La Presse, un des piliers médiatiques du Québec, se trouve dans une situation financière de plus en plus délicate, alors même qu’elle critique les autres médias, comme RDS et TVA Sports, suite aux révélations d’une enquête.
Si La Presse pointe du doigt ces chaînes sportives, elle ferait bien de se regarder dans le miroir. L’organisme à but non lucratif, soutenu par des fonds publics, est financé en grande partie par les contribuables, alors que RDS et TVA Sports, malgré leurs pertes importantes, ne viennent pas chercher directement dans les poches des citoyens.
À l’approche de la fin du contrat pour les droits de diffusion de la LNH, rien ne va plus dans le monde de la télévision sportive francophone au Québec.
Les pertes sont vertigineuses : 22 millions pour RDS et 18 millions pour TVA Sports en 2023 selon l'enquête du journaliste de La Presse, Richard Dufour.
Ces déficits, combinés à une baisse significative des abonnés, montrent à quel point l’avenir de la diffusion sportive est incertain.
Pourtant, dans ce contexte, les chaînes sportives anglophones comme TSN et Sportsnet continuent de dégager des profits impressionnants, grâce notamment à un marché publicitaire beaucoup plus vaste.
La Presse, elle, survit grâce à son modèle de fiducie et aux subventions publiques. Malgré les subventions et les efforts pour s’adapter au virage numérique, la question se pose : jusqu’à quand ce modèle sera-t-il viable ?
Et surtout, est-il acceptable que ce média, qui se veut indépendant, soit maintenu à flot par l’argent des contribuables, alors que d’autres entreprises, comme TVA Sports, s’efforcent de survivre dans un marché impitoyable ?
En fin de compte, La Presse devrait peut-être se demander si elle est en position de donner des leçons, quand son propre modèle économique dépend largement des subventions publiques, et non d’une vraie rentabilité.
Il est clair que tout le secteur médiatique devra s’adapter à cette nouvelle réalité, où la rentabilité semble de plus en plus difficile à atteindre sans l’aide de l'État.
Pourtant, la Presse ne s'est pas gêné pour envoyer RDS et TVA Sports sous l'autobus.
L’article de La Presse cet été sur les difficultés financières de TVA Sports et RDS souligne à quel point le secteur de la télévision sportive au Québec traverse une crise profonde.
Les pertes cumulées de ces deux chaînes en 2023 atteignent un montant alarmant de 40 millions de dollars, soit une augmentation considérable par rapport à l’année précédente.
RDS, autrefois l'une des chaînes francophones les plus rentables, a vu ses revenus chuter de 5 %, tandis que TVA Sports continue de fonctionner à perte, ayant accumulé près de 242 millions de dollars de déficits depuis sa création.
Le principal problème identifié dans cet article est la baisse constante du nombre d’abonnés à ces chaînes, une tendance qui s’accentue avec le temps.
RDS a perdu 7 % de ses abonnés en 2023, tandis que TVA Sports en a perdu 9 %, ce qui reflète un désintérêt croissant pour les chaînes sportives francophones, malgré la popularité historique du hockey au Québec.
En comparaison, les chaînes anglophones TSN et Sportsnet continuent de générer des profits conséquents, bien qu’elles subissent également une légère baisse de leurs abonnés.
Les experts cités dans l’article expliquent que plusieurs facteurs contribuent à cette situation difficile. Tout d’abord, la baisse de performance du Canadien de Montréal, qui a raté les séries éliminatoires à plusieurs reprises ces dernières années, a un impact direct sur l’audience des chaînes qui diffusent ses matchs.
De plus, le marché québécois, bien plus restreint que le marché anglophone, rend la rentabilité plus difficile à atteindre pour des chaînes comme RDS et TVA Sports, qui doivent verser des sommes astronomiques pour les droits de diffusion de la Ligue nationale de hockey (LNH).
L’article ridiculise la situation particulière de TVA Sports, qui, en plus de subir des pertes depuis sa création, avait misé sur des événements hypothétiques comme le retour des Nordiques à Québec ou des Expos à Montréal pour booster son audience.
Ces projets ne se sont jamais concrétisés, laissant la chaîne dans une situation encore plus précaire.
L’article de La Presse montre que le modèle d’affaires des chaînes sportives francophones est en crise, mais il est ironique que La Presse critique sévèrement les difficultés financières de RDS et TVA Sports, alors que le média lui-même ne pourrait survivre sans l’appui considérable du gouvernement.
Depuis sa transformation en organisme à but non lucratif en 2018, La Presse ne dépend pratiquement que des subventions publiques et de l’argent des payeurs de taxes pour maintenir ses activités.
Ce modèle, loin d’être fondé sur une rentabilité économique réelle, repose sur l’aide gouvernementale, notamment sous forme de crédits d’impôt et de soutiens financiers provinciaux et fédéraux.
Alors que La Presse se présente comme le "bastion" du journalisme de qualité, il est important de rappeler que ce statut d’organisme à but non lucratif a été mis en place précisément pour pallier ses difficultés financières croissantes, causées en partie par l’effondrement des revenus publicitaires traditionnels au profit des géants du web comme Google et Facebook.
En tant que journal, La Presse a fait le choix de se tourner vers un modèle où les dons philanthropiques, l’aide gouvernementale et les subventions permettent de compenser l’absence de revenus suffisants pour soutenir ses opérations.
Ce modèle soulève de sérieuses questions quant à l’indépendance financière et la viabilité à long terme d’un média qui se repose sur des fonds publics pour survivre.
Alors que des médias comme RDS et TVA Sports luttent pour survivre dans un marché concurrentiel, sans siphonner directement les poches des citoyens, La Presse bénéficie est traité dans la "ouate publique".
En plus des 50 millions injectés par Power Corporation lors de la création de la fiducie qui gère le journal, La Presse reçoit des millions en cadeau gouvernemental chaque année pour assurer sa survie.
Ainsi, il est difficile de prendre au sérieux les critiques que La Presse adresse à d’autres médias. L’organisme n’a en réalité aucune leçon à donner, car son propre modèle économique ne repose pas sur la rentabilité commerciale, mais bien sur la générosité de l’État et des contribuables.
Si La Presse veut se poser en donneuse de leçons, elle devrait d’abord admettre que son modèle de financement a place dans une position encore plus fragile que les médias qu’elle critique.
En refusant de se regarder dans le miroir, La Presse ne fait que souligner l’étendue de la crise médiatique au Québec et les limites de son propre modèle.
Triste réalité.