La femme de David Savard émue: ça sent la fin

La femme de David Savard émue: ça sent la fin

Par David Garel le 2025-04-17

L’émotion était réelle hier au Centre Bell autour de David Savard et sa famille.

Tout ce qu’il a représenté – pas juste comme défenseur du Canadien, mais comme être humain, comme père, comme joueur québécois qui a tout donné pour cette organisation.

Et oui, les signes ne mentent pas. 

C’est la fin. Et c’est bouleversant. Il faut prendre un moment d’arrêt pour saluer l’homme, le guerrier, le papa, et ce qu’il est en train de vivre dans l’intimité du vestiaire et de sa famille.

On ne peut pas dire que David Savard ait prononcé le mot « retraite ». Mais parfois, les gestes, les regards, les silences en disent beaucoup plus que les déclarations officielles.

Et mercredi soir, au Centre Bell, les signes étaient partout. C’était écrit dans les yeux de sa femme, dans les sourires de ses deux filles.

Dans cette photo d’avant-match prise sur le banc, alors qu’elle l’observait s’échauffer, une larme discrète au coin de l’œil. On n’avait pas besoin de plus : les Savard savent que ce printemps sera le dernier.

Mais ce qui a le plus marqué les témoins privilégiés présents sur place, c’est ce moment touchant capté avant le match, pendant l’échauffement.

On a vu David Savard et sa femme littéralement ralentir le temps. Comme s’ils savaient. Comme s’ils voulaient graver chaque seconde dans leur mémoire.

Elle, émotive sur le bord du banc, les yeux humides, regardait son mari comme si elle voyait la fin arriver. Lui, en uniforme, a pris le temps de lui sourire, de lui envoyer un regard complice, de capter l’instant.

Ce n’est pas le genre de scène qu’on voit tous les jours au Centre Bell. Il ne s’agissait pas d’un match banal. Il s’agissait du match où toute une famille a compris que le moment de tourner la page approchait. 

C’est TVA Sports qui a lancé la bombe. Renaud Lavoie a dit ce que plusieurs savaient déjà dans les coulisses : David Savard va accrocher ses patins cet été. Et tout le monde le sentait venir.

« Il a été très dur sur son corps », a rappelé Lavoie. Et surtout, il ne veut pas jouer ailleurs.

« David Savard ne veut pas jouer pour une autre formation », a-t-il ajouté.

Et quand on connaît son attachement au Québec, à la ville, à ses enfants qui vont à l’école ici, on comprend pourquoi. Savard ne veut pas redevenir un joueur de passage. Il veut que Montréal soit sa fin.

Il pourrait très bien signer un contrat quelque part cet été, avec une équipe aspirante. Un rôle limité, des minutes de remplaçanté

Mais non. Il sait que le Canadien ne veut pas le resigner. Il voit que Kent Hughes prépare la relève. Il voit David Reinbacher prendre du galon. Il entend que Logan Mailloux pourrait être échangé, mais aussi que le CH veut un nouveau défenseur droitier, plus jeune, sur le marché. Il comprend le message. Et au fond de lui, malgré sa fierté, il sait que ce chapitre se referme.

Et mercredi soir, dans ce Centre Bell en liesse après une qualification émotive pour les séries, tout le monde s’est permis de rêver un peu.

Mais au cœur de la célébration, il y avait une scène plus intime, plus poignante : David Savard, entouré de ses enfants, les yeux rouges.

Sa conjointe qui s’accrochait à lui comme si elle voulait figer le temps. Les joueurs l’ont senti. Kaiden Guhle, le premier à le prendre dans ses bras.

« Je lui ai dit après le match : “Je suis content pour toi.” Il joue de la bonne façon, il travaille tellement fort. »

Et que dire de Mike Matheson, qui a porté la défensive avec lui pendant trois ans de reconstruction ?

« Les deux, on se disait toute l’année que ça serait vraiment le fun de jouer en séries pour le Canadien. Lui, il a gagné une Coupe à Tampa, mais ici, c’est autre chose. »

C’est toute une page d’histoire qui se tourne. David Savard, ce n’est pas seulement un joueur de hockey. C’est un homme de devoir, un mentor, un père.

C’est celui qui a bloqué des tirs pendant des années, qui a guidé Arber Xhekaj dans ses débuts, qui a protégé Lane Hutson dans les matchs compliqués. C’est celui qui a été là dans les moments difficiles, sans jamais se plaindre.

Et c’est peut-être aussi pour ça que cette fin fait mal. Parce que dans son coeur, il méritait un nouveau contrat à caue de tous les sacrifiaces qu'il avait faits.

Mais la vérité, c’est que Kent Hughes ne lui offrira pas d'entente. Le vestiaire le sait. Le staff le sait. Lui aussi, maintenant.

Pas pour rien qu'il saluait les soigneurs et qu' il croisait ses coéquipiers du regard avec un sourire presque nostalgique.

Il regardait les gradins comme un joueur qui sait. Un joueur qui sait qu’il ne reste peut-être qu’un printemps, ou qu’un seul moment comme celui-là, dans cet amphithéâtre qu’il a tant aimée.

Et dans les gradins, plusieurs l’ont ressenti. L’émotion ne venait pas d’une annonce officielle. Elle venait des petits gestes, de cette présence silencieuse de son épouse, du fait que ses enfants, plus tôt dans la journée, avaient été aperçus près des vestiaires. Tout était aligné. Les signes ne mentent pas.

Et au lieu de partir par la petite porte, il vivra un dernier moment de grâce : les séries. À Montréal. Devant sa famille. Avec ses coéquipiers qui l’adorent.

Et c’est là que le hockey prend une tournure humaine. Parce que même si ce ne sera pas une longue aventure – peut-être deux matchs, peut-être un miracle –, c’est une fin digne pour un guerrier.

Nos pensées accompagnent David Savard. Accompagnent sa famille, ses enfants qui, à l’école, ont vécu les rumeurs de transaction.

Sa femme, qui a dû tout porter sur ses épaules, dans l’ombre. Et lui, qui n’a jamais rien dit, mais qui a tout encaissé. C’est maintenant à nous de le célébrer.

Merci, David. Que cette fin soit belle. Parce que tu le mérites. Plus que tu ne le crois.