Le Québec frustré: Samuel Montembeault a perdu l’amour du Québec

Le Québec frustré: Samuel Montembeault a perdu l’amour du Québec

Par David Garel le 2025-01-21

L’annonce est tombée comme une tonne de briques sur la planète hockey montréalaise : Samuel Montembeault sera le gardien partant ce soir contre le Lightning de Tampa Bay.

Après une fin de semaine qui a confirmé, sans l’ombre d’un doute, que Jakub Dobeš est le véritable numéro un du Canadien, cette décision soulève des interrogations, des frustrations, et surtout une profonde incompréhension.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : cinq victoires en cinq départs, un pourcentage d’efficacité de .940, une moyenne de buts alloués de 1,55 et un blanchissage.

Dobeš a prouvé qu’il est prêt, qu’il est confiant et qu’il est le meilleur choix pour garder les buts du CH.

Pourtant, malgré cette démonstration éclatante, Martin St-Louis et l’équipe de gestion persistent à vouloir offrir à Montembeault un rôle qu’il ne mérite plus.

Selon Stéphane Waite, l’ancien entraîneur des gardiens du Tricolore, la réponse est simple : la progression de Dobeš doit être « lente et contrôlée » et Montembeault mérite de rester numéro un. 

« Il ne faut pas aller trop vite avec Dobeš », a-t-il déclaré. Un discours frileux qui semble totalement déconnecté de la réalité actuelle de l’équipe.

Montembeault, auteur d’une prestation catastrophique contre Toronto avec six buts accordés dans une défaite humiliante de 7-3, n’a absolument rien fait pour mériter de retrouver le filet aussi rapidement.

Au contraire, il représente aujourd’hui un frein au momentum du club.

Le malaise est palpable au sein du vestiaire montréalais. Les joueurs eux-mêmes semblent avoir pris position en faveur de Dobeš, comme l’a laissé entendre le capitaine Nick Suzuki après la victoire face aux Rangers :

« Il est la raison qui explique pourquoi on a gagné. Ses deux arrêts incroyables en prolongation nous ont sauvés. »

Quand un capitaine s’exprime ainsi, c’est qu’il parle au nom du groupe. Suzuki n’est pas seul : Brendan Gallagher, Juraj Slafkovsky et d’autres joueurs ont laissé entendre qu’ils se sentent plus en confiance avec Dobeš derrière eux.

Pourquoi donc briser cette dynamique en rappelant Montembeault, alors que tout pointe vers une transition naturelle et inévitable vers le jeune prodige tchèque?

Le Centre Bell a déjà tranché. Lors du dernier match contre les Rangers, les chants « Dobeš! Dobeš! » ont résonné tout au long de la soirée, envoyant un message sans équivoque.

Pourtant, cette décision de ramener Montembeault ne fait que mettre de l’huile sur le feu, alimentant la frustration d’une base de partisans qui en ont assez des décisions politiques et du favoritisme injustifié.

Les réseaux sociaux sont également en ébullition. Les critiques fusent, les partisans remettant en question la logique d’une telle gestion.

Certains y voient même une tentative désespérée de sauver l’ego de Montembeault, plutôt qu’une véritable décision basée sur la performance.

« On essaie de réparer quelque chose qui n’est pas brisé », commentait un fan en ligne, résumant parfaitement le sentiment général.

L’alternance prônée par Stéphane Waite, qui suggère un ratio de deux matchs pour Montembeault et un pour Dobeš, est non seulement injuste, mais dangereuse.

Dans un sport où la confiance est un facteur clé, cette décision pourrait briser la dynamique de l’équipe et compromettre les efforts des joueurs qui se sont battus pour arracher deux précieux points face aux Rangers.

L’argument selon lequel Montembeault « mérite » de rester numéro un ne tient plus la route.

Le hockey est un sport où le mérite se gagne sur la glace, et la réalité est que Dobeš a prouvé, dans un échantillon certes limité mais révélateur, qu’il est prêt à porter le fardeau d’un gardien partant.

En persistant à donner des opportunités à Montembeault malgré ses performances irrégulières, le Canadien risque de retarder l’inévitable. Chaque match que Dobeš passe sur le banc est une occasion perdue de consolider sa confiance, d’accumuler de l’expérience et de s’imposer définitivement comme le gardien d’avenir du club.

Avec un contrat de 3,15 millions de dollars sans clause de non-échange, Montembeault est vulnérable à un échange, et ce soir pourrait être la preuve ultime que son avenir ne se trouve plus à Montréal.

Ramener Montembeault devant le filet ce soir contre Tampa Bay est une décision qui défie toute logique. Alors que Dobeš a démontré qu’il est l’homme de la situation, cette décision ressemble à une tentative malavisée de s’accrocher à un statu quo qui n’existe plus.

Les partisans, les joueurs et même certains membres des médias l’ont compris : Dobeš est le numéro un. Ignorer cette réalité pourrait coûter cher au Canadien, non seulement en termes de performances, mais aussi en termes de crédibilité.

Si Montembeault trébuche à nouveau ce soir, la pression deviendra insoutenable, et Martin St-Louis n’aura d’autre choix que de tourner définitivement la page.

Le message est clair : l’ère Montembeault est terminée, et celle de Jakub Dobeš est bel et bien en marche.