Jonathan Huberdeau à Montréal, Brendan Gallagher à Calgary: TVA Sports frappe fort

Jonathan Huberdeau à Montréal, Brendan Gallagher à Calgary: TVA Sports frappe fort

Par David Garel le 2024-10-30

Jean-Charles Lajoie et TVA Sports semblent croire qu’un miracle est à portée de main : échanger Brendan Gallagher et quelques espoirs contre Jonathan Huberdeau, et ainsi redonner des ailes au Canadien de Montréal.

Pour lui, le CH pourrait tenter de convaincre les Flames d'absorber une partie du contrat astronomique de Huberdeau, qui s’étire à 10,5 M$ par année jusqu’à ses 38 ans.

En échange, Montréal enverrait Brendan Gallagher et quelques jeunes espoirs. 

« Moi, Huberdeau avec Dach et Laine, je veux bien voir ça », avance Lajoie, comme si un tel échange était simple à réaliser.

Or, dans la réalité, cette idée tient davantage du fantasme que de la stratégie réaliste.

D’abord, Huberdeau est coincé sous un contrat colossal de 10,5 millions $ par année jusqu’à ses 38 ans. Imaginer qu’une autre équipe accepte de prendre ce fardeau – même en échangeant un Gallagher diminué par les blessures – frôle l’utopie.

Et ce, même si les Flames retiennent une partie du salaire de Huberdeau.

Lajoie, dans sa logique de “belle transaction”, oublie qu’il n’est pas question ici d’un simple échange de joueurs, mais bien de manoeuvres financières extrêmement complexes, dans une ligue où chaque dollar de masse salariale compte.

Les Flames n’ont aucun intérêt à absorber le contrat de Gallagher, un joueur en déclin et aussi fragile qu’un verre en cristal.

Pourquoi une organisation en difficulté accepterait-elle de se délester d'un talent encore valable en Jonathan Huberdeau, pour prendre un joueur qui ne peut plus contribuer de façon significative?

Lajoie fait aussi abstraction de la réalité économique : peu d'équipes sont prêtes à immobiliser 10,5 millions $ pendant plusieurs années, même en échange de jeunes talents.

Et croire que Calgary pourrait accepter de “manger” une partie du salaire de Huberdeau relève de la pure naïveté.

Avec un contrat aussi lourd, les options sont limitées. On n'efface pas ce genre d’entente comme par magie.

Le plus fascinant, c’est la légèreté avec laquelle Lajoie envisage ce type de transaction, comme si Kent Hughes pouvait décrocher le téléphone et boucler l’échange en deux temps, trois mouvements.

Lajoie se complaît dans des scénarios romanesques où le Canadien recrute non seulement Huberdeau, mais aussi Trevor Zegras, et ce sans compromettre son avenir.

Montréal n’a tout simplement pas la flexibilité financière pour prendre ce genre de risque. Huberdeau, aussi talentueux soit-il, traîne un contrat qui pourrait devenir un boulet pour n’importe quelle franchise, surtout Montréal dans son processus de reconstruction.

Loin des rêves éveillés de Lajoie, les partisans du Canadien savent que ce type de transaction appartiendrait davantage à un jeu vidéo qu’à la vraie vie.

Imaginer Huberdeau patiner aux côtés de Dach et Laine fait peut-être briller les yeux de certains, mais dans la réalité, c’est une illusion pure et simple.

Une illusion même les Flames eux-mêmes n’oseraient espérer voir se réaliser, eux qui connaissent un début de saison surprenant. 

La sortie de Lajoie démontre une fois de plus son goût pour l’extravagance et sa déconnexion des réalités du marché.

Si rêver en couleurs est permis, il serait sage de garder un pied sur terre.

TVA Sports veut attirer l'attention et augmenter son audience. Mais le public n'a pas de poignée dans le dos.