Six années. Six maudites années que les équipes de la Floride s’invitent en finale de la Coupe Stanley comme si la Ligue nationale était devenue un tout-inclus fiscal pour millionnaires en quête de chaleur, d’anonymat et de contrats nets d’impôts.
Depuis 2020, entre le Lightning de Tampa Bay et les Panthers de la Floride, la Coupe Stanley est devenue un carnaval floridien dont Gary Bettman est le maître de cérémonie complice.
En 2020, le Lightning humilie Dallas dans une bulle aseptisée.
En 2021, Tampa Bay détruit le rêve de tout un peuple en écrasant le Canadien.
En 2022, ils tombent contre Colorado, mais les dégâts sont déjà faits.
L’année suivante, les Panthers se faufilent jusqu’en finale et mangent une volée contre Vegas.
Pas grave. Ils reviennent l’année suivante et cette fois, ils la gagnent contre les Oilers.
Et en 2025, ils sont de retour. Encore. Contre les mêmes Oilers. Comme si rien d’autre ne comptait. Comme si le reste de la Ligue ne servait qu’à meubler le calendrier.
Pendant ce temps, à Montréal, à Calgary, à Ottawa, à San Jose, on regarde les mêmes clubs engranger les succès, attirer les agents libres sans effort, bâtir des alignements de rêve sans jamais avoir à offrir un sou de plus que les autres.
Parce que pendant que le DG du CH doit rajouter deux millions pour compenser les impôts du Québec, en Floride, les gars signent pour moins cher, vivent dans des manoirs, font du bateau avec leur salaire net et n’ont jamais à subir les questions d’un seul journaliste qui connaît le hockey.
Ça fait six ans que le même film joue.
Et tout le monde continue de faire semblant que le système fonctionne. Que la parité existe. Que chaque marché a une chance. Foutaise.
Pendant que les joueurs du Canadien de Montréal se font déplumer à la source, les joueurs des Panthers, eux, empochent presque tout leur salaire. Pourquoi? Parce que la Floride fait partie des rares États américains où l’impôt sur le revenu est de 0 %. Zéro.
En Floride, au Texas, au Nevada, au Wyoming, et dans six autres États américains dont le Tennesse depuis 2021, les joueurs ne paient pas un sou d’impôt sur le revenu. Zéro.
Pendant ce temps, à Montréal, un joueur peut perdre jusqu’à 53 % de son salaire en impôts combinés fédéral-provincial.
En Californie? C’est 13.3 %. À New York? 10.9 %.
Tu veux comparer ça à la Floride, qui est à 0 %?
Tu comprends vite pourquoi les agents libres préfèrent la plage de Miami à la neige de Sainte-Catherine. Le système est brisé.
Concrètement, un salaire de 10 millions à Montréal te laisse à peine 5 millions en poche. Le même contrat en Floride te laisse environ 8,7 millions. Trois millions de plus. Sans même jouer une seule minute de hockey de plus. Pas étonnant que les gros noms disent non au Canada.
Et ce n’est pas juste une question de vedettes. Si tu travailles au McDonald’s en Floride, c’est la même logique : il n’y a aucune retenue à la source pour l’État.
Tu payes ton impôt fédéral, ta sécurité sociale, ton assurance santé (Medicare), puis c’est tout. Aucun impôt étatique. Résultat? Ton chèque de paie est plus gras qu’un Big Mac.
Alors imagine quand tu gagnes 6, 7 ou 10 millions par année. Imagine quand tu es un agent libre et qu’on te met deux contrats sur la table : un à Montréal, l’autre à Tampa. Tu signes où?
Voilà le vrai visage de la LNH moderne.
Un système où les équipes canadiennes partent avec une jambe cassée, pendant que les clubs de la Floride, du Texas, du Nevada — les paradis fiscaux du hockey — empilent les rondes éliminatoires sans trop forcer.
Et Gary Bettman regarde tout ça avec son plus beau sourire en coin. Parce que c’est exactement ce qu’il veut : que ses marchés du sud prennent le contrôle.
Alors, qu’est-ce qu’on fait avec ça?
Parce que pendant que les Panthers empilent les apparitions en finale et que le Lightning enchaîne les bannières, les équipes du nord, elles, regardent le plafond… puis leur compte en banque vide.
On n’est pas ici pour pleurer. On est ici pour régler le problème.
Et le problème, il commence par l’aveuglement volontaire de Gary Bettman. Ce n’est pas normal que des clubs puissent offrir 10 millions nets pendant que d’autres, pour arriver au même résultat, doivent en offrir 13, voire 14 millions.
À long terme, c’est insoutenable.
Il y a des solutions. Elles ne sont pas parfaites, mais elles existent.
La première chose à faire, c’est d’intégrer un facteur d’ajustement selon la juridiction fiscale.
Si un joueur signe en Floride ou au Texas, son contrat devrait “valoir” plus sur la masse salariale.
Exemple : 8 millions en Floride = 10,5 millions à Montréal? Parfait. On compte 10,5 sur le cap. Fini les passe-droits.
Un autre scénario, plus complexe mais potentiellement viable : les équipes désavantagées pourraient obtenir des compensations fédérales ou des aménagements collectifs qui permettent une forme de lissage fiscal.
Ça demande un alignement avec les autorités gouvernementales… mais c’est faisable. La NBA et la NFL ont déjà flirté avec des idées semblables.
Troisième piste : offrir aux joueurs une clause bonus de “neutralisation fiscale” dans leurs contrats.
Autrement dit, tu gagnes ce que tu gagnes, mais la LNH te compense indirectement si ton taux d’imposition dépasse un certain seuil.
Une façon de rétablir l’équilibre sans modifier le cap, mais ça prend une convention collective plus intelligente que l’actuelle.
Ce sont des pistes. Pas des solutions miracles.
Mais si on continue de fermer les yeux, les Panthers vont continuer d’avoir la belle vie pendant que Montréal, Toronto, Vancouver et les autres vont servir de club-écoles fiscaux.
Et ça, c’est la mort du principe d’équité compétitive.
Le but ici, ce n’est pas de pleurnicher parce que le Canadien n’a pas eu son tour en finale.
C’est de sonner l’alarme pendant qu’il est encore temps. Parce qu’à force de voir les mêmes équipes du Sud s’imposer année après année, c’est toute la parité de la LNH qui se fait siphonner.
Et c’est toute une génération de partisans canadiens qu’on est en train de perdre à coups de déceptions, de trahisons fiscales et de systèmes pipés.
Ce n’est pas une coïncidence si les Panthers, le Lightning et même les Stars de Dallas flirtent avec la Coupe Stanley aussi souvent.
Quand tu peux attirer les meilleurs joueurs avec la promesse d’un soleil perpétuel et d’un compte de banque intact, t’as déjà gagné à moitié.
Et le Canadien, lui, il se bat avec une main attachée dans le dos. Pas parce qu’il manque d’argent. Pas parce qu’il manque de prestige.
Mais parce qu’il évolue dans une province où chaque dollar donné est amputé par l’impôt avant même de toucher à la paie.
Alors oui, ça prend des ajustements. Oui, ça prend du courage de la part de Gary Bettman et de ses patrons de clubs.
Parce que tant qu’on ne règle pas cette faille fiscale, c’est la même poignée d’équipes qui va tourner autour de la Coupe pendant que les autres vont faire du surplace, dans l’ombre de leur propre iniquité.
Et quand la coupe est toujours au soleil… les marchés du Nord, eux, finissent par geler.
À moins que tu es repêché un Connor McDavid...
Misère...