Pierre-Luc Dubois a longtemps été perçu comme un joueur talentueux, mais complexe, toujours à la recherche d’une excuse pour justifier ses échecs.
Cette tendance à se dérober derrière des prétextes plutôt qu’à assumer pleinement ses responsabilités a marqué plusieurs étapes de sa carrière.
Sa récente entrevue avec Mathias Brunet de La Presse, où il revient sur son passage cauchemardesque chez les Kings de Los Angeles, ne fait que renforcer cette image.
Grande entrevue | Les hauts et les bas de Pierre-Luc Dubois https://t.co/rcygijPikr
— La Presse (@LP_LaPresse) September 2, 2024
En racontant sa première conversation avec son nouvel entraîneur à Washington, Spencer Carbery, Dubois dévoile involontairement l'une des raisons pour lesquelles son expérience à Los Angeles a été un échec.
Il semble presque étonné qu’un coach prenne le temps de s’intéresser à lui en tant qu’individu, et non uniquement comme un simple numéro.
« Ça a duré 12 minutes et on n’a même pas parlé de hockey pendant les 10 premières minutes." (crédit: La Presse)
"Il s’informait sur moi, ma famille. Il me demandait si j’avais eu le temps d’appeler mon père. Si ma blonde avait bien accueilli l’échange. Il me demandait ma réaction à moi."
Ce détail, pourtant banal pour beaucoup, devient dans son récit un élément central de sa frustration passée. Dubois se plaint du manque de communication chez les Kings, affirmant qu'il n'a jamais su clairement ce qu'on attendait de lui.
Cependant, derrière ces lamentations, il est difficile de ne pas voir une tentative de rejeter la faute sur les autres, plutôt que de reconnaître ses propres manquements.
Dubois évoque également les "zones grises" qui l'ont déstabilisé à Los Angeles. Selon lui, cette absence de directives claires l'aurait empêché de donner le meilleur de lui-même.
« Je suis mélangé quand il y a des zones grises. Je me pose trop de questions. Je travaille là-dessus depuis que je suis jeune." (crédit: La Presse)
"Et là, dès mes premières conversations avec l’équipe, je ne savais pas trop ce qu’on attendait de moi. Je ne savais pas où je me situais. Tu ne peux pas bien jouer quand tu te poses trop de questions. »
Cette explication pourrait sembler valable si elle n'était pas récurrente dans son discours. À Columbus, il avait déjà pointé du doigt des problèmes similaires avec l'entraîneur John Tortorella.
À Winnipeg, il n'a jamais vraiment trouvé sa place non plus, malgré des éclairs de génie sur la glace. Il est difficile de ne pas voir un schéma se dessiner : à chaque fois que les choses se compliquent, Dubois semble avoir besoin de trouver une cause extérieure pour expliquer ses difficultés.
Ce qui est encore plus troublant, c’est la façon dont il parle de ses "cicatrices" laissées par son passage à Los Angeles.
Certes, être échangé après une seule saison, alors qu'il s'attendait à s'établir pour huit ans, peut être un coup dur. Mais la manière dont il décrit cette expérience donne l'impression qu'il dramatise une situation somme toute courante dans le monde du hockey professionnel.
En qualifiant cet épisode de "pire scénario" sur le plan professionnel, Dubois semble oublier que le hockey est un sport où les défis et les imprévus sont monnaie courante.
Au final, Pierre-Luc Dubois reste un joueur énigmatique, capable du meilleur comme du pire. Son passage à Los Angeles ne lui a peut-être pas permis de briller comme il l’espérait, mais il est clair que ses "cicatrices" sont autant le reflet de ses propres doutes que des circonstances externes.
Les dirigeants des Kings, en l’échangeant, ont peut-être simplement pris acte de ce qu’il n’a jamais voulu admettre : le problème ne résidait pas uniquement dans les "zones grises" ou le manque de communication, mais aussi dans son incapacité à s’adapter et à surmonter les obstacles sans chercher systématiquement à blâmer les autres.
Il est clair que Dubois voulait viser directement aussi Drew Doughty et Phil Danault qui l'ont critiqué publiquement, tout comme son DG Rob Blake qui a été cinglant envers Dubois devant les journalistes, avant de l'échanger.
Dubois jure qu'il est mieux traité à Washington.
Jusqu'à la prochaine excuse...