tensions croissantes entre McGuire et St-Louis vont clairement continuer en 2025.
La gestion des gardiens, particulièrement la situation de Primeau, devient un point de discorde non seulement au sein de l’organisation, mais aussi dans les médias.
Alors que Montembeault continue de porter le poids des attentes, la question reste entière : combien de temps pourra-t-il tenir avant que cette gestion ne lui coûte, à lui et à l’équipe, des performances cruciales ?
Pour Primeau, l’absence persistante de départs semble sceller son sort à Montréal.
Et pour Martin St-Louis, le feu des critiques, alimenté par des journalistes comme Martin McGuire, ne montre aucun signe d’apaisement.
Même avant Noël.
Ce n’est que le dernier chapitre d’une relation ternie qui s’est construite sur des différends répétés et une communication souvent conflictuelle.
Ce n’est pas la première fois que McGuire, connu pour son franc-parler et ses questions incisives, met le coach du CH sur la sellette. Mais cette fois, le ton semblait particulièrement acerbe.
Le 14 décembre dernier, à Winnipeg, McGuire avait déjà provoqué un malaise palpable en questionnant St-Louis sur la préparation psychologique de son équipe après une défaite embarrassante de 9-2 contre les Penguins.
Sa question portait sur un aspect crucial du hockey moderne : la gestion mentale des joueurs dans un moment de crise.
« Dans les dernières heures, est-ce que tu as fait plus de psychologie et de soutien mental avec tes joueurs plutôt que des X et des O sur la vidéo ? »
La réponse de St-Louis, glaciale et cinglante, avait immédiatement mis fin à tout échange constructif :
« J’ai fait ce que j’avais à faire. »
Cet extrait vidéo avait fait jaser le Québec en entier.
Ce n’était pas seulement un refus de répondre, mais une démonstration ouverte de mépris. McGuire, frustré mais déterminé, avait tenté de relancer la discussion sur les ondes, dénonçant l’incapacité de St-Louis à fournir des explications claires sur ses choix.
Mais ce dernier avait choisi de rester muet, creusant encore plus le fossé entre eux.
Et ce n’était pas un incident isolé. Plusieurs fois, St-Louis a esquivé des questions légitimes de McGuire, utilisant le même ton condescendant qui caractérise souvent ses interactions lorsqu’il se sent attaqué.
Cette tendance à rejeter les critiques, plutôt qu’à y répondre, a alimenté l’impression que St-Louis est incapable d’assumer pleinement les responsabilités de son rôle..
McGuire, avec ses critiques constantes, incarne une frustration grandissante parmi les journalistes et les partisans face à la gestion de l’entraîneur.
Quant à St-Louis, son mépris apparent pour les questions de McGuire qu’il juge inappropriées prouve sa difficulté à gérer la pression d’un marché exigeant comme Montréal.
Alors que Noël approche, il est clair que la paix entre Martin St-Louis et Martin McGuire n’est pas au menu des célébrations.
Le conflit entre les deux hommes va bien au-delà des questions de gestion de l’équipe. Il s’agit d’un affrontement d’ego.
Pour St-Louis, chaque conférence de presse devient une épreuve de plus à surmonter, une scène où il doit non seulement défendre ses choix mais aussi se protéger d’attaques qu’il considère souvent injustifiées.
Leurs affrontements sont devenus le théâtre d’un drame qui dépasse les performances sur la glace. Et alors que le CH continue de naviguer dans les eaux troubles de la reconstruction, cette querelle risque de s’intensifier, alimentant un climat de tension qui pourrait nuire à l’ensemble de l’organisation.
La question est désormais la suivante : Martin St-Louis peut-il trouver un moyen de désamorcer ce conflit avec son ennemi médiatique?
Les deux devront mettre de l'eau dans leur vin. C'est Noël après tout.