Le silence de Marc Bergevin fait peur

Le silence de Marc Bergevin fait peur

Par David Garel le 2024-04-11

Le silence obstiné de Marc Bergevin face aux médias, qu'ils soient québécois ou californiens, laisse derrière lui un mystère malaisant, ajoutant une couche de frustration à son départ agité du poste de directeur général du Canadien de Montréal.

Jamais dans l'histoire de la franchise un DG n'a adopté un tel comportement, refusant catégoriquement de s'exprimer après son congédiement.

Une attitude qui, pour certains, résonne comme un écho de mépris envers ceux qui cherchent à comprendre les dessous de son règne d'une décennie au sein de l'équipe.

Bergevin a toujours refusé les entrevues des médias québécois, mais aussi ceux de Los Angeles. Il a même refué de parler à qui que ce soit lorsqu'il a été nommé DG adjoint de Rob Blake chez les Kings.

C'est rendu qu'il passe par Paul Wilson, l'"ancienne Chantal Machabée du CH" et meilleur ami de Bergevin pour faire passer ses messages.

«Les anciens DG, ce sont des bibittes particulières. Ils ont vécu ça toute leur vie. C’est sûr que quand ça arrive, ton estime prend un petit coup, mais Marc est passé à travers ça. Il n’a de rancune envers personne. Il est rendu à Los Angeles, il est très heureux» affirme l'ancien responsable des communications chez le CH. (crédit: Journal de Montréal)

Cependant, les faits demeurent implacables : l'impasse entre Bergevin et les médias persiste, plongeant le public encore dans les rumeurs comme quoi "Bergy" et Geoff Molson se détetsebt.

Alors que les murmures d'une stratégie de sabotage orchestrée par Bergevin continuent de circuler à propos de la fin de son règne, où il savait qu'il allait être congédié et qu'il en a profité pour signer les Mike Hoffman et autres joueurs finis de ce monde, son silence alimente les spéculations les plus sinistres.

Geoff Molson, le propriétaire du Canadien, reste sans doute l'un des acteurs principaux de ce drame en coulisses. Les choix discutables de Bergevin, notamment la signature controversée de Mike Hoffman et compagnie, ont mis à rude épreuve la confiance du propriétaire.

Dans cet fiasco, c'est Molson qui a porté le fardeau de l'angoisse et de la déception, tandis que Bergevin est demeuré dans l'ombre, retranché derrière un mur de silence, s'enfuyant sous le chaud soleil de la Californie.

Pourtant, malgré son exil à Los Angeles en tant qu'assistant au DG des Kings, Bergevin ne semble pas avoir perdu le goût des rencontres sociales. Les dires de Wilson laissent entendre que l'ancien directeur général a su trouver une certaine sérénité dans sa nouvelle vie, loin des projecteurs de Montréal.

Mais alors que Wilson décrit une vie de calme apparent pour l'ancien DG, l'absence de Bergevin dans les médias continue de susciter des interrogations.

Aujourd'hui, alors que le Canadien de Montréal est en pleine phase de reconstruction sous la direction de Kent Hughes et Jeff Gorton, les commentaires de Wilson sur la patience des partisans sont ironiques.

«Je pense qu’ils font un bon travail. Maintenant, Montréal étant ce que c’est et pour l’avoir vécu de l’intérieur, c’est sûr que les gens vont être patients. Il y a une espèce de lune de miel qui selon moi s’étire un peu, ce qui est très correct, mais les partisans vont demander des résultats à moment donné».

Mais dans un environnement aussi passionné que celui de Montréal, où chaque victoire est glorifiée et chaque défaite synonyme de fin du monde, l'attente de résultats deviendra pressante la saison prochaine.

«Une reconstruction, ça ne se fait pas nécessairement en trois ans. Ça peut en prendre cinq. Je pense que la direction du Canadien pose les bons gestes, mais il va arriver un moment où ce sera plus difficile.»

La saga de Marc Bergevin continue de captiver les esprits, laissant derrière elle un flot d'interrogations sans réponses et de ressentiment non exprimé.

Tant que le voile de mystère qui entoure son départ ne sera pas levé, son ombre planera encore sur le destin du Canadien de Montréal.

Bergevin doit prendre son courage à deux mains...et parler...

C'est la moindre des choses.