L.J. Mooney ridiculisé: une claque en plein visage

L.J. Mooney ridiculisé: une claque en plein visage

Par Nicolas Pérusse le 2025-08-09

L.J. Mooney, huitième sur la liste des meilleurs espoirs du Canadien. Un classement qui, pour certains, ne veut rien dire… mais qui, pour d’autres, est une claque en pleine figure.

Et pour Craig McCagg, c’est un coup direct au menton.

L’ancien recruteur, déjà prompt à sortir les critiques contre le petit attaquant américain, avait publiquement rabaissé Mooney.

Trop petit. Trop fragile. Pas fait pour le jeu physique. Pas assez fort pour aller au Mondial junior. Et surtout, pas de futur en LNH. Une centrale de recrutement avait d’ailleurs appuyé cette vision, soulignant qu’il se faisait tasser trop facilement dans les coins, qu’il perdait ses batailles à un contre un, et qu’à ce niveau-là, il ne pourrait pas survivre longtemps.

Pour ces gens-là, Mooney n’était rien de plus qu’un nom dans les dernières pages d’un rapport de dépistage. Un joueur à la mode, qui brille à 17 ans dans un camp d’été, mais qui disparaît dès que la vraie saison commence.

Sauf que voilà. Depuis son arrivée au camp de développement à Brossard, L.J. Mooney n’a cessé d’accumuler les regards surpris, les murmures dans les gradins et les conversations animées dans les corridors du complexe du CH.

Et sur la glace, il a déjà répondu aux critiques avec la manière : un but et une passe lors d’un match du World Junior Summer Showcase, face à une opposition qui ne lui a fait aucun cadeau.

Ceux qui le traitaient de “trop petit” l’ont vu foncer tête baissée dans les zones payantes, se battre pour chaque rondelle et provoquer l’adversaire comme s’il mesurait six pieds deux. Ceux qui pensaient qu’il allait éviter les contacts ont découvert un joueur qui adore les chercher.

Mooney, c’est un mélange rare : les mains de Cole Caufield, mais avec l’âme d’un passeur. La hargne d’un Brendan Gallagher, mais avec des habiletés supérieures. Un moteur de Formule 1 dans un châssis compact.

Et il ne faut pas se laisser berner par ses 5 pieds 7. Ce qu’il apporte, c’est du cœur, de la créativité, et un instinct offensif qui fait lever les foules. Il n’a pas peur d’aller dans les coins, il n’a pas peur de recevoir un coup, et il n’a surtout pas peur de s’imposer. Comme il l’a dit lui-même : “Il y a d’autres gars qui l’ont fait. Je peux le faire aussi.”

Le Canadien, en le repêchant au 113e rang, n’a pas juste pris un pari. Il a mis la main sur un joueur qui pourrait bien être la plus belle surprise de sa cuvée. Les comparaisons fusent déjà : Xavier Simoneau et Rafaël Harvey-Pinard avaient été pressentis comme successeurs de Gallagher… mais aucun des deux n’avait la moitié de la pure habileté de Mooney.

Et lui, en plus, a un modèle direct à suivre : son cousin Logan Cooley, déjà l’un des jeunes joueurs les plus excitants de la LNH. L’été, Mooney patine avec lui, absorbe ses conseils, copie ses habitudes de travail. Ce genre d’influence, ça ne s’achète pas.

En plus, il débarque à l’Université du Minnesota pour la prochaine saison. Un programme prestigieux, reconnu pour transformer les bons joueurs en excellents professionnels. Là-bas, il va affronter les meilleurs, apprendre à élever encore plus son jeu, et se frotter à des gabarits qui vont tester sa résistance physique. Exactement ce qu’il lui faut pour faire taire les derniers sceptiques.

Le CH, de son côté, a déjà prouvé qu’il savait comment développer des petits joueurs de talent. Brendan Gallagher. Cole Caufield. Lane Hutson. Trois exemples parfaits que la taille ne définit pas la carrière. Avec Mooney, ils pourraient bien ajouter un quatrième nom à cette liste.

Ce qui frappe le plus, c’est son mental. McCagg et la centrale de recrutement pouvaient dire ce qu’ils voulaient… lui, il a continué de travailler, de patiner, de se présenter à chaque présence avec la même intensité. Il joue comme si chaque match était une finale. Il sourit, il parle aux médias comme un vétéran, et il se fiche complètement de ceux qui ne croient pas en lui.

Il sait que son chemin vers la LNH passera par la production offensive et un rôle clé. Et il semble prêt à tout pour y arriver. Power play, infériorité numérique, batailles devant le filet… il veut tout faire. Il veut qu’on se rappelle de lui, non pas comme du petit joueur qui a surpris au camp, mais comme du joueur qui a forcé la porte et s’est imposé.

Bientôt, il pourrait bien porter le chandail américain au Mondial junior et fermer la bouche de tous ceux qui ont douté de lui. Et dans quelques années, il pourrait se retrouver à droite d’un trio du Canadien, aux côtés de Caufield ou Slafkovsky, faisant exploser le Centre Bell à chaque entrée de zone.

Pour l’instant, Mooney est encore un prospect. Mais il est en mission. Il sait d’où il vient, il sait ce qu’on dit de lui, et il sait où il veut aller. Les critiques lui ont donné du carburant. Les doutes, de la motivation. Et chaque fois qu’il saute sur la glace, il joue comme si c’était pour prouver, encore et encore, qu’ils avaient tort.

Alors, McCagg et compagnie peuvent bien continuer à rabâcher qu’il est trop petit, trop léger, pas prêt pour la LNH. Pendant ce temps, Mooney, lui, construit sa carrière. Une présence à la fois. Un point à la fois.

Et tôt ou tard, il n’y aura plus de débat. Seulement un constat : ce petit attaquant que certains voulaient enterrer est devenu un grand joueur.

Et ce jour-là, Montréal se rappellera que tout a commencé avec une claque au visage… donnée en retour, sur la glace.