Le vent tourne à Chicago, et pas dans la bonne direction.
Le directeur général des Blackhawks, Kyle Davidson, est en train de perdre le contrôle de son équipe et, plus grave encore, de son propre plan de reconstruction.
En fait, peut-on réellement parler d’un plan ?
Rien n’indique que Davidson a eu une stratégie cohérente depuis sa nomination. Les dernières décisions de l’organisation sont un témoignage accablant de son manque de vision à long terme, et aujourd’hui, des rumeurs persistantes circulent à propos d’un possible congédiement.
La pression est immense. L’amphithéâtre se vide, les cotes d’écoute s’effondrent, et l’équipe continue de croupir dans les bas-fonds du classement.
Ce qui devait être une reconstruction méthodique ressemble de plus en plus à une succession d’improvisations.
Et comme toujours dans ces situations, la panique s’installe. Kyle Davidson cherche un coup d’éclat pour sauver son emploi, mais tout indique qu’il va se casser les dents.
Tout a commencé avec l’erreur fatale du repêchage 2024 : ne pas sélectionner Ivan Demidov.
Davidson avait entre les mains un cadeau du ciel. Un joueur offensif générationnel, décrit par plusieurs comme le plus talentueux du repêchage après Macklin Celebrini.
Un choix qui semblait évident pour enfin donner à Bedard un partenaire de jeu à la hauteur de son talent. Mais au lieu de prendre le meilleur joueur disponible, Davidson a opté pour le besoin immédiat, en sélectionnant Anton Levshunov, un défenseur qui, jusqu’ici, ne casse rien dans la Ligue américaine.
Pendant ce temps, Ivan Demidov empile les points dans la KHL, établissant tous les records et prouvant qu’il aurait dû être un choix top-3.
Chaque performance du jeune Russe est un rappel douloureux de l’énorme bévue de Davidson, et les partisans des Blackhawks n’en peuvent plus.
La situation est comparable à celle du Canadien de Montréal en 2023, lorsqu’il avait sélectionné David Reinbacher au lieu de Matvei Michkov.
La différence ? Chicago avait encore plus besoin d’un joueur offensif, et Demidov ne représentait pas le moindre risque.
La 2e différence? Reinbacher sera supérieur à Levshunov selon plusieurs recruteurs. Et Ivan Demidov sera de loin supérieur et plus complet à Matvei Michkov.
Davidson n’a aucune excuse. Il a saboté sa propre reconstruction.
En 2022, Davidson semblait déterminé à construire une équipe jeune, misant sur les choix de repêchage en échangeant des jeunes joueurs comme Alex DeBrincat, Kirby Dach et Brandon Hagel.
Même si Kirby Dach s'est avéré une déception à Montréal, Brandon Hagel est devenu l'un des meilleurs attaquants de la LNH à Tampa Bay, au point de devenir un membre d'Équipe Canada.
Kyle Davidson a également commis la grave erreur d’échanger Dylan Strome, devenu le premier centre des Capitals de Washington. (47 points en 50 matchs cette saison, 67 et 65 points lors des deux saisons précédentes).
Le pire est que le DG a perdu Strome pour rien, alors qu'il a refusé de lui soumettre une offre qualificative en tant qu'agent libre avec restriction.
Quant à Alex DeBrincat, le transiger pour un 7e choix au total n’était pas une mauvaise décision en soi, mais utiliser ce choix pour sélectionner Kevin Korchinski, un défenseur qui peine à s’imposer depuis son arrivée dans la LNH, risque de le hanter pendant des années.
Lane Hutson, lui, repêché au 62e rang par le Canadien, s’impose déjà comme l’un des jeunes défenseurs les plus talentueux du circuit.
De Demidov à Hutson, Davidson semble avoir un problème avec les prodiges.
Reste que son message était clair : une reconstruction prend du temps, et aucune star établie ne viendrait accélérer le processus.
Mais voilà que deux ans plus tard, son discours change du tout au tout.
Selon ce qui circule à travers la LNH, les Blackhawks cherchent à signer un joueur autonome d’impact cet été, comme Mitch Marner ou Mikko Rantanen.
Ces joueurs coûtent des fortunes et ne font aucun sens dans un projet de reconstruction à long terme. S’ils signent à Chicago, ce sera trop tard pour contribuer aux meilleures années de Bedard.
D’ici à ce que l’équipe soit réellement compétitive, ces vedettes approcheront la fin de leur carrière.
Alors pourquoi cette soudaine précipitation ? Parce que Davidson ne sait plus où il s’en va.
Ce changement de cap crie la panique. Il veut prouver que son équipe peut être compétitive plus tôt que prévu, mais une telle acquisition ne ferait que repousser le problème.
C’est le genre de décision qui sert uniquement à calmer la tempête médiatique, et non à bâtir un club champion.
Ce chaos organisationnel alimente de plus en plus les rumeurs entourant un possible congédiement de Davidson.
Plusieurs équipes en difficulté — Chicago, Buffalo et Anaheim — rêvent à Jeff Gorton, l’homme qui a remis le Canadien sur la bonne voie après l’ère Marc Bergevin.
Gorton répète qu’il ne veut pas quitter Montréal, et de toute façon, Geoff Molson refuse qu’il parle à d’autres équipes.
Mais cela n’empêche pas son nom de revenir sans cesse. Pourquoi ? Parce que toutes les équipes qui pataugent dans leur reconstruction cherchent désespérément quelqu’un qui sait comment mener un projet à bien.
Davidson, lui, ne donne aucun signe de maîtrise de la situation. À force de se contredire, il a perdu la confiance de plusieurs figures influentes du hockey. Le voir évincé dès cet été ne serait pas une surprise.
Le constat accablant : trois ans de repêchage pour quel résultat ?
Regardons maintenant le bilan réel du plan de Davidson depuis trois ans.
Depuis 2022, les Blackhawks ont sélectionné six joueurs dans le top 20 :
Connor Bedard (1er, 2023) : un choix évident, mais encore seul dans un désert offensif.
Artyom Levshunov (2e, 2024) : un défenseur prometteur, mais loin d’un joueur d’impact.
Sacha Boisvert (19e, 2024) : un centre qui progresse lentement en NCAA, de loin inférieur à Michael Hage, choisi deux rangs plus tard.
Oliver Moore (19e, 2023) : son plafond semble limité à un centre de troisième ligne.
Kevin Korchinski (7e, 2022) : une première saison extrêmement difficile dans la LNH.
Frank Nazar (13e, 2022) : un attaquant trop petit qui peine à s’imposer.
En d’autres mots, aucun joueur ne s’est réellement imposé à part Bedard. Pendant ce temps, Demidov (5e, 2024) est déjà un prodige qui fracasse tous les records dans la 2e meilleure ligue au monde.
L’organisation des Blackhawks est à la croisée des chemins.
Si Davidson reste en poste, il continuera dans la confusion et les décisions précipitées.
Si l’équipe le congédie, elle devra trouver un vrai stratège pour stabiliser le projet de reconstruction.
Les partisans n’en peuvent plus, et les critiques sont unanimes : Davidson a plongé les Blackhawks dans le chaos.
Son erreur de ne pas avoir sélectionné Demidov sera son plus grand regret, et ce sera son héritage à Chicago.
À ce stade-ci, le congédiement semble inévitable.