Il y a des signes qui ne mentent pas. Des silences plus lourds que mille critiques. Des absences qui résonnent plus fort que les présences.
Pendant que TVA Sports recevait une pluie de compliments pour sa couverture des séries éliminatoires, pendant que la qualité du travail journalistique de ses équipes sur le terrain, à Washington et au Centre Bell, était saluée même par des critiques historiques comme Hockey30, Jean-Charles Lajoie, lui, n'a reçu aucune fleurs.
Comme s'il était exclu de la famille.
Et il ne l’a pas bien pris. Pas du tout.
Lajoie a littéralement sauté une coche en ondes, furieux que mon article ait omis son nom parmi les gens à féliciter.
Ce qui était une reconnaissance légitime du travail de Félix Séguin, Patrick Lalime, Renaud Lavoie, Maxim Lapierre, Antoine Roussel, toute l’équipe de production et surtout le grand patron, Louis-Philippe Neveu, a été vécu par Lajoie comme une attaque personnelle.
Mais peut-on vraiment me blâmer de ne pas l’avoir nommé ? Personne ne l’écoute. Son émission, en pleine heure de pointe à 17h, peine à atteindre les 20 000 téléspectateurs, pendant que le match du CH en séries attire 1,3 million de Québécois. Il est, objectivement, hors du circuit.
Il fut un temps où Jean-Charles Lajoie était au cœur de l’antenne. Coloré, direct, imprévisible, il faisait réagir. Il faisait parler. Il avait une vraie présence. Mais ces temps sont révolus. Et c’est peut-être lui-même qui s’est mis dans cette position. Par arrogance? Par suffisance? Ou juste par le fait qu'il est un "has been" ?
Dans tous les cas, on le sent de plus en plus exclu, de plus en plus isolé de la famille de TVA Sports.
Et ce n’est pas juste une perception. Il n’était pas à Washington. Il n’était pas dans les discussions, dans les plateaux, dans l’action, dans le succès de ces séries éliminatoires.
Il était le gars du 5 à 7, à l’écart. Et dans une industrie où l’unité est essentielle — surtout quand tout le monde rame dans le même bateau — son isolement est devenu insupportable.
On ne peut pas parler d’isolement sans rappeler l’épisode qui a tout fait basculer. Ses propos sur “les imbéciles heureux des régions” pendant la pandémie ont été un point de rupture majeur.
Dans une province où les régions sont le cœur battant du public sportif, cette sortie a fermé la porte à tout retour de popularité.
Depuis, Jean-Charles Lajoie est devenu le symbole d’une arrogance montréalaise, d’une voix médiatique qui regarde de haut son propre public. Et à TVA Sports, chaîne qui se bat pour sa survie, on n’a plus le luxe de tolérer un boulet.
Et c’est là qu’entre en jeu un nom de plus en plus important : Louis-Philippe Neveu. Le grand manitou de TVA Sports, TVA et LCN.
Un homme discret, mais redoutablement efficace. Celui qui a transformé LCN en mine d'or lors des d’élections. Celui qui a exigé 300 000 $ (75 000 $) de frais de participation pour le débat des chefs, plaçant Québecor au centre des négociations. Un stratège. Un homme d’affaires. Un patron.
Il n'a pas hésité à annuler le débat quand Mark Carney a refusé de payer et de se présenter. Neveu a vraiment eu du courage dans ce dossier, et tout le Québec a pris le bord de TVA.
Maintenant, il doit avoir le courage de réaliser que Jean-Charles Lajoie n'est pas la solution pour TVA Sports, mais bien un boulet qui fait couler le navire.
Et Louis-Philippe Neveu voit clair. Il n’a pas besoin de sondage pour savoir qui performe. Il sait reconnaître les forces de son équipe, et surtout, il identifie les maillons faibles.
Il a vu que TVA Sports a livré sa meilleure couverture depuis des années, sans Jean-Charles Lajoie. Il a vu que la chaîne peut briller sans lui.
Son contrat se termine en 2026. Selon nos informations, Lajoie a accepté une importante baisse de salaire pour demeurer en poste, sinon il aurait pris la porte de sortie.
Il lui reste un an. Et il semble trop orgueilleux pour comprendre qu'il doit changer son approche s'il veut redresser une carrière qui a pris le mauvais chemin.
Jean-Charles Lajoie ne semble plus écouter personne. Il vit dans une bulle médiatique qu’il a lui-même créée, où tout ce qui ne le valide pas est vécu comme une attaque personnelle. Il est maintenant un homme qui s’indigne d’être oublié dans des compliments qui ne le concernent même plus.
Il s’est isolé. Il s’est exclu. Il s’est marginalisé.
Et dans une entreprise comme TVA Sports, qui saigne des millions et qui doit justifier chaque dollar investi, on ne peut plus justifier un animateur payé aussi grassement quand son émision n'a plus aucun impact, dont le nom est associé à des polémiques, et dont le comportement interne brise l’ambiance de travail.
Il lui reste peut-être des projets. Des idées. Il a encore son « reality show »… qui vient tout juste d’éclater en scandale, avec une vidéo où il conduit sans ceinture, téléphone en main, brûlant des feux rouges.
Un danger public. Une image qui confirme ce que bien des gens pensaient déjà : Jean-Charles Lajoie est devenu un problème.
Plus qu’un problème d’image. Un problème de crédibilité. Un problème de gestion. Un problème d’éthique.
TVA Sports, avec tous ses défis, ne peut plus se permettre de le porter à bout de bras.
Et peut-être qu’au fond, Jean-Charles Lajoie le sait. Peut-être que sa “coche pété” contre Hockey30 n’était que l’expression de cette panique sourde : celle de l’homme qu’on n’écoute plus, qu’on ne suit plus, qu’on oublie.
Le vénérable Réjean Tremblay m'a dit un jour qu'il y a pire que les critiques: l'indifférence fait bien plus mal.
Et aujourd'hui, on peut sentir la douleur dans les yeux de Lajoie. Car être oublié pour un narcissique comme lui, c'est le pire des châtiments...