L'éclosion de Lane Hutson captée en direct: un moment magique

L'éclosion de Lane Hutson captée en direct: un moment magique

Par Nicolas Pérusse le 2025-09-04

Il y a des instants qui changent une carrière. Des moments où un joueur passe de promesse excitante à un potentiel futur pilier d'une équipe.

Ce tournant-là, on l’a vu, en direct, dans l’épisode 4 de la série « La reconstruction : au cœur des Canadiens de Montréal 2 » sur Crave. Et c’est Lane Hutson qui en a été la vedette.

Dans le vestiaire, Martin St-Louis tient la feuille du lineup. Le rituel est sacré. Mais ce soir-là, l’entraîneur-chef brise la routine.

Avant même de remettre le papier, il raconte une anecdote : « Hier, il est venu me voir et il m’a dit quil voulait lire l'alignement de départ. Je lui ai répondu : tu la veux? Et il a dit : ouais. I F.... Love it! » Tout le monde éclate de rire. L’ambiance est électrique. Puis, dans un geste rare, il tend la feuille à Lane Hutson.

À cet instant, le vestiaire retient son souffle. Le jeune défenseur, reconnu pour son côté réservé, hésite une seconde. Mais rapidement, ses yeux s’illuminent. Il se lève, crie le premier nom, puis un deuxième. La voix tremblante au début devient forte, assurée. Chaque nom lancé devient un cri de ralliement.

Et après chaque annonce, Hutson va serrer la main de son coéquipier. Lane Hutson se transforme sous nos yeux, il prend enfin la place qui lui revient.  

C’est plus qu’une annonce de lineup. C’est un passage. C’est l’éclosion d’un joueur qu’on voyait comme un talent unique, mais qui prouve maintenant qu’il a aussi la personnalité pour rallier un vestiaire de la LNH.

On a toujours décrit Lane Hutson comme un jeune un peu renfermé, dans son univers, obsédé par le hockey, mais discret hors glace. Ce soir-là, il s’ouvre. Il ose. Il devient un un membre de la meute. Et tout ça se passe sous nos yeux, capté par les caméras.

Après la scène, Josh Anderson prend la parole devant les caméras. Ses mots frappent fort : « J’ai toujours su que ce gars-là allait être spécial. Il est tellement dynamique, il aime tellement le hockey. Il joue avec passion, il a du swagger. C’est un joueur unique, et il nous surprend encore chaque jour. ».

Mais le message est clair, Anderson ne parle pas d’un simple prospect. Il parle d’un coéquipier qui, déjà, change la dynamique d’une équipe.

Et c’est là que tout devient fascinant. Parce que le hockey, ce n’est pas seulement des stats, des buts et des arrêts. C’est un sport qui forge des caractères. Un sport qui transforme un jeune timide en leader charismatique.

Comme prof d’éducation physique, je le vois chaque jour : quand un athlète prend confiance dans son sport, il prend confiance dans la vie.

Hutson en est la preuve vivante. Sur la glace, il n’a jamais douté. Dès ses premiers pas avec le Canadien, il savait qu’il avait les compétences et les qualités pour être un numéro un dans la ligue.

Mais là, cette confiance déborde. Elle se traduit dans ses interactions, dans son rôle au sein du groupe, dans le vestiaire.

Ce qui rend ce moment encore plus marquant, c’est ce qui s’en vient. Parce qu’au-delà de la scène de Crave, Hutson n’est plus seul. L’arrivée d’Ivan Demidov change la donne.

Le Russe, comme lui, vit l’adaptation d’un jeune loin de chez lui. Comme lui, il doit trouver ses repères dans une ville nouvelle, dans une équipe historique. Et très vite, on a vu naître une complicité. On les voit s’entraîner ensemble, arriver à l’aréna côte à côte, se pousser mutuellement.

Pour Hutson, Demidov devient un frère. Et ça, dans une carrière, ça change tout.

Parce que le hockey, ce n’est pas juste du talent. C’est aussi l’humain. Avoir un meilleur chum dans une équipe, c’est essentiel. Peu importe le domaine, au travail, à l’école, dans le sport, on performe mieux quand on a un allié.

Pour Hutson, Demidov est ce repère. Et ça s’ajoute à ce qu’on a vu dans le vestiaire : un jeune qui n’hésite plus à se mettre de l’avant, qui ose prendre le micro, qui rallie les autres.

Il y a aussi cette dimension familiale qu’on ne doit pas oublier. Dans la série, on a vu combien Lena Hutson (la mère de Lane) est présente, combien elle veille sur lui. Pour un jeune de 20 ans, loin de ses repères, c’est vital.

Et ça explique beaucoup de choses. Hutson n’avance pas seul. Il s’appuie sur ses proches, sur ses coéquipiers, sur ce nouveau frère qu’est Demidov. Et tout ça nourrit son éclosion.

Le parallèle est implacable. Lane Hutson, le petit gars renfermé qui vivait dans son monde, est en train de devenir une figure publique. Il ne doute plus seulement de ses capacités sur la glace. Il ne doute plus non plus de lui dans la vie.

Et quand un joueur franchit cette étape, tout est possible.

On se souvient tous de ces jeunes qui, dans l’histoire du CH, avaient le talent mais pas la confiance. Jonathan Drouin, par exemple, n’a jamais réussi à franchir ce cap. Hutson, lui, est en train de montrer qu’il a les deux. Le talent immense… et maintenant la confiance.

C’est ça, l’éclosion d’une superstar. Pas seulement un gars qui marque des points. Mais un gars qui transforme une équipe, qui inspire ses coéquipiers, qui fait lever un vestiaire en entier juste en annonçant un lineup.

Ce qu’on a vu dans cet épisode de Crave n’est pas anodin. C’est un moment qui restera. Parce que dans quelques années, quand on parlera de Lane Hutson comme du quart-arrière de la défensive montréalaise, comme du leader naturel du vestiaire, on pourra dire : on a vu naître ça, en direct, un soir où Martin St-Louis lui a tendu une simple feuille de papier.

Et c’est ça, la magie du hockey. Ce n’est pas toujours un but spectaculaire, une montée à couper le souffle ou un arrêt miracle.

Parfois, c’est dans un vestiaire, avec une feuille de lineup et un jeune qui ose, qu’on voit le futur se dessiner.

Lane Hutson n’est plus seulement le petit défenseur magique dont on vantait les mains et la vision. Il est maintenant le visage d’une nouvelle génération. Une génération qui n’a pas peur, qui prend sa place, qui joue avec confiance et qui rallie les autres.

Le Canadien cherchait depuis des années des leaders capables de porter cette équipe dans une nouvelle ère. Et il se pourrait bien que l’un d’eux soit apparu ce soir-là, dans un vestiaire filmé par Crave.

Un moment magique. Une éclosion en direct.

Et peut-être, le début d’une nouvelle histoire à Montréal.