Retour des Nordiques: Luc Poirier allumé par le nouveau chandail

Retour des Nordiques: Luc Poirier allumé par le nouveau chandail

Par David Garel le 2025-10-21

Ce chandail n’a pas simplement été un coup marketing. Il a été une claque au visage pour la ville de Québec... et une province entière...

Dès que l’Avalanche du Colorado a levé le voile sur son chandail hommage aux Nordiques de Québec, l’Amérique du Nord s’est retournée.

En moins de deux heures, presque toutes les tailles étaient épuisées. Altitude Authentics, le distributeur officiel, a vu ses serveurs ralentir, son inventaire fondre, et son personnel crouler sous les demandes. Ce n’était pas un chandail. C’était une déclaration d’amour, mais aussi un rappel brutal. Une blessure encore vive.

Ce chandail bleu ciel avec la fleur de lys, le col tricolore, les bandes blanches épurées et l’ancien logo des Nordiques fièrement apposé à l’avant n’a pas seulement rappelé l’histoire. Il a réveillé le fantôme d’une équipe volée. Il a remis sur la table le projet avorté de toute une ville et de toute une nation.

Et au cœur de ce rêve qui refuse de mourir, un homme persiste : Luc Poirier.

L’Avalanche du Colorado a officiellement annoncé qu’elle porterait ce chandail hommage à sept reprises cette saison.

Parmi eux, le 29 novembre 2025, contre le Canadien de Montréal. Ce ne sera pas simplement un match. Ce sera un rappel cruel du passé. Une reconstitution grandeur nature de ce qui aurait dû être un classique québécois.

Le 23 octobre, lors de la première apparition officielle de l’uniforme contre les Hurricanes de la Caroline, l’ambiance au Ball Arena promet d’être électrique. D’autant plus que la Caroline portera aussi ses anciens uniformes des Whalers de Hartford. Un duel d’exilés. Un match de nostalgie. Mais surtout, un marketing assumé.

Mais à Québec, l’émotion est autre. Ce n’est pas une question d’image. C’est une question de survie.

Le chandail était vendu en quantité limitée, entre 210 $ et 280 $ CAD selon la version, avec des chandails répliques et d’autres plus proches de la version “on-ice”.

Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les versions les plus populaires, notamment celles aux noms de Nathan MacKinnon, Cale Makar et Mikko Rantanen, soient "sold out".

Le bleu iconique des Nordiques, couplé au branding moderne de l’Avalanche, a provoqué un engouement d’une rare intensité. Le logo historique, la fleur de lys, les manches inspirées de l’ancien design de 1995 : chaque détail est un déclencheur d’émotions.

Et c’est là que la réalité rattrape la fiction. Car pendant que les fans s’arrachent les chandails sur le site américain, à Québec, il n’y a toujours pas d’équipe. Et il n’y en aura probablement jamais, à moins que Luc Poirier ne réussisse l’impossible.

Il ne faut pas se leurrer : Luc Poirier est le dernier soldat debout dans la guerre pour ramener les Nordiques. Depuis le retrait complet de Pierre Karl Péladeau, les projecteurs se sont tournés vers lui. Poirier, qui avait déjà mené une tentative pour acquérir les Coyotes de l’Arizona pour les ramener à Québec, est le seul millionnaire québécois encore actif dans ce combat.

Faudrait-il dire... le milliardaire?

Dans tous les cas, c'est lui qui a tenté de racheter l’équipe avec un plan concret d’installation au Centre Vidéotron, lui qui a démontré qu’il était capable de réunir un groupe d’investisseurs crédibles.

Mais à l’époque, Bettman a préféré le statu quo. Il a refusé que les Coyotes déménagent à Québec. Résultat : l’équipe est morte à Phoenix et a été transférée à Salt Lake City, sous le nom du Mammoth de l'Utah.

Luc Poirier, malgré tout, n’a jamais fermé la porte.

Aujourd’hui, dans un contexte où Houston, Kansas City, et même Atlanta veulent leur équipe, le Québec n’a plus le droit à l’erreur. Il faut capitaliser sur cette vague d’émotion autour du chandail pour relancer la machine.

Surtout que la LNH veut agrandir la LNH à 36 équipes.

Luc Poirier est un promoteur immobilier, un stratège financier, un homme de chiffres. Mais il est aussi un homme de symboles.

Ce chandail, dans ses mains, pourrait devenir un levier d’une puissance inédite. Imaginez Luc Poirier débarquant à Denver le 29 novembre prochain… vêtu de l’uniforme complet des Nordiques.

Ou mieux : imaginez-le débarquer avec une Ferrari aux couleurs exactes du chandail. Bleu ciel, avec les bandes blanches, le logo à l’avant, les accents rouges sur les jantes. Un coup de marketing à la hauteur de son ambition.

Ce type de stunt marketing pourrait littéralement remettre Québec dans la conversation NHL, alors que Bettman commence à parler de 33e et 34e équipes dans le cadre d’une nouvelle vague d’expansion et que tout le monde sait qu'il en veut 36.

Le prix d’une franchise d’expansion est aujourd’hui évalué à 1,5 milliards US... au minimum...

Certains parlent de 2 milliars. En 2017, Péladeau aurait pu en avoir une pour 500 millions US. Il a hésité. Il a choké. Et Bettman a refermé la porte.

Aujourd’hui, avec le chandail hommage qui crée une tempête médiatique, les projecteurs sont braqués sur le Québec

Mais Gary Bettman n’a rien dit. Pas un mot. C’est le silence total. Pourtant, le message des partisans est clair. Chaque chandail vendu est un vote. Chaque photo sur Instagram est un appel. Chaque réaction émotive à l’annonce est un cri du cœur.

Luc Poirier peut capitaliser là-dessus. Il doit capitaliser là-dessus.

Le moment est idéal. Les élections provinciales s’en viennent en 2026. La CAQ, malmenée par plusieurs crises internes, va quitter par la petite porte de sortie.

Paul St-Pierre Plamondon va-t-il être tenté de raviver la flamme nationale en soutenant une éventuelle candidature nordique?

« Pour un marché comme Québec, c’est impossible de faire de l’argent avec une concession à plus d’un milliard $ américains. Il faut que tu sois là au début… et c’est pour ça qu’il prend un appui gouvernemental. Je ne vois pas comment les Nordiques pourraient revenir sans l’aide du gouvernement. » affirme Poirier.

Imaginez si Poirier annonçait un événement public le soir du match Avalanche-Canadien à Québec. Grand écran géant, rassemblement citoyen, "merchandising" local autour du chandail, mini-musée temporaire avec des pièces d’époque, présence d’anciens joueurs comme Michel Goulet, Peter Stastny ou même Alain Côté. Ce serait un coup de maître.

Pendant ce temps, Martin St-Louis, l’entraîneur du Canadien, a déclaré à TVA Sports qu’il allait revivre de grands souvenirs en voyant ce chandail. Zachary Bolduc, ancien joueur des Remparts, a dit que c’était « excitant » de vivre cette expérience. Samuel Montembeault, né après la fin des Nordiques, a parlé des rediffusions de matchs Canadiens-Nordiques durant la pandémie.

Tout ça confirme une chose : le lien émotionnel avec les Nordiques est encore vivant. Même chez ceux qui ne les ont jamais vus jouer. Et c’est ça qui est extraordinaire. Le chandail est devenu plus qu’un chandail. Il est devenu un acte de mémoire active.

Les sept matchs où l’Avalanche portera l’uniforme bleu sont déjà marqués au calendrier de tous les nostalgiques. Mais le 29 novembre 2025 est le plus important. Ce soir-là, Montréal affrontera Québec… sans que Québec ne soit sur la glace. Ce sera un hommage. Mais ce sera aussi un deuil collectif.

À moins que Luc Poirier, encore une fois, n’intervienne.

Matchs où l’Avalanche portera le chandail des Nordiques :

23 octobre 2025 : Avalanche vs Hurricanes (à Denver)

29 novembre 2025 : Avalanche vs Canadiens (à Denver)

3 janvier 2026 : Hurricanes vs Avalanche (à Raleigh)

12 janvier 2026 : Avalanche vs Maple Leafs

16 mars 2026 : Avalanche vs Penguins

1er avril 2026 : Avalanche vs Canucks

11 avril 2026 : Avalanche vs Golden Knights

Le chandail est là. Il est réel. Il est magnifique. Mais il ne suffit pas.

Il faut une équipe.

Et aujourd’hui, la seule personne capable de transformer ce chandail en franchise, c’est Luc Poirier. Le dernier Nordique....