Evgeny Kuznetsov, de retour en Russie après une décennie passée dans la LNH, adopte une approche détachée quant à son rôle auprès des jeunes joueurs, notamment Ivan Demidov.
Lors d'une récente interview avec le réputé média sportif Sports Express, Kuznetsov a été clair : il ne veut pas jouer à la nounou pour les jeunes talents.
"Il m'a appelé Oncle Zhenya lorsque je l'ai rencontré pour la première fois. Je ne sais pas s'il veut que je sois son mentor, mais je préfère me concentrer sur mon propre jeu plutôt que de donner des conseils aux jeunes."
"Je lui ai dit d'arrêter avec ça. Je ne veux pas qu'il m'appelle "Oncle Zhenya". Je suis une personne ouverte. Cependant, je ne suis pas fan de donner des conseils. Bien sûr, si c'est une question de hockey, je l'aiderai. Mais aller vers les jeunes et leur dire quoi faire, ça me met mal à l'aise."
"Je n'aimais pas quand on me racontait des histoires lorsque j'étais jeune. En vérité, dix ans plus tard, j'ai compris que tout était vrai."
Kuznetsov a toujours été un joueur franc et parfois controversé. Son retour dans la KHL, après des années controversées en Amérique du Nord, est vu comme une occasion de se ressourcer et de profiter de sa famille, tout en continuant à performer au hockey.
Toutefois, son passé, incluant des problèmes de substances, de santé et des incidents hors glace, en fait une figure complexe
Il reconnaît que les erreurs peuvent décevoir beaucoup de gens, mais il espère que ces difficultés resteront derrière lui en Russie.
Quant à Demidov, Kuznetsov pense qu'il est préférable de rester à distance. Avec ses propres défis personnels et sa réputation parfois sulfureuse, il craint d'être une "nounou diabolique" et une mauvaise influence pour le jeune joueur.
Il admet ne pas aimer recevoir des conseils lorsqu'il était jeune et préfère éviter de faire la même chose avec les autres.
"Je ne sais pas si je suis prêt à dire quelque chose aux jeunes pour qu'ils me détestent pendant quelques années, puis réalisent plus tard que j'avais raison." (crédit: Sports Express)
Cette franchise pourrait être bénéfique pour Demidov, qui devra tracer sa propre voie sans compter sur les conseils paternalistes de Kuznetsov.
Kuznetsov se concentre désormais sur sa carrière au SKA Saint-Pétersbourg et sur le plaisir qu'il retire de cette nouvelle étape de sa vie.
Pour lui, le plus important est de continuer à jouer au hockey et de montrer qu'il n'a pas perdu son talent, malgré les attentes et les critiques.
Au final, Kuznetsov laisse Demidov libre de faire ses propres expériences, sans interférer dans son développement.
Cette attitude peut permettre au jeune joueur de développer son indépendance et de se forger un caractère fort sur la glace, loin de l'influence potentiellement négative de Kuznetsov.
C'est mieux ainsi. Même si Kuznetsov jure que ses démons sont choses du passé.
"Je sais que c''est facile de juger d'extérieur, mais j'ai toujours essayé être un bon gars. Ces dernières années, ça n'a pas marché. Donc, comme on dit, "si tu ne veux pas t'écrouler, tu dois souffrir" a affirmé l'attaquant en parlant de ses problèmes de dépendance qu'il jure avoir réglés.
"Les ambitions personnelles sont toujours présentes. Je pense que je peux jouer à un niveau plus élevé que sur la quatrième ligne, comme c'était le cas en Caroline."
"J'ai toujours dit que si je comprenais que je n'étais plus utile à l'équipe, je passerais à autre chose, je tournerais la page. C'est ce qui s'est passé."
"J'espère que que je suis sorti de l'enfer pour de bon. Il y a différentes nuances pour expliquer pourquoi certaines choses se produisent dans la vie. L'une d'elles est la motivation et la compréhension de la responsabilité qui repose sur mes épaules. Une erreur peut décevoir beaucoup de gens. Et je ne veux plus décevoir les gens."
Kuznetsov avoue qu'il a beaucoup appris sur lui-même quand il a été rétrogradé dans la ligue américaine avec les Capitals.
"J'étais au fond du trou. Et finalement, ce fut un moment excellent, cinq jours formidables de ma vie. J'ai appris beaucoup de choses sur les gens et sur moi-même. J'ai vraiment aimé être là-bas."
"J'étais prêt à jouer dans la AHL jusqu'à la fin de l'année. Pour moi, l'essentiel était de rester dans le hockey. J'ai été très bien accueilli là-bas, il n'y avait que des émotions positives.
Le Russe avoue qu'il a été détruit par l'élimination des Hurricanes aux mains des Rangers.
"J'ai ressenti un vide à la fin de cette série. J'étais très déçu de rentrer chez moi après l'élimination des séries. Nous méritions un septième match contre les Rangers."
"Je n'avais jamais remonté un déficit de 0-3, et tout s'est passé si vite, pour la première fois, il y avait un vide à l'intérieur."
"Je n'avais jamais ressenti cela si intensément, que nous gagnions ou perdions, mais cette fois, je savais que j'aurais pu apporter plus à l'équipe, mais ça n'a pas marché."
Puis, il s'est ouvert sur ses problèmes de santé.
"J'avais de l'arthrite rhumatoïde, j'ai pris des médicaments toute l'année, je me faisais des injections. Puis j'ai arrêté de prendre des médicaments, je me suis senti bien, mon ventre a disparu, plus aucune douleur."
"Cela fait trois mois que je ne prends rien et je me sens génial, je cours, je m'entraîne en salle. À l'époque, les restrictions étaient folles."
"Avant cela, personne ne pouvait comprendre pourquoi je ne pouvais pas dormir. Je ne dormais que deux heures par nuit."
"Je ne suis pas du genre à me plaindre, mais je devais le faire, et personne ne me croyait vraiment. Le directeur général ne savait même pas que je souffrais toute l'année."
"C'est le meilleur moment pour revenir en Russie, tant que je ne suis pas trop vieux, je peux encore essayer de faire des étincelles."
"Ma femme, mes enfants et moi sommes venus à Saint-Pétersbourg, nous y avons passé trois jours, et c'est un tel bonheur "
"Les enfants sont heureux, ils s'amusent. Le plaisir de la vie est revenu. Ce n'est pas vraiment une bouffée d'air frais, c'est plutôt que j'ai enfin pu respirer."
Est-il prêt à tout casser dans la KHL?
"Je ne vais rien promettre, on verra. Beaucoup de gens, surtout ceux qui ne m'aiment pas, attendent que je me plante."
"Je n'ai jamais eu la motivation de me prouver personnellement que j'étais le meilleur. Mais maintenant, j'ai la motivation de leur prouver."
"C'est une situation très angoissante, quand des gens espèrent ton échec. Mais c'est motivant, ça pousse à se surpasser. Je n'ai pas oublié comment jouer au hockey. C'est le plus important."
Dans tous les cas, il ne veut pas jouer à la nounou. Il veut juste jouer au hockey. Parfait pour les partisans du Canadien de Montréal.
S'il y a bien une personne sur cette terre que tu ne veux pas comme nounou pour Demidov...c'est bel et bien l'oncle grincheux Kuznetsov...