Samedi soir, le Bell Centre sera le théâtre d'une confrontation que les amateurs de hockey attendent avec impatience.
Mais derrière les sourires crispés et les déclarations mesurées, une tension énorme et malaisante enveloppe Ryan Reaves, l’homme fort des Maple Leafs de Toronto.
Face à la presse torontoise, le robuste vétéran semblait hésitant, presque tremblant, lorsqu’on lui a demandé s’il serait prêt à jeter les gants contre Arber Xhekaj, le jeune défenseur du Canadien de Montréal qui l'a déjà humilié devant tout le monde en le corrigeant en octobre 2023.
Le souvenir de leur précédent affrontement hante encore Ryan Reaves.
Xhekaj, à peine à ses débuts dans la LNH, avait livré un combat mémorable contre Reaves. Ce duel n’a pas seulement marqué les esprits par sa brutalité, mais aussi par le fait qu’un jeune joueur, moins expérimenté, ait pu ébranler une figure légendaire de l’intimidation en LNH.
Depuis cet épisode, la carrière de Reaves s'est effondré. Ce colosse, autrefois craint sur la glace, n’a plus réussi à inspirer cette même terreur.
Sa saison actuelle est marquée par une statistique inhabituelle et embarrassante : aucune bagarre.
Pour un joueur dont la réputation repose sur sa capacité à dominer physiquement ses adversaires, ce manque d’engagement symbolise une chute progressive.
Et à chaque mention du nom d’Arber Xhekaj, cette chute devient encore plus douloureuse.
Lors de son entrevue avec les médias torontois, Reaves a tenté de masquer son inquiétude derrière des mots prudents :
« Mon jeu, c’est d’être physique, alors je ne dirais pas que je me mets de la pression, mais je ne joue pas mon jeu si je ne suis pas physique. »
« Il faut voir comment le match se déroule. Il est là pour jouer physique, tout comme moi. »
Mais son langage corporel racontait une autre histoire. Ses mains semblaient chercher un appui, son regard évitait les caméras, et sa voix manquait de l’assurance qui le caractérisait jadis.
Arber Xhekaj n’est pas un simple "goon". Le jeune défenseur des Canadiens a prouvé qu’il était bien plus qu’un bagarreur.
Avec ses performances solides sur la glace, il combine force physique et talent défensif. Mais ce qui distingue Xhekaj, c’est son courage et son absence totale de peur.
Il ne recule devant personne, et cela inclut Ryan Reaves. Cette réalité semble peser lourd sur les épaules du vétéran des Maple Leafs.
Le coach des Leafs, Craig Berube, a insisté sur l’importance d’un jeu physique pour affronter une équipe de Montréal en pleine ascension.
Avec un impressionnant bilan de 11-2-1 lors de leurs 14 derniers matchs, les Canadiens ne sont plus les proies faciles qu’ils étaient en début de saison.
Leur confiance et leur rapidité sur la glace rendent les affrontements encore plus intenses, et Berube a décidé de miser sur Reaves pour relever le défi.
Cependant, Reaves doit non seulement affronter Xhekaj, mais aussi ses propres démons. Chaque minute passée sans imposer sa présence physique accentue la pression.
Les partisans et les médias de Toronto se demandent s’il peut encore jouer son rôle ou s’il est devenu un "has been' d’une autre époque.
Le Centre Bell, avec son atmosphère électrique et ses fans bruyants, est l’endroit idéal pour que Xhekaj renforce encore davantage ses exploits face à l’un des hommes forts les plus connus de la LNH.
Le contraste entre Xhekaj et Reaves est frappant. D’un côté, un jeune défenseur en pleine ascension, représentant une nouvelle génération de joueurs capables d’allier robustesse et polyvalence.
De l’autre, un vétéran dont la carrière semble sur le déclin, luttant pour prouver qu’il a encore sa place dans la LNH.
Reaves a admis que les opportunités de se battre sont devenues rares cette saison :
"Il n'y a pas beaucoup de candidats qui veulent m'affronter."
Mais cette justification sonne fausse lorsque l’on sait qu’Arber Xhekaj, lui, n’hésite jamais à relever un défi.
Le Canadien a bâti sa réputation sur son courage et sa détermination, des qualités qui lui permettent de briller dans des moments cruciaux.
Alors que les Maple Leafs se préparent à affronter les Canadiens, la pression est à son comble pour Reaves. Le Bell Centre, toujours hostile envers les joueurs adverses, sera sans aucun doute un environnement intimidant.
Les fans montréalais n’ont pas oublié le duel précédent entre Xhekaj et Reaves, et ils attendent avec impatience de voir si leur jeune défenseur peut à nouveau prendre le dessus.
Pour Xhekaj, ce match est une occasion de consolider sa réputation comme l’un des joueurs les plus redoutables de la ligue.
Pour Reaves, c’est une question de survie. Une performance médiocre pourrait renforcer l’idée qu’il n’a plus sa place dans la LNH, tandis qu’un combat victorieux contre Xhekaj pourrait offrir un sursis à sa carrière.
Le duel Xhekaj-Reaves s’inscrit dans le cadre de la rivalité historique entre Montréal et Toronto. Cette confrontation transcende les simples enjeux d’un match de saison régulière.
Chaque mise en échec, chaque coup de poing, chaque passe manquée devient un symbole de la lutte entre deux des franchises les plus légendaires de la LNH.
Pour les partisans des Canadiens, voir Xhekaj triompher de Reaves serait une victoire éclatante, non seulement pour le joueur, mais pour toute l’équipe.
Pour les fans des Leafs, la peur est réelle : un autre échec de Reaves pourrait marquer un tournant dans leur perception de lui.
En d'autres mots, Xhekaj peut envoyer Reaves à la retraite ce soir.
Alors que le match approche, toutes les caméras seront braquées sur l'homme fort des Leafs.
Trouvera-t-il le courage de relever le défi, ou sera-t-il à nouveau éclipsé par le jeune loup des Canadiens ?
Pour Arber Xhekaj, cette soirée pourrait être une autre étape dans sa montée en puissance, une opportunité de prouver qu’il est prêt à défier n’importe qui, même les plus grands noms.
Surtout, il pourrait corriger Ryan Reaves pour une 2e fois.
Dans l’histoire de la LNH, certaines rivalités personnelles ont défini des carrières.
Ce samedi, au Bell Centre, la rivalité entre Xhekaj et Reaves pourrait bien entrer dans la légende.
Mais pour Ryan Reaves, le poids de la peur pourrait s’avérer trop lourd à porter.
Le hockey, comme la vie, n’attend personne. Et Arber Xhekaj, lui, est prêt.