C’est la fin pour Samuel Montembeault et Jakub Dobes: le prodige est arrivé

C’est la fin pour Samuel Montembeault et Jakub Dobes: le prodige est arrivé

Par David Garel le 2025-12-11

Ce soir, l'organisation du CH a basculé d’une ère à l’autre.

On a vu un kid de 21 ans, calme comme un cardiologue en pleine opération à cœur ouvert, débarquer dans l’arène de Sidney Crosby, avale la pression, éteindre les Penguins, et repartir avec une victoire qui résonne comme une proclamation : It’s him. C’est lui.

Jacob Fowler n’a pas seulement gagné.

Il a conquis une province en entier.

36 arrêts sur 38 tirs dans l’un des amphithéâtres les plus hostiles de la LNH, sans une once de panique, sans un geste inutile, sans un regard de panique vers le banc. Une performance incoyable:

Une maîtrise totale, déroutante, presque insolente pour un gardien qui, techniquement, devait encore être en développement.

Rien, absolument rien, dans son jeu n’a évoqué un rappel d’urgence. Chaque séquence respirait la certitude d’un vétéran qui sait qu’il appartient à cette ligue et qu’il n’a aucune intention d’en repartir.

Fowler a joué comme un gardien qui refuse d’être renvoyé à Laval.

La vérité? Il ne le sera plus jamais.

Le prodige est arrivé. Et Montréal le sait.

La ville avait besoin d’un sauveur, et elle vient de le trouver dans un gamin dont le visage n’a même pas fini de perdre ses traits juvéniles.

Ce qu’il a offert ce soir dépasse l’idée d’une simple belle histoire. C’est un message clair aux dirigeants : le temps des expériences est révolu. Le Canadien ne peut plus respirer avec un ménage à trois, ne peut plus jongler avec ses gardiens comme s’il s’agissait d’un exercice de laboratoire.

Il y a un numéro un, désormais.

Il s’appelle Jacob Fowler.

Et il a pris le filet comme si on lui avait donné les clés d’une voiture de luxe laissée trop longtemps dans un garage poussiéreux.

Pendant que la planète CH s’extasiait devant la sérénité surnaturelle de Fowler, deux hommes vivaient leur pire soirée professionnelle sans même enfiler les jambières.

Samuel Montembeault, d’abord... sur le banc en tant qu'auxilliaire.

La phrase qui résonnera demain matin dans tous les bureaux de direction est simple : qu’est-ce qu’on fait avec lui maintenant?

Montembeault n’est plus le futur, n’est plus le présent, n’est même plus le passé tellement on veut oublier à quel point il est mauvais.

Et même si Pierre LeBrun a tenté de calmer les rumeurs en affirmant que le Canadien ne cherche pas activement à l’échanger, la réalité demeure impitoyable : personne ne veut un gardien qui occupe une masse salariale de 3,15 M$ jusqu'en 2027 pour un rendement aussi catastrophique.

Le Canadien peut bien « ne pas magasiner Montembeault » comme a dit Pierre LeBrun, le marché, lui, l’a déjà mis au rabais.

Mais le vrai naufrage, ce soir, se nomme Jakub Dobeš.

Dobeš n’a plus d’espace. Plus de marge. Plus d’oxygène. Fowler vient de l’éteindre. Le ménage à trois était déjà intenable; avec l’émergence du prodige, il devient impossible. Le Tchèque ne peut éviter la descente : il possède la seule clause qui permet au CH de le renvoyer à Laval sans ballottage.

Ce n’est plus une hypothèse. C’est un verdict.

En revenant à Montréal samedi soir après le match contre les Rangers, le CH devra trancher. Et ce soir, tout indique que Dobeš fera ses valises : Laval est son futur immédiat, non pas parce qu’il est mauvais, mais parce qu’il n’est plus essentiel.

Ce soir, ce n’est pas seulement Fowler qui a réécrit l’organigramme de l’équipe.

Adam Engström, en seulement 11 minutes 30, a offert une leçon de hockey propre, intelligente, structurée. Pas un geste inutile. Pas une panique. Rien qui rappelle le chaos que provoque Arber Xhekaj dans son territoire.

On le dit sans détour : Engström, dès maintenant, est supérieur à Arber Xhekaj dans toutes les zones.

Plus calme., plus précis., plus fiable, plus complet.

Et Jayden Struble, souvent critiqué ces derniers temps, a répondu avec une performance mature, énergique, disciplinée alors que les fans du CH voulaient Xhekaj à sa place.

Pauvre shérif. Il sait trop bien que son temps est compté à Montréal. Reste à voir s'il prendra le chemin de Nashville avec le choix de 1re ronde protégé du CH... pour Ryan O'Reilly.

Mais le fil conducteur de ce match, celui qui a permis à tous ces moments d’exister, celui qui a tenu la maison saine et sauve quand Pittsburgh bombardait en rafales, c’est Fowler.

Tous les joueurs l’ont senti.

Tous l’ont regardé avec un léger vertige.

Tous ont compris que quelque chose venait de basculer.

Le CH entame une nouvelle ère et marque la fin d’un chapitre.

La fin de l’illusion Montembeault. La fin de la théorie Dobeš comme gardien de transition.

Jacob Fowler est arrivé.

Montréal ne sera plus jamais la même.