Le fils de Patrick Roy: des danseuses aux émotions intenses

Le fils de Patrick Roy: des danseuses aux émotions intenses

Par David Garel le 2025-03-01

Jonathan Roy est un homme complexe, un être en perpétuelle transformation.

D’un côté, il y a le fils de Patrick Roy, un jeune homme qui a fait parler de lui à travers des événements controversés et une conduite qui a parfois heurté la ligne de ce que l’on attend d’un enfant d’une figure aussi respectée.

De l’autre, il y a l’artiste, le philosophe moderne, un auteur-compositeur-interprète dont l’album Symphony of Doubts révèle une profondeur inattendue et une vision de la vie marquée par une réflexion sur le doute, la souffrance et la recherche de sens.

Mais pour comprendre cette évolution, il est essentiel de revenir sur le moment où tout a basculé pour Jonathan, ce fameux épisode où il a mis son père dans une situation des plus embarrassantes.

En janvier 2024, Jonathan Roy faisait la une des médias pour une interview audacieuse, réalisée sur le podcast « Prends un break ».

Dans cet entretien, Jonathan a fait des révélations étonnantes sur ses expériences personnelles, notamment un événement qui aurait pu, selon les observateurs, nuire à la réputation de son père, Patrick Roy.

Alors qu’il parlait avec un ton décontracté, il a décrit des soirées où des danseuses avaient été invitées à se joindre à lui dans le spa de son père.

Jonathan racontait même comment, lors de l’une de ces soirées, il avait vu son père lever le pouce avec un sourire satisfait, comme s’il était fier de son fils.

@prendsunbreak Le père de @Jonathan Roy l’a vu en pleine action avec une danseuse 😦 💃  #prendsunbreak #podcastquebec ♬ son original - Prends Un Break

Ce genre de déclaration a choqué de nombreux fans de Patrick Roy et, sans surprise, il y a eu des répercussions sur la façon dont le public percevait la relation père-fils, et même sur la perception de Patrick Roy dans le monde de la LNH.

Cet épisode, bien qu’inconfortable, fait partie de l’histoire de Jonathan, un passage que l’on pourrait presque qualifier de rite de passage dans la construction de son identité.

Il y a, dans ses mots sur les danseuses et le spa de son père, quelque chose d’à la fois de la provocation et de la recherche d’attention.

Mais, paradoxalement, c’est aussi une forme d’innocence et de naïveté qui se dégage de cette époque où Jonathan semblait être à la recherche de son propre reflet dans le regard des autres.

Mais aujourd’hui, Jonathan semble avoir évolué. Le jeune homme turbulent qui faisait parler de lui à travers des scandales privés est devenu un artiste plus introspectif, qui se sert de ses expériences passées comme carburant pour ses chansons.

À travers Symphony of Doubts, Jonathan explore des thèmes beaucoup plus profonds que ses précédentes sorties.

Il parle de la division sociale, des tensions politiques, de l’anxiété, et de la quête de sens dans un monde déstabilisant.

Cette transition, cette métamorphose, est d’autant plus frappante quand on prend du recul et qu’on regarde les contrastes marqués entre l’image d’un Jonathan Roy qui invitait des danseuses dans le spa de son père et celui qui se livre sur les angoisses de notre époque.

Dans une interview récente, il expliquait que le doute, loin d’être un fardeau, est pour lui une forme de moteur.

Selon lui, « mes doutes me permettent d’évoluer, de me questionner, de repousser mes limites et de me dépasser. »

Un regard sur le monde et sur soi-même qui, avec le temps, s’est raffiné. L’homme qui, il y a quelques années, ne semblait pas hésiter à mettre son père dans l’embarras pour alimenter le feu médiatique, est maintenant celui qui s’intéresse à des sujets plus larges, à l’impact de notre société sur la santé mentale, à l’importance de prendre du recul face à l’inexorable consommation de négativité.

Ce qui est fascinant, dans cette évolution, c’est la manière dont Jonathan Roy réussit à relier son passé tumultueux à son présent plus serein.

Bien qu’il soit resté marqué par l’ombre de son père et des scandales médiatiques, il s’est progressivement tourné vers des réflexions plus profondes sur le monde et sur lui-même.

Dans son album, il déclare :

« Ce qui se passe au niveau de la politique, ça n’a aucun bon sens! Il y a les gens de gauche, les gens de droite, et presque personne entre les deux! »

Ces paroles, bien qu’ancrées dans le contexte de son époque, révèlent une forme de désillusion face à un monde où la division et le bruit semblent dominer.

Et pourtant, dans cette confusion générale, Jonathan a trouvé une sorte de paix. Non pas en fuyant les problématiques, mais en se retirant de la frénésie médiatique, et en prenant le temps de réfléchir à ce qu’il veut vraiment apporter au monde.

Son séjour à Bali en est un exemple frappant. Dans ce lieu, éloigné des préoccupations modernes, Jonathan a trouvé une forme de simplicité qui contraste radicalement avec l’image qu’il projetait jadis.

Là-bas, il se rend compte que la vie peut être vécue différemment, loin des artifices du succès et de l’argent. Les gens vivent avec peu, mais sont heureux.

« Les voyages sont pour moi des moments figés dans le temps », explique-t-il, « pendant lesquels je ralentis et je vois autre chose ».

Cela témoigne de la recherche d’équilibre dans un monde saturé d’informations, où il est facile de perdre pied. Jonathan, en se retirant dans des lieux plus apaisants, en revenant à l’essentiel, semble avoir compris qu’il ne faut pas tout chercher à travers les autres ou les attentes sociales.

Il est presque comique, au regard de tout ce chemin parcouru, de se rappeler Jonathan dans ses premières années publiques, celui qui faisait la une des journaux pour des raisons plutôt futiles, en comparaison avec l’artiste et l’homme qu’il est devenu.

À l’époque, il était un jeune homme en quête de validation, parfois par le biais de provocations et de scandales. Aujourd’hui, il semble plutôt chercher la rédemption, ou du moins la paix intérieure, dans ses créations musicales et dans une approche plus introspective de la vie.

Cette métamorphose ne se fait pas sans douleur, bien sûr. Dans des chansons comme I Know a Place, il aborde des thèmes de santé mentale, invitant ses auditeurs à réfléchir à leur propre bien-être.

« Plus on en parle, plus les gens qui traversent des choses difficiles vont avoir le réflexe de communiquer leurs émotions », explique-t-il.

Ces paroles témoignent de son propre cheminement personnel, où il a compris l’importance de parler ouvertement de ses luttes, de ses incertitudes, et d’accepter ses doutes comme faisant partie de la nature humaine.

Jonathan Roy, en fin de compte, est un homme en constante évolution. D’un fils de Patrick Roy qui a fait parler de lui pour ses comportements contorversés et ses révélations scandaleuses, il est devenu un homme plus réfléchi, plus conscient de son influence et de son pouvoir de transformation.

S’il y a bien une chose qu’il a apprise, c’est que les erreurs du passé, les scandales et les répercussions qui en découlent, ne sont pas des chaînes.

Elles sont, au contraire, des tremplins pour évoluer, se réinventer et prendre le contrôle de sa propre vie. Le doute, qu’il acceptait autrefois comme une faiblesse, est désormais une source de force.

Et à travers cela, il se réinvente à chaque chanson, à chaque réflexion, à chaque étape de sa vie.