Malaise en conférence de presse: Kent Hughes envoie un message cinglant à Juraj Slafkovsky

Malaise en conférence de presse: Kent Hughes envoie un message cinglant à Juraj Slafkovsky

Par André Soueidan le 2025-01-08

C’était censé être une conférence de presse ordinaire, une de ces rencontres où le directeur général partage ses réflexions sur l’équipe, les performances récentes et les ajustements nécessaires.

Mais tout a changé lorsque le nom de Juraj Slafkovsky a été évoqué. Il n’a fallu qu’une question de journaliste pour créer un moment de malaise qui a laissé tout le monde dans la salle suspendu aux lèvres de Kent Hughes.

Et ce dernier n’a pas mâché ses mots.

Quand on lui a demandé d’évaluer la saison de Juraj Slafkovsky jusqu’à présent, Hughes a laissé planer un silence lourd, comme s’il cherchait les bons mots pour ne pas être trop brutal. Puis il a lâché : « Je pense qu’il est capable de faire plus. Je pense qu’il le sait. »

Simple, direct, mais ô combien révélateur. Ce n’est pas souvent qu’un DG admet publiquement qu’un joueur – surtout un premier choix au total – est en deçà des attentes.

Le message était clair : Slafkovsky doit en faire plus. Et ce qui est encore plus frappant, c’est que Hughes a choisi de ne pas lui trouver d’excuses. « Ce n’est pas une surprise. Je l’avais dit cet été, il y aurait des hauts et des bas. Son évolution ne sera pas linéaire. » Voilà qui met la table.

Ce genre d’honnêteté brutale est rare dans le hockey professionnel, surtout à Montréal, où les joueurs sont constamment sous le microscope.

Mais Hughes, fidèle à son style, n’a pas hésité à approfondir son évaluation. « Il y a du travail à faire. Il faut garder la tête basse et travailler. »

Une phrase lourde de sous-entendus pour un joueur qui a parfois été critiqué pour son attitude sur la glace.

Slafkovsky, rappelons-le, a été repêché au premier rang avec l’espoir qu’il devienne une pierre angulaire de la reconstruction du Canadien.

Mais jusqu’à présent, il n’a pas répondu aux attentes. Ses statistiques cette saison – 6 buts et 12 passes en 41 matchs – sont correctes, mais loin d’être impressionnantes pour un joueur avec son pedigree. Hughes a cependant pris soin de mettre ces chiffres en perspective : « Ce n’est pas facile pour un jeune joueur de gérer les attentes dans une ville comme Montréal. »

Pour appuyer son propos, Hughes a rappelé les défis auxquels d’autres joueurs de l’équipe ont été confrontés avant de trouver leur rythme.

« Regardez Josh Anderson. Il a traversé des périodes difficiles, tout comme Jake Evans. Sam Montembeault, lui aussi, a eu un hiver compliqué en 2022. Maintenant, il est peut-être notre gardien numéro un. »

L’objectif ici était clair : rappeler que le développement d’un joueur ne suit jamais une ligne droite.

Mais cela ne veut pas dire que Slafkovsky est exempt de critiques. Hughes a clairement établi qu’il s’attend à plus. « Ceux qui réussissent à être constants, année après année, sont des joueurs très spéciaux. »

En d’autres termes, Slafkovsky n’en est pas encore là.

En tant que directeur général, Hughes doit jongler avec de nombreuses responsabilités. Il doit protéger son investissement dans un joueur comme Slafkovsky tout en s’assurant que l’équipe continue de progresser.

Et, comme il l’a souligné, il ne s’agit pas seulement d’un problème individuel : « Nous avons cinq jeunes défenseurs avec peu d’expérience. Quand les choses vont mal, c’est là que l’expérience autour d’eux devient cruciale. »

Cette observation montre que le développement de Slafkovsky ne se fait pas dans le vide. Il fait partie d’un écosystème plus vaste où chaque joueur, chaque décision, a un impact.

Cela inclut des acquisitions récentes comme Alexandre Carrier, qui, selon Hughes, ont apporté une stabilité bienvenue à une équipe jeune et parfois chaotique.

L’un des éléments qui alourdit encore davantage la situation de Slafkovsky est son nouveau contrat, qui entrera en vigueur l’année prochaine.

Ce contrat, qui fera de lui l’un des joueurs les mieux payés de l’équipe, ajoute une pression supplémentaire. Hughes en est conscient : « Quand un joueur signe un gros contrat, les attentes changent. Il doit être prêt à répondre à ces attentes. »

Mais pour l’instant, Slafkovsky n’est pas prêt. Et c’est là que le bât blesse. « Il a tout le talent nécessaire. Mais le talent seul ne suffit pas. Il faut travailler, jour après jour. »

Ce message, bien qu’implicite, est sans équivoque. Slafkovsky doit prouver qu’il mérite non seulement son contrat, mais aussi la confiance que l’organisation a placée en lui.

Pour Slafkovsky, la route vers le succès sera semée d’embûches. Il devra non seulement améliorer ses performances sur la glace, mais aussi changer la perception qu’il donne.

Comme l’a dit Hughes : « Il est un athlète professionnel. Les défis font partie du métier. »

Le message ici est clair : il n’y a pas de place pour l’arrogance ou les excuses. À Montréal, les fans et les médias attendent des résultats, et ils ne sont pas patients. Si Slafkovsky veut réussir, il devra non seulement répondre à ces attentes, mais les dépasser.

En fin de compte, la conférence de presse de Hughes a mis en lumière un problème plus vaste.

Ce n’est pas seulement une question de statistiques ou de performances individuelles. C’est une question de mentalité, d’attitude, de ce que signifie être un joueur vedette dans une ville comme Montréal.

Et pour l’instant, Slafkovsky n’est pas à la hauteur.

Mais tout n’est pas perdu. Comme Hughes l’a dit : « J’ai plein de confiance en Juraj. Mais il y a du travail à faire. » Ce n’est pas un rejet, mais plutôt un défi. Et c’est maintenant à Slafkovsky de relever ce défi.

Le malaise en conférence de presse était peut-être inconfortable, mais il pourrait être le moment décisif dont Slafkovsky avait besoin.

Car à Montréal, il n’y a pas de place pour ceux qui ne sont pas prêts à travailler. Et comme l’a si bien dit Hughes : « La vie d’un athlète professionnel est faite de hauts et de bas. Ceux qui réussissent sont ceux qui apprennent de leurs échecs. »

Amen