Kent Hughes se retrouve dans une situation délicate, pris la main dans le sac d’une impatience qui commence à coûter cher au Canadien de Montréal.
En voulant sécuriser l’avenir de l’équipe, il s’est trop précipité, surtout avec des décisions qui soulèvent aujourd’hui des questions. Juraj Slafkovsky, par exemple, avec un contrat de 7,6 millions $ par année sur huit ans, bénéficie d’une sécurité financière impressionnante pour un joueur qui n’a pas encore prouvé sa valeur.
Avec un tel contrat en poche, certains observateurs, dont Antoine Roussel au micro de Mario Langlois, se demandent si cette garantie de millions ne pousse pas Slafkovsky à tourner les coins ronds sur la glace, conforté dans une zone de sécurité qui limite son engagement et sa progression.
Roussel n’hésite pas à soulever un point crucial : « Est-ce qu'on a surévalué cette équipe durant l'intersaison? » Et il n’est pas le seul à se poser cette question.
Hughes semble croire que la reconstruction passe essentiellement par le repêchage, mais certains choix, comme celui de David Reinbacher au 5e rang, laissent perplexes.
Tandis que des espoirs comme Kaiden Guhle, un temps encensé comme la "8e merveille du monde", commencent à montrer leurs limites, souffrant de fragilité physique et peinant à imposer un impact durable.
En misant gros sur la jeunesse et des contrats de longue durée, Hughes pourrait bien s’être emballé, menant l’organisation à un point où la patience des partisans est en train de s'effondrer.
Le fameux bassin d’espoirs du CH, autrefois vanté comme l’un des meilleurs de la ligue, subit une évaluation plus critique.
Certes, l’arrivée d’Ivan Demidov et Michael Hage pourrait renverser la tendance, mais comme le souligne Roussel, « on devient trop excités avec nos choix au repêchage. »
Demidov deviendra un prodige, mais attention de ne pas voir Michael Hage comme le 2e centre du CH dans un avenir rapproché.
Pour l’heure, les attentes de croissance et d’amélioration pèsent lourdement sur les jeunes joueurs du Canadien, et chaque faux pas se reflète dans une progression qui semble stagner.
Pour le CH, le message est clair : la reconstruction n’est pas seulement une question de promesses et d’engouement pour de jeunes talents, elle exige une vision réaliste, une patience calculée et des décisions mesurées.
La suite de l'histoire de Kent Hughes et de ses décisions discutables au sein des Canadiens de Montréal continue de soulever des interrogations, surtout quand on repense à son choix d’accélérer la reconstruction en sacrifiant des actifs de valeur, comme Alex Romanov, pour obtenir Kirby Dach.
À ce jour, le pari semble bien louche. Romanov, un défenseur robuste et tenace, ou même le 13e choix au total de ce repêchage, aurait sans doute eu une valeur supérieure à celle de Dach, qui, malgré ses qualités, peine à incarner le centre de deuxième trio tant espéré.
On le voit mal se transformer en pilier offensif que Hughes espérait et que le club recherchait désespérément.
Kirby Dach n'est qu'un exemple parmi d'autres dans une série de décisions qui posent question. Prenons Justin Barron, ce jeune défenseur, mais qui, pour l’instant, ne se révèle pas être le défenseur de premier plan que le directeur général du Canadien semblait anticiper.
À sa place, Artturi Lehkonen, un joueur bien implanté et précieux pour le club, aurait pu demeurer à Montréal, apportant expérience et fiabilité.
En l’envoyant au Colorado, Hughes a sacrifié un joueur dont la constance et le jeu two-way sans reproches auraient été énorme pour encadrer la jeune équipe du Tricolore.
Les décisions de Hughes paraissent d’autant plus risquées lorsqu'on considère l’approche du directeur général face à Sean Monahan.
Le vétéran, qui avait montré de belles choses lors de son passage avec les Canadiens, aurait pu être conservé pour solidifier la ligne de centre.
Hughes a choisi de tourner le dos à cette option, ne voyant peut-être pas l’intérêt de stabiliser l’équipe avec un joueur expérimenté, prêt à contribuer immédiatement.
Mais maintenant, à chaque match où l’équipe peine à contrôler le centre, le nom de Monahan revient comme un spectre de l’opportunité manquée.
Devant ces choix et ces erreurs d’appréciation, il est difficile de ne pas tracer un parallèle avec les Sabres de Buffalo, qui ont longtemps cherché à bâtir autour de jeunes talents mais sans vision claire, accumulant les faux départs et les promesses non tenues.
Le Canadien de Montréal, une équipe avec une histoire si riche et une culture de la victoire, est-il en train de s’enliser dans ce même schéma de reconstruction interminable, marqué par des décisions précipitées et une vision brouillonne?
Pour les partisans, la frustration monte. Les attentes étaient grandes, et la patience est éliminée
.Hughes devra maintenant redoubler de prudence dans ses choix s’il souhaite éviter que les Canadiens de Montréal ne deviennent une version québécoise des Sabres de Buffalo, une équipe éternellement en reconstruction, accumulant des jeunes espoirs sans jamais parvenir à transformer ces choix en succès tangible.
Martin St-Louis est un coach pee-wee. Kent Hughes, lui, est un DG...junior....