Kent Hughes retrouve la paix : le dossier Emil Heineman prend un virage rassurant

Kent Hughes retrouve la paix : le dossier Emil Heineman prend un virage rassurant

Par André Soueidan le 2025-11-19

Depuis quelques semaines, un petit nœud logeait encore dans l’estomac de Kent Hughes.

Pas un regret honteux, mais cette inquiétude discrète que seuls les directeurs généraux comprennent vraiment : la peur d’avoir laissé filer un joueur qui pourrait exploser ailleurs.

Emil Heineman était exactement ça.

Un ailier rapide, bourré de talent, qui commençait enfin à débloquer… au moment même où le Canadien l’envoyait aux Islanders de New York dans la transaction monstre pour obtenir Noah Dobson.

Un deal nécessaire, courageux, mais un deal qui laisse toujours un arrière-goût : « Et si on venait d’échanger un futur marqueur de 25 buts? »

Et puis Heineman s’est mis à produire sur Long Island. Neuf buts, cinq passes, quatorze points en vingt matchs. Une cadence convaincante. Un joueur qui, à 24 ans, semble connaître un vrai décollage. De quoi alimenter tous les remords possibles.

Mais le hockey est parfois plus doux qu’on ne le pense.

Parce que pendant que Heineman faisait son petit bout de chemin à New York, Oliver Kapanen, lui, a tranquillement commencé à effacer tous les doutes de Kent Hughes. Pas en parlant, pas en promettant : en jouant.

À 20 ans, ce qui devait être un « bon petit prospect finlandais » est en train de devenir un morceau essentiel de l’attaque du Canadien.

Un joueur qui marque, qui crée, qui s’adapte à tout, qui ne panique jamais.

Un joueur qui prend ce que le jeu lui donne et qui, trop souvent, redonne quelque chose de meilleur.

Sept buts. Onze points. Dix-neuf matchs seulement. Une efficacité étonnante, une justesse rare. Et surtout une maturité qui fait oublier son âge.

On dirait un joueur déjà installé dans la LNH, mais qui vient à peine d’ouvrir la porte.

La comparaison devient inévitable :

Heineman marque, oui. Mais Heineman a 24 ans.

Kapanen marque… à 20 ans.

Heineman commence à trouver son identité.

Kapanen la porte déjà dans sa manière de jouer.

Heineman progresse dans un contexte protégé.

Kapanen survit et brille dans un marché qui te dévore vivant au moindre faux pas.

C’est là que la tranquillité revient pour Kent Hughes.

Parce que quand tu échanges un jeune pour aller chercher un défenseur top 3 comme Noah Dobson, tu pries pour que quelqu’un d’autre dans ton pipeline prenne la relève.

Tu espères qu’un jeune sauté dans le vide te tende une main pour t’aider à remonter. Et cette main, c’est celle de Kapanen, et personne d’autre.

Il est devenu exactement ce dont le Canadien avait besoin au moment exact où le Canadien en avait besoin. Et ça, dans le sport, c’est rare. Très rare.

Surtout dans une saison où Montréal se retrouve amputé, semaine après semaine, blessure après blessure. Newhook, Dach, Guhle…

À chaque fois, on a l’impression que le plan tombe en morceaux. Et malgré tout, Kapanen, lui, tient le fil ensemble.

C’est peut-être ça, le vrai virage rassurant du dossier Heineman.

Ce n’est pas que Heineman n’est pas bon.

C’est que Montréal a mieux… et beaucoup plus jeune.

Un joueur qui produit autant qu’un gars de 24 ans… à 20 ans.

Un joueur qui coche toutes les cases qu’on attend d’un futur top 6.

Un joueur qui pourrait marquer 20 buts sans même que ça ne surprenne personne.

Un joueur qui, bientôt, n’aura plus besoin de comparer sa trajectoire à celle d’un autre.

Et c’est là que les regrets disparaissent. Pas parce que Heineman n’était pas un bon joueur. Mais parce que Kapanen est le bon joueur… au bon endroit.

Kent Hughes ne le dira jamais publiquement, il est trop élégant pour ça, mais il peut enfin respirer. Et cette respiration-là, elle porte un nom :

Oliver Kapanen.

AMEN