Juraj Slafkovsky brûlé dans le cou: averti par ses dirigeants

Juraj Slafkovsky brûlé dans le cou: averti par ses dirigeants

Par David Garel le 2025-02-19

Le Juraj Slafkovsky qui est revenu de vacances n’est pas tout à fait le même que celui qui est parti. Avant la pause, le Slovaque avait fait lever bien des sourcils avec ses déclarations arrogantes, presque méprisantes, alors que son équipe accumulait les défaites.

“Je vais jouer au volleyball en masse et je reviendrai marquer 20 buts après la pause.”

Cette déclaration, lancée après une défaite contre le Lightning de Tampa Bay, avait fait réagir les partisans du Canadien de Montréal, déjà excédés par les performances en dents de scie du premier choix au total en 2022.

Pendant que l’équipe luttait pour rester dans la course aux séries, Slafkovsky semblait plus préoccupé par ses vacances sous le soleil que par ses responsabilités sur la glace.

Mais voilà que, quelques jours plus tard, le ton a changé. Devant les médias, à son retour, Slafkovsky n’avait plus rien du joueur "cocky" qui affichait un sourire en coin en parlant de volley-ball et de bronzage. Son attitude était nettement plus mesurée, plus réfléchie.

Un revirement soudain… et suspect.

Dès sa première réponse aux médias, il a immédiatement corrigé ce qui semblait être une “gaffe médiatique” :

“J'ai brûlé mon cou et j'ai dû me cacher du soleil. En fait, je n’ai pas joué au volleyball. Je n’ai pas trouvé de groupe. J’ai juste fait un peu de soccer sur la plage, quelques dribbles.”

Ah bon? Pourtant, quelques jours plus tôt, il affirmait haut et fort qu’il s’en allait enchaîner les parties de volley-ball et revenir en force. Ce revirement soudain semble avoir été dicté par quelqu’un plus haut placé.

A-t-il reçu un avertissement de la direction?

Tout porte à croire que oui. Ce Slafkovsky, beaucoup plus sobre dans ses déclarations, trahissait un joueur qui avait reçu un sérieux rappel à l’ordre.

Qui lui a parlé? Kent Hughes? Jeff Gorton? Martin St-Louis? Peu importe, mais il est clair que quelqu’un lui a soufflé que ses déclarations insouciantes ne passaient pas.

Dans une équipe où la rigueur et l’exemplarité sont primordiales, il n’est pas surprenant que la direction ait pris les choses en main.

Un Slafkovsky plus effacé… et inquiet?

Un autre élément frappant dans ses réponses : son inconfort évident lorsqu’on lui a demandé s’il regardait ses statistiques.

“Qui ne regarde pas ses chiffres? Qui ne regarde pas?” a-t-il répondu, avant d’admettre :

“Ouais, évidemment, je les regarde. Je n’aime pas mes chiffres.”

Un moment d’humilité pour un joueur qui avait pourtant l’air de prendre les choses à la légère il y a quelques jours à peine.

Un aveu sous pression...

Slafkovsky est bien conscient que ses performances ne sont pas au rendez-vous.

“Je n’ai pas tiré au filet pendant la moitié de la saison, alors c’est difficile. Peut-être que je devrais simplement tirer plus souvent.”

Peut-être? Voilà un aveu qui résume bien la confusion entourant son jeu cette saison. Il sait ce qu’il doit faire, mais il ne le fait pas.

Et ce n’est pas tout. Lorsqu’on lui a demandé s’il ressentait la pression liée à la date limite des transactions, il a répondu d’un ton hésitant :

“Honnêtement, je ne sais même pas quand c’est la date limite des transactions.”

Encore un revirement surprenant. Quelques jours plus tôt, il plaisantait en lançant “Peut-être que je vais être échangé!” après une défaite. Il semblerait que ce scénario l’inquiète plus qu’il ne veut l’admettre.

Slafkovsky a beau prétendre qu’il ne pense pas aux rumeurs, il a avoué à demi-mot qu’il surveille de près ce qui se dit sur lui. Il suit ses statistiques, il suit l’actualité et surtout, il entend les rumeurs de transaction.

Il est clair que Juraj Slafkovsky a entendu les rumeurs envoyant Noah Dobson à Montréal en échange d’un attaquant de premier plan. Mais sa réponse? Un mélange de confiance et de nervosité. 

Il sait pertinemment qu’il ne sera pas échangé. Pourtant, derrière ce masque de confiance, il a visiblement reçu une tape sur les doigts. Son changement de ton, plus mesuré, en dit long sur le message qu’il a reçu en coulisses.

Cela confirme ce que plusieurs affirment depuis longtemps : Slafkovsky est trop préoccupé par ce qui se dit sur lui.

Martin St-Louis lui-même a déjà conseillé à ses joueurs de “mettre des œillères”, de se couper du bruit extérieur et de se concentrer uniquement sur le jeu. Mais Slafkovsky n’a pas encore appris cette leçon.

On sait qu’il est ultra-connecté, qu’il veut tout savoir, tout lire, tout entendre. Il se soucie énormément de sa perception publique, et cela se traduit par un joueur qui joue avec la peur de l’échec.

Et ce n’est pas un hasard si son premier match après la pause a été aussi timide.

Une tempête qui ne fait que commencer?

Le changement d’attitude de Slafkovsky amène plusieurs questions.

• Est-ce un vrai changement ou simplement une façade imposée par la direction?

• A-t-il vraiment compris la leçon ou attend-il que la tempête passe pour redevenir plus insouciant?

• Sa relation avec l’organisation est-elle en train de se fragiliser?

Une chose est certaine : le Canadien de Montréal a eu un problème de communication avec Slafkovsky.

Le laisser partir en vacances en plein chaos médiatique est bien correct. L’avoir laissé faire des déclarations insouciantes et arrogantes sans encadrement était une erreur.

Là, à son retour, on tente de calmer le jeu, d’effacer son erreur et de redorer son image. Mais le mal est fait. Les partisans n’oublient rien, et la patience envers lui commence à s’effondrer.

Slafkovsky voulait qu’on parle de ses 20 buts après la pause. Pour l’instant, on parle surtout de ses gaffes.

S’il veut qu’on le prenne au sérieux, il devra apprendre à gérer son image avec plus de maturité… et surtout, répondre sur la glace.