Marc Bergevin répond à Serge Savard: le traitement du silence

Marc Bergevin répond à Serge Savard: le traitement du silence

Par David Garel le 2024-09-08

Marc Bergevin reste silencieux face aux critiques cinglantes de Serge Savard, malgré l'insistance du « Sénateur » à le pointer du doigt publiquement.

Alors que Bergevin espère prendre les rênes des Kings de Los Angeles, en remplacement d’un Rob Blake de plus en plus en difficulté, il semble peu intéressé par la bataille médiatique que Savard continue de mener contre lui.

Pour l'ancien DG du Tricolore, répondre aux attaques de Savard ne ferait que le détourner de son objectif principal : décrocher le poste tant convoité chez les Kings en 2025, dans le cas très probable que Blake sera congédié d'ici l'été 2025.

La meilleure façon de répliquer...est de rester silencieux...

Serge Savard, quant à lui, n’a aucune intention de changer de cap et de laisser tranquille son ennemi numéro un. Il reproche toujours à Bergevin son manque de reconnaissance, surtout après avoir joué un rôle clé dans son embauche en 2012 en tant que directeur général des Canadiens de Montréal.

Savard n’a jamais digéré que Bergevin l’ait ignoré à plusieurs reprises, refusant même de retourner ses appels alors que Savard souhaitait lui offrir ses conseils.

Ce mépris apparent a laissé des traces profondes, transformant leur relation en une rancœur qui ne semble pas vouloir s’éteindre.

En entrevue sur BPM Sports, Savard s’en est encore pris à l’ancien DG du CH, le critiquant pour ses deux plans quinquennaux infructueux.

Il a également fustigé la gestion de Bergevin lors de ses dernières années à la tête de l'équipe, soulignant le manque de résultats et d'impact des repêchages sous son règne.

Les critiques de Savard à l’égard de Bergevin ne datent pas d’hier. Déjà en 2022, Savard dénonçait la manière dont Bergevin traitait les anciens joueurs de l’organisation, une attitude qu'il considérait comme un manque de respect.

Savard, qui avait recommandé Bergevin à Geoff Molson, s’était senti trahi lorsqu’il avait été mis à l’écart, et cette blessure ne s’est jamais refermée.

Pourtant, Marc Bergevin a choisi de ne pas entrer dans cette guerre de mots. Conscient de l'importance de se concentrer sur ses futures opportunités professionnelles, il refuse de se laisser distraire par les critiques de Savard, qu'il considère probablement comme du passé.

Pour Bergevin, l'enjeu est ailleurs : il sait que sa réputation auprès des Kings est cruciale pour prendre la relève de Rob Blake et aider l'équipe à retrouver le chemin du succès.

Serge Savard, de son côté, ne semble pas prêt à lâcher prise. Après tout, pour celui qui a marqué l'histoire du hockey canadien en tant que joueur et dirigeant, il est inconcevable de laisser passer l’occasion de rappeler au monde ce qu’il perçoit comme une injustice personnelle.

Mais à 78 ans, il est peut-être temps pour Savard de passer à autre chose et de se réconcilier avec cette partie de l’histoire, avant que son héritage ne soit davantage entaché par ses querelles publiques.

En fin de compte, si Bergevin parvient à décrocher le poste de DG des Kings, il pourra sans doute savourer une victoire silencieuse sur un homme qui, malgré toute sa stature dans le monde du hockey, semble plus préoccupé par les erreurs du passé que par l’avenir du sport.

L’un des épisodes les plus marquants de cette relation tendue remonte à l’époque où Savard avait invité Bergevin à son prestigieux tournoi de golf annuel, organisé au Club Le Mirage.

Malgré plusieurs invitations, Bergevin n’a jamais daigné y assister, une autre preuve pour Savard du manque de respect que lui vouait celui qu’il avait aidé à placer à la tête du club.

Cette ignorance a profondément blessé Savard, qui a vu là une opportunité manquée de renouer des liens et de partager son expérience avec le directeur général en place.

Au-delà de ces désaccords personnels, Serge Savard n’a jamais hésité à critiquer la gestion sportive de Bergevin. Il a souvent reproché à l’ancien DG son incapacité à repêcher des talents locaux, en particulier de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).

Savard est un ardent défenseur des joueurs québécois et considère que l’ignorance de cette ligue par Bergevin a été l’une des erreurs les plus graves de son mandat.

Selon Savard, en négligeant le talent local, Bergevin a non seulement manqué des occasions de renforcer l’équipe, mais a aussi affaibli le lien entre le club et sa base de partisans, fiers de voir des joueurs de chez eux porter le chandail du CH.

L’un des autres grands reproches de Savard à l’égard de Bergevin concerne la gestion de Carey Price. Selon Savard, Bergevin a échoué à entourer adéquatement le gardien étoile avec les pièces nécessaires pour bâtir une équipe championne.

Il est convaincu que la carrière de Price aurait pu être bien plus fructueuse si l’équipe avait été mieux construite autour de lui.

Ce constat d’échec reste, selon Savard, l’un des plus grands regrets de l’ère Bergevin, et il ne manque pas une occasion de le rappeler.

Mais les critiques de Savard ne s’arrêtent pas à la gestion de l’équipe. Il a également exprimé sa déception face à Geoff Molson, propriétaire des Canadiens.

Dans une entrevue accordée en 2022, Savard a révélé que ses relations avec Molson étaient devenues « très ordinaires », évoquant une certaine froideur entre eux.

Savard a expliqué qu’après la nomination de Bergevin, il avait été, selon ses mots, « écarté » des décisions importantes du club, une situation qui l’a profondément frustré à jamais.

Pour Bergevin, cette avalanche de critiques publiques ne semble pas le déranger. Conscient que sa priorité est ailleurs – à savoir décrocher le poste de DG des Kings de Los Angeles – il préfère laisser Savard s’exprimer tout seul.

Mais pour ceux qui suivent de près cette querelle, il est clair que la relation entre les deux hommes est rompue à jamais.

Quant à Savard, malgré sa carrière remarquable, certains se demandent s’il ne devrait pas, à 78 ans, trouver une certaine paix intérieure et se détourner de ces querelles qui semblent le hanter encore aujourd'hui.

Il serait temps. Car on peu dire ce qu'on veut de Marc Bergevin, dans ce dossier, il est beaucoup plus "mature" que Serge Savard.

Oui, cela arrive d'être immature...même à 78 ans...