TVA Sports traverse une période financièrement difficile, et cette réalité s'est manifestée de manière embarrassante à l'écran.
En effet, la chaîne a obligé l'animatrice Élizabeth Rancourt à faire du placement de produits pour les pizzas Salvatore, un choix qui a provoqué un malaise évident sur le plateau.
Alors que Rancourt essayait tant bien que mal de promouvoir ces pizzas qui étaient devant elle, ses collègues Michel Therrien avait un faux sourire de malaise et Éric Fichaud affichaient un inconfort visible, préférant regarder ailleurs pour éviter la gêne de la situation. (voir la photo en bas de l'article)
La scène n'est pas passée inaperçue et a rapidement fait réagir. Le journaliste Maxime Truman n'a pas hésité à se moquer de cet épisode honteux, ironisant sur le fait que la prochaine étape pourrait être de déguiser Michel Therrien en pizza humaine au volant d'une Mazda 5.
Au-delà du comique de la situation, cet incident met en lumière un problème plus profond. Les médias traditionnels, en crise, doivent constamment chercher de nouvelles sources de revenus pour survivre.
Le recours à des commandites généralement réservées aux balados en est la preuve. Cette tendance démontre à quel point la frontière entre contenu éditorial et publicitaire devient floue, les chaînes étant prêtes à tout pour remplir leurs caisses, au point de créer un malaise sans précédent à l'écran.
Ainsi, cet embarras ressenti par les animateurs et le public de TVA Sports symbolise une époque où les médias traditionnels doivent innover de manière parfois maladroite pour rester à flot financièrement. Quitte à devenirs les clowns de l'écran.
En 2014, TVA Sports comptait environ 1,8 million d’abonnés. Aujourd'hui, ce nombre est en voie de chuter en bas du million selon les données les plus récentes du CRTC.
À titre de comparaison, RDS, autrefois le leader incontesté des chaînes sportives au Québec avec 3,3 millions d’abonnés en 2014, a également vu son nombre d'abonnés diminuer de moitié, ne comptant plus que 1,7 d'abonnés aujourd'hui.
La différence entre TVA sports et RDS, c'est que le réseau des sports ne va jamais demander à ses employés de s'humilier devant la caméra à promouvoir de la pizza.
Depuis sa création en 2011, TVA Sports accumule les déficits. En revanche, RDS semble mieux s’en sortir, bien que la chaîne de Bell soit elle aussi sur une pente glissante.
Alors pourquoi RDS ne demande pas à ses employés de faire du mauvais placement de produit? Car le réseau des sports a ce que ne possède pas TVA Sports: la classe.
Cette situation est préoccupante pour les employés de TVA Sports. Lorsque le contrat de diffusion actuel arrivera à échéance en 2026, il est probable que la station soit tellement dans le rouge qu'elle ferme ses portes. Cette mauvaise publicité de Salvatore hier soir est très inquiétante.
En effet, pour être rendu à faire de l'info-pub, cela veut dire que TVA Sports pourrait ne plus être en mesure de continuer ses opérations, ce qui pourrait causer un tremblement dans la vie de centaines de vies, des pères et des mères qui vont se retrouver sans emploi du jour au lendemain.
La question qui se pose maintenant est de savoir s'il existe un moyen de sauver TVA Sports. Et non, ce n'est pas la pizza Salvatore qui va les sauver.
Face à cette situation, les dirigeants de Québecor devraient envisager de vendre TVA Sports à Sportsnet ou de trouver un partenariat avec Amazon qui deviendra bientôt le diffuseur officiel de la LNH, plutôt que de continuer à subir des pertes financières et de s'humilier publiquement à vendre de la pizza en direct.
Comme Maxime Truman le dit si bien, la prochaine étape est d'avoir "Michou" déguisé en pizza humaine toute garnie.
Misère...