Louis Morissette s'acharne sur Joshua Roy: il ne mérite pas ce traitement

Louis Morissette s'acharne sur Joshua Roy: il ne mérite pas ce traitement

Par David Garel le 2025-03-28

Louis Morissette s’acharne : après Nick Suzuki et Lane Hutson, c’est maintenant Joshua Roy qui goûte à son venin.

On aurait pu croire qu’après s’être magistralement trompé sur Nick Suzuki, après avoir traité Lane Hutson de "gadget player", Louis Morissette allait lever le pied.

Mais non.

Puisqu’il ne peut plus taper sur Suzuki, qui est devenu un centre numéro un indiscutable.

Puisqu’il ne peut plus s’en prendre à Hudson, qui connaît une saison étincelante et qui bat tous les records pour un défenseur recrue.

Eh bien voilà que Louis Morissette a trouvé un nouveau punching bag : Joshua Roy.

Et cette fois, il n’y va pas de main morte.

Invité à commenter le cas du jeune attaquant québécois lors de son balado La Poire et le Fromage, Louis Morissettes’est lancé dans une offensive qui, encore une fois, soulève de nombreuses questions sur sa capacité à analyser sans préjugés.

Voici ce qu’il a dit :

« Joshua Roy, c’est tricky, parce que c’est un Québécois, puis on n’aime jamais trop trop ça, de mettre un Québécois au-dessus du boss. Mais son attitude, ce n’est pas d’hier qu’on en parle. »

Puis, sur la fameuse tendance à juger sans pitié :

« Il a eu maille à partir avec ses coachs. »

Autrement dit, Roy est déjà condamné pour son passé, malgré tous les efforts qu’il déploie cette saison pour changer la perception.

Dans une rare prise de position, Stéphane Leroux, reconnu pour sa justesse et son respect envers les joueurs juniors, a lui aussi laissé entendre que l’attitude de Roy posait problème dans le passé.

« Ça n’allait pas bien à Saint-Jean, mettons. Quand il a été échangé à Sherbrooke, ça a parti comme ça. Même cette année, à Laval… La rumeur a dit que ça ne faisait pas son affaire d’être retourné à Laval. »

Puis il ajoute :

« On lui donnait quasiment le deuxième poste d’ailier gauche quand Patrik Laine était blessé. Finalement, il s’est retrouvé à Laval. Ce n’était pas prévu. Puis la paie change, quand tu passes de Montréal à Laval. Ça, c’est sûr. »

Sous-entendu : Roy aurait mal réagi à ce retour dans la Ligue américaine car il était orienté vers le "cash".

Ce qu’il faut comprendre, c’est que dans le cas de Joshua Roy, la déception ressentie au moment de son renvoi à Laval ne repose pas uniquement sur des considérations sportives.

Bien sûr, tout jeune joueur rêve de s’établir dans la LNH, mais dans le cas précis de Roy, la réalité salariale frappait de plein fouet.

Pour un gars de 20 ans qui venait de s’imposer comme l’un des meilleurs buteurs du Rocket, et qui se voyait déjà évoluer sur un trio régulier à Montréal, passer d’un chèque de LNH à un contrat de base de la Ligue américaine — à peine 80 000 $ — représentait un choc brutal.

On dit qu’il était « au cash », non pas parce qu’il exigeait des millions, mais parce qu’il savait pertinemment ce qu’il perdait.

On ne parle pas d’une différence symbolique. On parle de plus de 750 000 $ qui s’envolent d’un coup. Et ce, sans avoir démérité. Il n’avait ni été mauvais, ni blessé.

Il payait simplement les frais de la gestion d’effectif du Canadien. Pour lui, cette rétrogradation n’avait rien à voir avec la performance, mais tout à voir avec le budget.

Ce contexte-là est important pour comprendre l’humeur du jeune homme à ce moment-là. Quand Stéphane Leroux affirme que « ça ne faisait pas son affaire d’être retourné à Laval », ce n’est pas une question d’égo mal placé.

C’est une question de justice. D’un point de vue de joueur, Roy se sentait pénalisé financièrement pour avoir bien fait son travail.

Il y a aussi un facteur psychologique dans cette histoire. Joshua Roy avait fait tous les efforts demandés. Il avait prouvé qu’il pouvait jouer sur deux sens de la patinoire, qu’il était capable de respecter les consignes, qu’il pouvait être responsable.

Il avait arrêté les excès hors glace, fait preuve de plus de sérieux, et malgré tout, il est renvoyé au bas de l’échelle. Et ce n’est pas rien quand cette « échelle » te prive de 90 % de ton salaire.

Louis Morissette n’a pas besoin de sources officielles pour tirer ses conclusions. Ce n’est plus un secret pour personne : il entend tout, il voit tout, il juge tout.

Et dans le cas de Joshua Roy, on ne peut que constater à quel point il semble alimenté — voire obsédé — par les rumeurs hors-glace qui ont circulé autour du jeune joueur québécois.

Car ce n’est pas un hasard si Morissette a choisi Roy comme nouvelle cible. Il fallait bien qu’il se tourne vers une nouvelle tête de Turc. Et Joshua Roy — avec tout le bagage que certains médias ont relayé sur sa prétendue vie nocturne — était la cible idéale.

Le problème, c’est que Morissette semble s’être laissé emporter par des récits dépassés, des demi-vérités qui ont circulé pendant l’été, notamment sur la fameuse maison d’Alexis Lafrenière sur la Rive-Nord de Montréal, dans laquelle Roy aurait habité seul, livré à lui-même et à ses excès.

Comme si cette simple donnée biographique permettait de justifier tous les soupçons sur son attitude.

Mais Morissette oublie que, depuis, les pendules ont été remises à l’heure.

Un ancien colocataire de Roy nous a directement contactés cet automne pour rétablir les faits. Et ce témoignage, livré sans filtre, a suffi à faire taire les accusations les plus malveillantes.

Selon cette source intime et crédible, Joshua Roy ne sort plus. Il a abandonné la maison de Lafrenière depuis longtemps. Il suit une routine stricte, se couche tôt, pèse ses aliments, surveille sa masse grasse, et ne boit même plus un verre d’alcool.

On est loin du portrait de fêtard sans limite que certains, comme Morissette, veulent entretenir.

Mais voilà : ces explications, aussi limpides soient-elles, ne semblent pas suffire à Morissette. Il préfère nourrir le feu, amplifier les doutes, et remettre en question le sérieux d’un joueur qui, sur la glace comme à l’entraînement, a montré qu’il avait compris le message de l’organisation.

Car cette obsession avec l’attitude, ce besoin constant de rappeler que Roy était « au cash », qu’il aurait mal pris sa rétrogradation en raison de la baisse de son salaire… tout cela repose davantage sur un jugement moral que sur une analyse sportive.

Roy a eu mal à sa paie? Évidemment. Qui ne l’aurait pas, en passant d’un salaire de 835 000 $ à 80 000 $?

Mais a-t-il boudé? Non. A-t-il refusé de jouer? Jamais. Au contraire, il s’est présenté à Laval avec une attitude exemplaire, comme l’a reconnu l’entraîneur-chef Pascal Vincent lui-même.

Il a performé immédiatement. Il a donné l’exemple. Et surtout, il n’a jamais laissé paraître la moindre frustration.

Mais ça, Louis Morissette n’en parle pas. Ça ne colle pas avec son récit.

Il n’y a que Louis Morissette qui semble refuser de le voir. Parce que Roy s’est forgé une image, et qu’il est incapable de la déconstruire.

Et ce genre de choc, à cet âge-là, te marque. Tu ne l’oublies pas. Tu te demandes si c’est vraiment ce que ça prend pour rester dans la LNH. Tu commences à douter de l’équité du système. Tu remets tout en question, même ta loyauté envers l’organisation.

Pourtant, il a performé dès son arrivée à Laval, devenant l’un des meilleurs buteurs du Rocket, ce qui a forcé son rappel.

Est-ce qu’on oublie ça ? Apparemment, oui.

Joshua Roy a transformé son approche.

Il ne sort plus, il prend soin de son corps, il fait preuve de discipline, et il travaille sans relâche.

Depuis qu’il est de retour avec le grand club, on le voit impliqué dans les deux sens de la patinoire, replier en défensive, faire des jeux simples et efficaces.

Son attitude est irréprochable depuis plusieurs semaines.

Mais pour Louis Morissette, c’est insuffisant.

Ce qui devient évident, c’est que Morissette ne sait plus où frapper.

Il a vu Suzuki le faire mentir.

Il a vu Hutson le faire mentir.

Il ne reste que Joshua Roy, le nouveau bouc émissaire, le prochain qu’on va essayer de casser sous prétexte de « mauvaise attitude ».

Mais il y a une grande différence ici :

Roy l’entend. Roy lit. Roy réagit. Puisqu'il est Québécois.

Encore une fois, Louis Morissette ne laisse aucune chance aux jeunes du Canadien.

Encore une fois, il parle avant d’observer l’évolution réelle d’un joueur.

Encore une fois, il oublie que les gars changent, évoluent, murissent.

Et encore une fois, il fait preuve de condescendance, sous-entendant que le statut de Québécois rend Roy protégé et intouchable.

Non. Joshua Roy n’est pas protégé. Il est scruté à la loupe. Et il travaille fort pour gagner sa place.

Alors Louis, peux-tu le laisser respirer ?

Parce qu’à ce rythme-là, on va devoir commencer à se demander si ton vrai problème… ce ne sont pas les joueurs, mais ton besoin compulsif de tout détruire ce que les partisans aiment.

La prochaine cible ?

Ce sera probablement Demidov.

Mais une chose est sûre :

Le règne de Louis Morissette comme critique légitime du Canadien est en train de s’effondrer.

À force de vouloir avoir raison à tout prix, il se retrouve de plus en plus souvent… du mauvais côté de l’histoire.