Dans l’entourage du Canadien, où chaque décision est disséquée à outrance, Juraj Slafkovsky et Emil Heineman incarnent deux trajectoires opposées qui ne peuvent qu’alimenter les débats.
Alors que l’un lutte pour répondre à des attentes démesurées, l’autre saisit chaque opportunité pour surpasser les siennes.
Cette tension entre les deux jeunes attaquants souligne une gestion questionnable de l’un, et une éclosion inattendue de l’autre.
Le cas de Juraj Slafkovsky reste un véritable casse-tête.
Choisi au premier rang lors d’une année de repêchage peu reluisante, il portait le poids d’un avenir radieux sur ses épaules.
Ce n’est pas tant la sélection qui est remise en question aujourd’hui, mais plutôt le contrat faramineux de 7,6 millions par saison sur huit ans qui lui a été accordé à la première occasion.
Ce geste précipité, censé valider son statut de choix de première ronde et assurer sa place comme visage de la franchise, semble aujourd’hui poser plus de problèmes qu’il n’en résout.
En 21 matchs cette saison, Slavkovsky a marqué seulement deux buts, un rendement loin des attentes pour un joueur utilisé sur la première vague de l’avantage numérique et bénéficiant d’un temps de jeu moyen de 16 minutes et 44 secondes.
Ses performances laissent perplexes, surtout lorsque comparées à celles d’Émil Heineman.
Le contraste est saisissant. Heineman, avec ses modestes six buts en 23 matchs, dépasse déjà Slavkovsky dans les statistiques offensives.
Pourtant, il n’a ni l’avantage du temps de jeu, ni la chance de jouer aux côtés des vedettes comme Nick Suzuki et Cole Caufield.
Là où Slavkovsky peine à s’imposer malgré ses privilèges, Heineman se distingue par sa constance, son efficacité et son acharnement à prouver qu’il appartient à la Ligue nationale.
L’erreur, si erreur il y a, n’est pas de croire en Slavkovsky, mais bien de lui avoir offert un contrat aussi lucratif si tôt.
Cette signature précipitée donne l’impression que l’organisation a voulu justifier son choix de 2022 en verrouillant rapidement l’attaquant.
Mais ce pari, aujourd’hui, ressemble à une chaîne autour du cou de Kent Hughes, qui devra défendre cette décision coûteuse si les performances de Slavkovsky continuent de décevoir.
Pendant ce temps, Heineman avance dans l’ombre, sans pression excessive, mais avec une détermination qui force l’admiration.
S’il continue sur cette lancée, il pourrait bien pousser l’organisation à se poser des questions sur les priorités.
Slavkovsky, protégé par son contrat et son statut, semble presque intouchable. Mais dans un vestiaire où la compétition est féroce, cette protection ne fait qu’ajouter à la tension.
À terme, cette rivalité implicite pourrait bien s’avérer bénéfique pour le Canadien.
Si Slavkovsky parvient à redresser la barre, il justifiera peut-être enfin la foi placée en lui.
Et si Heineman continue de briller, il prouvera que le talent ne se limite pas aux choix de première ronde.
Pour l’instant, toutefois, cette tension laisse présager des décisions difficiles à venir pour Kent Hughes et Martin St-Louis.
À suivre ...