Depuis le soir du repêchage de 2019, le nom de Cam York est devenu synonyme d’amertume pour les partisans des Flyers.
Ce jour-là, l’organisation de Philadelphie a choisi de tourner le dos à un tireur d’élite flamboyant du nom de Cole Caufield pour plutôt sélectionner un défenseur dit « complet » : Cam York.
Ce choix, jugé controversé à l’époque, s’est transformé en véritable cauchemar cinq ans plus tard.
Et voilà que la relation entre York et l’organisation prend un tournant spectaculaire. Après un échange explosif avec John Tortorella, une dispute si intense qu’elle aurait précipité le congédiement du vétéran entraîneur, la situation semble désormais brisée à jamais entre le jeune et l'organisation.
York, relégué au banc contre Toronto, puis habillé mais cloué au bout du banc contre Montréal, aurait selon plusieurs sources demandé à quitter Philadelphie. Et cette fois, plus personne ne semble prêt à l’arrêter.
Tout avait pourtant bien commencé. York, produit du prestigieux programme américain de développement, était censé devenir le quart-arrière de l’avenir à la ligne bleue des Flyers.
Mais très vite, la pression du repêchage — et surtout, l’ombre de Cole Caufield, que les partisans n’ont jamais oublié — a commencé à le ronger.
L’an dernier, dans une déclaration aussi prétentieuse que maladroite, York avait affirmé qu’il était « confiant d’avoir une meilleure carrière que Cole Caufield ».
Cette déclaration n’a pas vieilli comme un bon vin. Depuis, Caufield s’est établi comme une pièce maîtresse du Canadien de Montréal, tandis que York a sombré dans l’inconstance, la frustration… et le ressentiment.
Puis est arrivé John Tortorella. Un coach impitoyable, incapable de ménager les égos, mais qui avait été embauché avec la promesse de « redéfinir la culture ».
Entre les deux hommes, l’étincelle a viré à l’incendie. La dispute éclatée en plein match à Toronto mardi dernier a mis le feu aux poudres.
York aurait défié Tortorella devant tout le vestiaire. Des mots ont été lancés. Et si personne n’a encore confirmé les détails exacts, il est maintenant établi que cet affrontement a directement contribué au congédiement de Tortorella.
Mais ce que personne n’a vu venir, c’est que York lui-même serait maintenant poussé vers la sortie.
Selon plusieurs sources, les Flyers s’intéressent de près à Logan Mailloux, un défenseur robuste avec un gros tir, capable d’assumer un rôle offensif sur l’avantage numérique.
Exactement ce que Cam York n’a jamais su incarner, malgré les promesses. Jamie Drysdale, obtenu dans la transaction catastrophique de Cutter Gauthier, n’a pas comblé ce vide non plus.
Philadelphie cherche désespérément un quart-arrière pour son "powerplay", et Mailloux, à leurs yeux, pourrait être ce joueur.
Montréal, de son côté, n’a aucun problème à accumuler les défenseurs gauchers, mais doit commencer à préparer l’après-Matheson.
Oui, Cam York est gaucher. Oui, il est loin d’avoir dominé. Mais dans un nouveau système, libéré de l’environnement toxique de Philadelphie, il pourrait enfin se rapprocher de son plein potentiel.
Et s’il y a bien une organisation qui a su faire fleurir des jeunes défenseurs ces dernières années, c’est celle du Canadien.
Ce genre d’échange de joueurs frustrés, un pour un, a tout du scénario logique. Mailloux pour York. Deux anciens premiers choix. Deux espoirs encore à façonner. Deux carrières en suspens.
Personne n’a oublié cette soirée à Vancouver. Quand les Flyers ont levé la main pour Cam York, les partisans présents dans l’amphithéâtre ont réagi avec stupeur.
Et quelques minutes plus tard, la foule s’est enflammée lorsque Cole Caufield, attendu dans le top 10, a été sélectionné par Montréal au 15e rang.
Depuis ce jour, Cam York porte le poids d’un non-choix. Le choix de ne pas prendre Caufield. Le choix de jouer défensif. Le choix de jouer « safe ».
Mais Cam York n’a rien d’un joueur « safe ». Il est émotif, impulsif, frustré. Il parle trop parfois. Il a laissé glisser cette phrase absurde l’an dernier en affirmant être meilleur que Caufield.
Et maintenant, il doit en vivre les conséquences. Il ne s’est pas hissé au niveau de Travis Sanheim. Il n’a pas ravi le poste de quarterback du jeu de puissance.
Et il vient de se faire clouer au banc deux soirs d’affilée, par deux entraîneurs différents. L’un viré, l’autre en transition.
Aujourd’hui, Cam York n’a plus de filet à Philadelphie. Daniel Brière cherche désespérément à calmer la tempête. Il a congédié Tortorella. Il a défendu son plan. Mais le vestiaire est brisé. Et York fait partie du problème. Ou de la solution… ailleurs.
Le Canadien de Montréal, lui, pourrait voir dans cette crise une opportunité. Une chance d’acheter à bas prix un défenseur avec du talent brut, coincé dans un mauvais contexte.
Une chance d’échanger un joueur comme Mailloux, qui a peut-être besoin d’un nouveau départ, loin des projecteurs québécois, dans un marché où il pourrait se réinventer.
La porte est ouverte. Le malaise est public. Le moment est venu.
Et si Montréal corrigeait, six ans plus tard, l’erreur de repêchage que Philadelphie ne se pardonnera jamais ?
Mais dans les coulisses de la LNH, certains murmurent que Brière a aussi Arber Xhekaj dans le viseur. Le directeur général des Flyers suit de très près le parcours du robuste défenseur du CH, et ce, bien avant que celui-ci ne devienne une sensation chez les partisans du Canadien.
À ses yeux, Xhekaj représente ce que Philadelphie a toujours chéri : une force brute, une attitude sans peur, et une identité clairede col bleu.
Ce n’est pas un secret que les Flyers manquent de mordant à la ligne bleue. Leurs partisans, historiquement gâtés par des défenseurs intimidants comme Chris Pronger ou Derian Hatcher, se cherchent un nouveau shérif.
Et Arber Xhekaj pourrait très bien endosser ce rôle à Philadelphie, là où son style percutant serait vu non pas comme un problème… mais comme une force stratégique.
Or, dans toute négociation, la valeur marchande compte. Et sur ce plan, Logan Mailloux a plus de valeur que Xhekaj sur le marché des transactions.
Plus jeune, plus prometteur offensivement, et sans antécédents de blessures graves, Mailloux attire davantage l’attention des dépisteurs.
Mais cela n’empêche pas que les deux noms circulent activement entre Montréal et Philadelphie, dans ce qui pourrait devenir une transaction à plusieurs pièces, avec Cam York comme pièce centrale.
Imaginez le scénario : Mailloux pour York, ou Xhekaj pour York, ou même un montage impliquant les deux défenseurs montréalais dans un échange complexe visant à combler plusieurs besoins chez les Flyers.
Philadelphie obtient : un défenseur mobile pour le powerplay (Mailloux) ou une brute aimée des partisans (Xhekaj).
Montréal obtient : un défenseur gaucher en perte de vitesse, mais encore jeune, qui pourrait être relancé dans un nouveau système (York), alors que d'autres éléments pourraient être impliqués.
Et potentiellement, des choix de repêchage ou des pièces complémentaires pour équilibrer le tout.
Ce genre de transaction n’a rien d’impossible, surtout entre deux DG qui ont tout à prouver, et qui cherchent désespérément à remettre leur équipe sur les rails.
Daniel Brière a besoin d’un geste fort pour sauver la face après le fiasco Tortorella, l’affaire Cutter Gauthier, l’erreur Buium, et la gestion catastrophique de la ligne bleue.
Kent Hughes, lui, a besoin de faire du ménage à sa ligne bleue.
Et au centre de tout cela, Cam York, humilié par deux entraîneurs en 72 heures, pris entre un repêchage maudit et un vestiaire fracturé, n’attend qu’une chose : partir.
La question, désormais, n’est plus si les Canadiens vont appeler les Flyers.
C’est lequel des deux défenseurs — Mailloux ou Xhekaj — va franchir le corridor inverse.