Il y a deux mois, Elias Pettersson était au cœur du chaos qui secouait les Canucks de Vancouver.
Critiqué publiquement par Rick Tocchet, ignoré par certains coéquipiers et pris dans une organisation en pleine implosion, Pettersson avait atteint un point de rupture.
Le 1er juillet représentait alors un point de bascule : soit Vancouver trouvait preneur avant l’entrée en vigueur de sa clause de non-mouvement, soit ils perdaient tout levier dans les négociations.
Finalement, rien ne s’est produit. Le train est passé… et Kent Hughes est resté sur le quai, figé, sans réaction, comme un spectateur qui regarde un bijou glisser entre ses doigts.
Mais voilà que Pettersson revient avec une énergie nouvelle, une mission personnelle : la vengeance.
Dans une entrevue accordée à NHL.com, le joueur étoile a été limpide :
« Je ne suis pas satisfait de ma saison. Pour moi, c’est une forme de revanche. »
Cette déclaration n’est pas anodine. Elle annonce une saison où Pettersson sera un homme en mission, prêt à faire regretter à tous ceux qui l’ont douté ... y compris Rick Tocchet, mais aussi ceux qui ont passé leur tour.
Comme Kent Hughes.
Parce qu’à Montréal, on commence sérieusement à se demander si on a manqué le bateau.
Encore. Dans un marché où le CH peine à attirer de grandes vedettes, Pettersson était une anomalie disponible.
Et on avait les outils pour faire bouger les choses. Le contrat de Carey Price sur la LTIR donnait toute la flexibilité nécessaire.
Et avec des espoirs comme Michael Hage, Logan Mailloux, Owen Beck, Roy, et deux choix de première ronde en main, Kent Hughes avait les munitions.
Mais il n’a pas tiré. Il a regardé les autres agir. Et maintenant, il regarde Elias Pettersson se transformer en bombe à retardement.
Aujourd’hui, l’échec est plus douloureux que jamais.
Pourquoi? Parce que Pettersson est de retour. Plus fort physiquement, plus affamé, plus déterminé. Il a ajouté du muscle à son gabarit de 176 livres, se disant prêt à gagner en vitesse et en puissance.
« C’est toujours une question de force de base. Gagner quelques livres, devenir plus rapide. C’est ça le but », a-t-il dit.
Le genre de mentalité qu’on veut entendre d’un premier centre. Le genre de joueur que Montréal cherche désespérément pour compléter Nick Suzuki.
Rappelons-nous : l’an dernier, Pettersson a connu sa pire saison en carrière, avec seulement 15 buts et 45 points en 64 matchs.
Une saison difficile, marquée par les blessures, les frictions internes et le départ de plusieurs coéquipiers.
Mais trois saisons consécutives de plus de 30 buts avant ça, dont une de 102 points.
Ce n’est pas un feu de paille. C’est un joueur établi. Et il revient avec une mission.
Pettersson n’a que 26 ans. Il est en plein dans son prime. Son contrat à 11,6 millions sur sept saisons n’est pas donné, mais ce n’est pas exorbitant pour un centre élite.
Ce type de joueur, tu construis autour. Tu n’attends pas qu’il soit heureux ailleurs pour regretter.
Et pourtant, c’est ce que Kent Hughes a fait. Il a attendu. Et aujourd’hui, le visage de Pettersson pourrait bien hanter le Centre Bell pendant des années.
Pendant ce temps, Kent Hughes cherche encore une solution à long terme derrière Suzuki. Kirby Dach?
Toujours sur la touche, son historique de blessures fait peur.
Michael Hage? Prometteur, mais encore trop jeune.
Elias Pettersson aurait été une solution immédiate, un point d’ancrage pour le top-6, une assurance élite à moyen terme. Mais au lieu de ça, Hughes a préféré garder ses atouts… en attendant mieux.
Le problème, c’est qu’il n’y aura peut-être pas mieux.
Et ce ne sont pas les autres équipes qui vont attendre.
Buffalo, Columbus, et même Detroit sont à l’affût. Des clubs en pleine ascension, avec des actifs à échanger et une volonté de gagner maintenant.
Le CH, lui, navigue toujours entre le rêve de bâtir lentement et la peur de se tromper.
Mais dans la LNH, l’inaction est souvent plus dommageable que l’erreur. Et Hughes commence à collectionner les regrets comme des cartes de recrues.
Car Vancouver aussi a changé.
Si Pettersson produit dès le début de la saison, l’organisation n’aura aucune raison de l’échanger.
Il deviendra, à nouveau, la pièce maîtresse d’un projet de relance.
Et là, ce ne sera plus possible de le sortir de là. Le moment était cet été. Maintenant, il est probablement trop tard.
Et Vancouver, qui était dans une position de faiblesse, pourrait bien redevenir maître du jeu.
Ce que le CH doit réaliser, c’est que la fenêtre pour bâtir une dynastie ne reste pas ouverte éternellement.
Nick Suzuki, Cole Caufield, Ivan Demidov, Lane Hutson, David Reinbacher,… Ce noyau doit être entouré de piliers solides, pas de paris incertains.
Il fallait un geste fort. Un message. Une acquisition d’envergure. Pettersson aurait pu être ce message. Il aurait pu marquer le début d’une nouvelle ère.
Il ne faut pas se leurrer : si Pettersson explose cette saison, les projecteurs seront braqués sur Vancouver… et sur toutes les équipes qui ont passé leur tour.
Et Kent Hughes sera dans la mire. Parce qu’il a laissé filer une opportunité en or pour résoudre l’énigme du deuxième centre.
Une opportunité qui, aujourd’hui, se transforme en regret cuisant.
Alors que la saison 2025-2026 s’apprête à commencer, Elias Pettersson s’apprête à écrire un nouveau chapitre.
Et si les premiers paragraphes sont ceux d’un retour en force, la dernière ligne risque d’être une flèche bien placée vers ceux qui l’ont abandonné. Montréal inclus.
Et ce sera d’autant plus douloureux que Pettersson, en entrevue, a affirmé qu’il n’a même pas eu besoin de réfléchir à sa revanche. C’est venu naturellement.
Parce que c’est personnel. Parce que c’est viscéral. Et c’est exactement ce qui manque au CH : un joueur avec une mission. Une rage de vaincre. Un feu intérieur.
Pettersson veut tout brûler sur son passage cette saison. Et le premier à sentir la chaleur pourrait bien être Kent Hughes.
À suivre...