Lane Hutson place Bill Guérin dans l'embarras

Lane Hutson place Bill Guérin dans l'embarras

Par David Garel le 2025-12-25

Pendant que Bill Guerin rassemble ses vieux copains directeurs généraux dans une salle de réunion aseptisée du Minnesota pour finaliser une équipe olympique sans âme ni éclat, Lane Hutson, lui, est sur la glace.

Mais pas celle d’un aréna vide.

Pas celle d’un camp fermé aux journalistes.

Pas celle d’un match préparatoire sans public.

Non.

Le 24 décembre, dans le froid d’un Noël montréalais, c’est sur une patinoire extérieure, en bottines, avec des enfants, que Lane Hutson a livré sa réponse à l’humiliation.

Le jeune défenseur du Canadien aurait pu faire comme tant d’autres. Plier bagage. Rejoindre sa famille. Bouder. Déconnecter. Laisser les émotions le ronger.

Guerin vient de le rejeter. L'équipe américaine vient de lui claquer la porte au nez, sous prétexte qu’un vétéran plus "défensif" serait mieux adapté. Il avait toutes les raisons du monde de se replier sur lui-même.

Mais Hutson a fait le contraire.

Il a pris ses patins, un chandail d'entraînement, son sourire d’enfant, et il est allé rejoindre les jeunes de Montréal sur une patinoire publique.

Sans caméras officielles. Sans attaché de presse. Sans message préparé. Juste un gars de hockey avec un cœur surdimensionné et le besoin urgent de toucher la glace.

Des photos ont circulé. Des témoignages aussi. Il a patiné pendant de longues minutes avec les enfants. Il a ri. Il a joué. Il a pris des photos. Il a donné de son temps.

Aujourd'hui, il a remis ça sur une patinoire de NDG, avec son chum Ivan Demidov:

Surtout, il a donné une leçon... à Bill Guerin.

Parce qu’au lieu de s’apitoyer, Hutson a choisi l’amour du hockey. Il a choisi la générosité. Il a choisi de représenter les vraies valeurs de son sport, celles que les bureaucrates du programme américain semblent avoir oubliées : la passion, la joie de jouer, le don de soi, et ce lien sacré entre un joueur et les jeunes qui rêvent de lui ressembler.

Est-ce que ça compte, ça, dans une fiche d’évaluation olympique?

Est-ce que Guerin a prévu une colonne dans son tableau Excel pour « a fait pleurer de bonheur les enfants du Plateau un 24 décembre »?

Probablement pas.

Mais c’est justement ce qui rend la décision de le laisser de côté encore plus honteuse.

Un défenseur d’élite… et un être humain d’exception.

Sur la glace du Centre Bell le 23 décembre, Hutson venait d’amasser trois passes dans une victoire éclatante contre les Bruins.

Il avait dominé, transporté la rondelle avec brio, cassé des chevilles en transition, et fait lever les foules. Et le lendemain, il redescendait patiner avec des enfants, comme si la veille, il n’avait pas été première étoile.

Ça, c’est Lane Hutson.

Pas une vedette enflée d’orgueil. Pas un produit de marketing. Un vrai.

Le genre de joueur qui fait la fierté d’une ville.

Le genre de personne qui élève un programme.

Et celui que USA Hockey vient de balayer d’un revers de la main.

Alors que certains joueurs américains profitent de la pause pour se reposer dans des villas de luxe ou s’éloigner des projecteurs, Hutson, lui, redouble d’amour pour ce sport. Il va à la rencontre des jeunes. Il inspire. Il ne lâche pas. Il prouve qu’il n’est pas seulement un prodige du hockey. Il est un modèle.

Et ce que Bill Guerin ne comprend pas, c’est qu’on ne bâtit pas une équipe gagnante avec de simples stats ou des profils défensifs. On la bâtit avec des cœurs. Avec des leaders. Avec des gars comme Hutson.

Lane Hutson méritait Milan. Guerin a choisi la rancune.

Est-ce que Rob Hutson, le père, a mis son fils dans l’embarras en parlant trop fort en en menaçant que son fils aille joue pour le Canadam lui qui a aussi la nationalité canadienne? Peut-être.

Mais le job d’un DG, c’est de faire la bonne sélection, pas de régler des comptes.

Et aujourd’hui, ce qu’on voit, c’est un des meilleurs défenseurs offensifs du monde snobé pour des raisons qui n’ont plus rien à voir avec le hockey.

Et malgré ça, Hutson répond avec classe.

Il ne frappe pas fort. Il ne fait pas de tweet amer. Il ne cherche pas la guerre.

Il chausse ses patins, il va dehors, et il donne du bonheur à des enfants.

Si ce n’est pas une définition moderne de la grandeur, on ne sait pas ce que c’est.

"Ça se fait sur la glace." Voilà ce que Lane Hutson a répondu à Guerin.

Et ce n’est pas une phrase. C’est un geste plus fort que tous les discours. Plus fort que toutes les omissions.

Et le jour où Équipe USA sera en panne de créativité, incapable de relancer l’attaque, incapable de casser l’échec avant adverse… il y aura un frisson dans le dos de Bill Guerin.

Pas de froid.

De honte.