La tension monte à Montréal: Kent Hughes interpellé en soirée

La tension monte à Montréal: Kent Hughes interpellé en soirée

Par Marc-André Dubois le 2025-03-02

La tension monte dans la chambre.

Alors que la date limite des transactions approche à grands pas, un véritable bras de fer s’est engagé entre le vestiaire du Canadien et la direction de l’équipe. 

Martin St-Louis, ses joueurs et même certains membres du personnel envoient un message sans équivoque à Kent Hughes et Jeff Gorton : ne touchez pas à cette équipe.

On se demande comment les deux dirigeants se sont sentis quand ils ont été interpellés directement devant les caméras.

Depuis plusieurs jours, Nick Suzuki, Lane Hutson et d’autres leaders de l’équipe se sont exprimés ouvertement pour défendre leur groupe.

Après une quatrième victoire consécutive contre les Sabres de Buffalo, le Canadien n’est plus une équipe moribonde, mais une formation convaincue qu’elle peut se battre pour une place en séries.

La pression est immense sur Kent Hughes. Il avait un plan : vendre certains vétérans, accumuler des choix et poursuivre la reconstruction. Mais le vestiaire, lui, a d’autres ambitions. Et il le fait savoir.

Le vestiaire soudé refuse d’être démantelé

La scène est révélatrice. Après la victoire à Buffalo, Lane Hutson a été cinglant devant les journalistes en fin de soirée. À seulement 21 ans, le jeune défenseur a exprimé un sentiment partagé par toute l’équipe :

« On veut jouer les uns pour les autres, afin de garder le groupe intact. Ce sera intéressant à suivre. »

Hutson n’est pas le seul à avoir pris position. Nick Suzuki, le capitaine, a été encore plus direct :

« Le message de tout le monde qui ne fait pas partie de la direction, c’est qu’on veut rester ensemble. On a montré qu’on peut gagner et être une bonne équipe. Il n’y a pas de raison d’échanger qui que ce soit. »

Dans un sport où les joueurs répètent souvent des phrases préconçues pour éviter la controverse, ces déclarations sont un coup de tonnerre.

Ces joueurs aiment jouer ensemble. Ils se battent les uns pour les autres, ils croient aux séries, et ils ne veulent pas voir leur équipe exploser sous prétexte que la direction doit « penser à long terme ».

Cette prise de parole publique du vestiaire n’est pas un hasard. Elle découle directement du discours martelé par Martin St-Louis.

Depuis le début de la saison, le coach du Tricolore s’est battu bec et ongles pour protéger ses joueurs. Il a résisté aux critiques, il a défendu Josh Anderson quand tout le monde voulait le voir partir, il a soutenu Joel Armia et Jake Evans même quand ils semblaient voués à être sacrifiés.

Ces dernières semaines, St-Louis a haussé le ton en coulisses, tentant de convaincre Kent Hughes de ne pas vendre à la date limite des transactions.

Dans son message d’après-match contre Buffalo, il a encore envoyé une flèche subtile à son DG :

« Pour nous, les séries sont commencées. »

Ce n’est pas une phrase anodine. C’est un message direct à Kent Hughes.

St-Louis est un gagnant. Il ne veut pas attendre deux ou trois ans pour voir le Canadien devenir une puissance. Il veut se battre maintenant, avec son groupe.

Le problème, c’est que Hughes ne voit pas les choses de la même façon.

Le plan de Kent Hughes était clair : maximiser les actifs disponibles pour accélérer la reconstruction. Le DG a mis plusieurs joueurs sur le marché, dont Jake Evans, Joel Armia et David Savard.

Il est aussi à l’écoute des offres pour Christian Dvorak et Josh Anderson, bien que leur valeur soit plus incertaine.

Mais ce qu’il n’avait pas anticipé, c’est la réaction viscérale de son vestiaire.

 Que se passe-t-il si l’équipe continue de gagner ?

Peut-il vraiment briser cette dynamique sans provoquer une onde de choc négative ?

Peut-il se permettre d’ignorer l’appel du vestiaire et d’aller à contre-courant ?

L’autre facteur à considérer, c’est que le CH est à seulement trois points des séries.

Dans ce contexte, démanteler l’équipe en envoyant plusieurs vétérans ailleurs serait perçu comme un abandon pur et simple.

Ce serait un message catastrophique envoyé aux jeunes joueurs.

Comment expliquer à Suzuki, Caufield, Hutson, et Slafkovsky, que la direction préfère perdre maintenant pour gagner plus tard… alors que ces joueurs montrent sur la glace qu’ils peuvent déjà gagner ?

Hughes a toujours prôné la patience et la rigueur. Mais peut-il vraiment justifier des transactions impopulaires alors que le vestiaire se bat chaque soir pour renverser les attentes ?

Le vestiaire a encore deux matchs pour forcer la main de Hughes et Gorton

Le timing ne pourrait pas être plus explosif.

Il reste deux matchs avant la date limite des transactions. Deux matchs où les joueurs du Canadien ont une dernière occasion d’envoyer un message encore plus puissant.

S’ils gagnent ces deux rencontres, la pression sera immense sur Hughes. S’ils perdent, le DG pourra plus facilement justifier des transactions.

Tout le vestiaire le sait. Les joueurs n’attendent qu’une chose : prouver qu’ils méritent de rester ensemble.

Peu importe ce que fera Kent Hughes, il est clair que la relation entre la direction et le vestiaire ne sera plus jamais la même après cette séquence.

Si Hughes procède à des transactions et brise la chimie d’équipe, il risque de perdre la confiance de plusieurs joueurs clés.

Si, au contraire, il écoute son vestiaire et décide de ne pas vendre, il met en péril sa stratégie de reconstruction.

C’est un dilemme brutal et complexe, qui met en lumière une fracture de plus en plus grande entre la vision de Kent Hughes et celle de Martin St-Louis.

Le vestiaire veut se battre maintenant. Kent Hughes pense à demain.

Qui aura le dernier mot ? La réponse viendra d’ici le 7 mars.