Depuis plusieurs semaines, TVA Sports et d’autres médias tentent de recycler le même narratif : si Laine est au ralenti, c’est à cause de ses blessures.
On explique qu’un genou hypothéqué, des douleurs chroniques et une série de malchances l’auraient empêché de montrer son vrai visage.
Mais ce récit sonne creux. Parce qu’à Winnipeg déjà, on riait de ses feintes télégraphiées, on se moquait de son coup de patin lent comme une séquence au ralenti. Même en santé, Laine n’a jamais été un joueur capable de dominer à cinq contre cinq.
Les partisans des Jets n’ont pas oublié. On racontait que Mark Scheifele et Blake Wheeler le « bulliaient » ouvertement. Qu’ils se moquaient de ses entrées de zone ratées, de ses replis inexistants. Qu’ils n’acceptaient pas son attitude nonchalante.
Et au fond, peut-être qu’ils avaient raison : Laine n’a jamais voulu être autre chose qu’un tireur d’élite en avantage numérique. Un « one-trick pony » comme disent les anglophones.
Montréal est donc le dernier chapitre d’un joueur usé.
Quand Kent Hughes a osé aller le chercher, certains y ont vu un coup de circuit. Laine, avec son tir foudroyant, pouvait devenir l’arme manquante du power play.
Mais même les plus optimistes savaient qu’il s’agissait d’un pari risqué. Aujourd’hui, la facture est claire : Laine est incapable de suivre la cadence d’un match de hockey moderne.
Il patine avec deux vitesses de retard. Chaque séquence à cinq contre cinq devient un calvaire pour son trio. Il n’arrive pas à récupérer une rondelle dans les coins, encore moins à appuyer un repli défensif.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : son différentiel et ses stats avancées sont toujours catastrophiques, peu importe l’équipe, peu importe le contexte
Martin St-Louis l’a bien vu. C’est pourquoi il l’utilise presque exclusivement en avantage numérique, là où son tir peut encore faire peur. Mais une équipe qui aspire aux séries et à la Coupe Stanley ne peut pas bâtir autour d’un joueur fantôme à forces égales.
Le coup de grâce est venu au camp 2025. Alors qu’il promettait d’être ressuscité, plus affûté que jamais, Laine a choqué tout le monde.
Loin de surprendre, il a confirmé les pires inquiétudes. Lourd, lent, incapable de suivre Ivan Demidov ou même Kirby Dach dans les exercices de transition, il est apparu comme un étranger dans sa propre équipe.
Georges Laraque, sur les ondes de BPM Sports, n’y est pas allé par quatre chemins :
« Si Demidov joue avec Dach et Laine, on va le scrapper. »
Cette phrase résonne comme une condamnation. Parce que Laraque n’est pas le seul à penser ainsi. Dans les estrades de Brossard, sur les réseaux sociaux, chez les observateurs les plus indulgents, le constat est unanime : Laine est fini.
Winnipeg, Columbus, Montréal : même histoire, même fin.
Les excuses se répètent d’une ville à l’autre. À Winnipeg, on disait que Wheeler et Scheifele l’étranglaient mentalement.
À Columbus, on pointait Tortorella, trop dur, trop exigeant, ou Zach Werensky, qui l'aurait maltraité. À Montréal, on pointe les blessures. Mais le fil rouge est évident : Laine n’a jamais su s’adapter au hockey moderne.
Dans une ligue où les ailiers doivent être rapides, polyvalents, impliqués défensivement, il demeure une pièce figée.
Son unique arme, un lancer foudroyant, ne suffit plus. Les gardiens sont mieux préparés, les défenses mieux organisées. Et quand il n’a pas la rondelle, il ne sert à rien.
Sur X, les messages sont cruels mais sans équivoque.
« Il est horrible. S’il s’agit de sa meilleure version, il faut le couper », écrit un partisan.
« PP Merchant, rien de plus », tranche un autre.
« Bolduc doit jouer avec Demidov. Laine est trop lent, trop paresseux », répètent des dizaines d’utilisateurs.
Les partisans, parfois accusés d’exagération, reflètent ici une vérité que l’organisation elle-même devra bientôt affronter. La patience s’épuise. Le vestiaire aussi. Les jeunes comme Demidov et Bolduc ne peuvent pas être plombés par un vétéran qui refuse ou qui ne peut plus suivre le tempo.
Il faut se souvenir : ce n’est pas la première fois que Laine s’éteint publiquement. À Winnipeg, son isolement était déjà frappant. Ses coéquipiers l’ignoraient. Paul Maurice, trop faible pour intervenir, l’a laissé dépérir.
Ce fantôme est revenu à Montréal.
On se souvient de son regard vide, perdu dans l’avion alors que les autres riaient aux cartes. Déjà, on disait de lui qu’il ressemblait à un fantôme.
Malgré une courte résurrection, malgré des promesses estivales, le naturel reprend le dessus. Laine n’est plus qu’un joueur de power play, un nom qu’on garde sur une feuille d’alignement pour décocher quelques tirs. Rien de plus.
Alors, que faire? Le Canadien ne renouvellera pas son contrat, c’est certain. Même à rabais, même avec un désir affiché de rester à Montréal, Kent Hughes ne peut pas se permettre d’offrir 40 millions sur huit ans à un joueur instable, fragile et incapable de contribuer à forces égales.
Et ailleurs dans la LNH? Qui voudra de lui? Columbus a déjà donné. Winnipeg ne le reprendra pas. Les équipes en reconstruction n’ont pas besoin d’un vétéran lent. Les équipes prétendantes n’ont pas de place pour un boulet défensif.
La vérité crue : Laine joue peut-être sa dernière saison dans la LNH.
Pendant que Laine décline, une autre histoire s’écrit. Ivan Demidov, sensation russe, explose sous les projecteurs.
Zachary Bolduc, avec sa vitesse et son intensité, force déjà la main de Martin St-Louis. Leur chimie potentielle balaie toutes les illusions de voir Laine garder son poste sur le top-6.
Et même Kirby Dach, malgré ses propres difficultés, sait qu’il devra tôt ou tard s’arrimer à des partenaires capables de suivre le rythme infernal du hockey moderne. Ce partenaire ne sera pas Patrik Laine.
Il faut arrêter de se bercer d’illusions. Patrik Laine n’est pas un mauvais gars, mais il est dépassé. Dans une LNH où tout va plus vite, où les ailiers doivent être des moteurs et non des passagers, il est devenu un poids mort.
Oui, il marquera peut-être encore une quinzaine de buts en avantage numérique. Oui, il décochera encore quelques tirs spectaculaires. Mais le hockey d’aujourd’hui se joue à cinq contre cinq. Et là, Laine est inutile.
TVA Sports peut continuer de parler de blessures. Winnipeg peut continuer de rappeler ses frictions avec Scheifele. Montréal peut encore espérer un miracle. Mais la réalité, c’est que Patrik Laine est fini.
Et plus tôt le Canadien acceptera cette vérité, plus tôt il pourra tourner la page et bâtir réellement autour de Demidov, Bolduc et les autres jeunes qui, eux, incarnent l’avenir.