Les millions perdus de Florian Xhekaj : le rêve familial en train de s’écrouler

Les millions perdus de Florian Xhekaj : le rêve familial en train de s’écrouler

Par André Soueidan le 2025-06-04

C'était supposé être un tremplin. Une vitrine. Un avant-goût de la Ligue nationale. Une occasion en or pour prouver qu'il mérite sa place au sein d'une organisation qui cherche à se forger une identité de série.

Mais au lieu de tout ça, Florian Xhekaj a vu le sol se dérober sous ses patins.

Trois petits matchs contre les Checkers de Charlotte. Trois petits matchs pour convaincre le Canadien de Montréal qu'il est l'homme de la situation.

Et pourtant, ce qu'on a vu, c'est un fantôme. Un joueur invisible. Un nom sur une feuille de match. Rien de plus.

Le pire? C'était LE moment.

L'instant parfait pour prouver qu'il pouvait être un joueur de série. Parce que c'est ça qu'on cherche maintenant à Montréal : pas juste des joueurs de saison.

Des guerriers. Des gars de printemps. Des identités. Et Florian a raté sa chance.

Il ne s'agit pas simplement d'un mauvais match ou deux. Il s'agit d'une évaluation ratée.

D'une audition qui fait mal. Parce que dans la LNH, on ne signe pas des contrats à long terme à des gars ordinaires.

Ce sont les performances en séries qui font gonfler les chiffres sur les chèques.

Et dans ce cas-ci, c'est tout le contraire. Les millions sont envolés. Peut-être pas sur papier, mais dans la tête des dirigeants, c'est noté.

Et c'est très clair. Ça change une carrière. Une nonchalance en mai peut détruire des rêves de juillet.

Ce qui rend la chute encore plus brutale, c'est le contexte.

Le CH entre tranquillement dans une nouvelle étape. La reconstruction touche à sa fin.

Kent Hughes commence à penser à l'après-reconstruction. Il veut bâtir une équipe de série. Une équipe de papier sablé. Et pour cela, il a besoin de soldats. Pas de figurants.

Florian aurait pu s'imposer comme le joueur physique qu'on envoie sur la glace pour changer le tempo d'un match.

Celui qu'on craint dans le coin. Celui qu'on veut dans notre vestiaire pour déstabiliser l'adversaire. Mais ce qu'on a vu, c'est un joueur qui a regardé le train passer.

C'est une déception, et pas juste pour lui. C'est une onde de choc pour toute la famille Xhekaj.

Car oui, tout le monde avait misé gros sur Florian. Son frère Arber avait pavé la voie, et la dynastie Xhekaj semblait en route vers un rêve commun.

Mais cette déroute du Rocket change la donne. Les rêves fondent, et les millions avec.

À un certain moment, on projetait Florian Xhekaj comme un futur incontournable du Tricolore, un power forward redoutable capable d’imposer sa loi en séries, un genre de Tom Wilson version montréalaise.

Mais quand on recule d’un pas et qu’on regarde l’ensemble du portrait familial, le constat est troublant.

Même son frère Arber, celui que tout le monde voyait comme le shérif intouchable de la défensive montréalaise, a vu sa courbe de progression s’effondrer.

Oui, on a scandé son nom pour qu’il entre en séries, pour protéger les jeunes contre les Capitals, mais une fois sur la glace, il n’a joué que 11 ou 12 minutes par match.

Il peine dans sa prise de décision, surtout sans la rondelle. Il rate ses lectures sur les entrées de zone, se fait aspirer par le contact, et laisse son partenaire dans le pétrin.

Sa réputation de dur à cuire le précède, mais en 2025, si tu ne peux pas tuer des punitions, si t’es pas fiable en sortie de zone, tu deviens un boulet.

Même en avantage numérique, le Canadien a rapidement abandonné l’idée de le voir comme menace à la ligne bleue.

Bref, les Xhekaj, cette saison, c’est la désillusion. Deux joueurs qu’on imaginait bâtir une identité physique pour Montréal… qui, aujourd’hui, semblent plus proches de la Ligue américaine que d’un avenir stable dans la LNH.

Aujourd’hui, il devra regagner sa place. Refaire ses preuves. Prendre du muscle. Travailler au gym comme un forçat.

Parce que plus personne ne va lui tendre la main. Les billets gratuits vers la LNH, ça n'existe pas.

Et quand tu rates ton audition, surtout dans un club comme Montréal qui commence à se redéfinir, tu dois être prêt à payer le prix.

Le hockey professionnel, ce n’est pas une garderie. C’est une industrie. Et dans cette industrie, Florian vient de perdre une partie de sa valeur marchande.

Le rêve familial? Il n'est pas mort. Mais il tremble.

Et les millions, eux, se sont envolés.

Misère...