Jacob Fowler : la seule lumière du mois de novembre pour le Canadien

Jacob Fowler : la seule lumière du mois de novembre pour le Canadien

Par André Soueidan le 2025-11-19

Dans une saison qui s’alourdit match après match, on finit par chercher partout un peu d’air, un peu d’espoir, un signe que tout n’est pas en train de s’écrouler.

Depuis deux semaines, à Montréal, cette lumière ne vient ni de l’avantage numérique, ni du premier trio réinventé, ni de la défensive qui craque de partout, encore moins de la polémique entre les poteaux.

Le fameux trou noir du mois de novembre, celui qui avale le Canadien année après année, semble n’avoir aucun effet sur Jacob Fowler. 

Pendant que Montréal coule au ralenti, six défaites, deux victoires dans le mois...  Fowler, lui, empile les départs solides avec une régularité qui fait presque rire jaune.

Neuf matchs. Six victoires. Un pourcentage d’arrêt de .924. Une moyenne de 2,01. Des chiffres qu’aucun gardien du grand club n’a approchés depuis le 1er novembre.

Et pourtant, personne n’est surpris. Fowler a cette constance-là depuis toujours : que ce soit au Boston College ou dans les camps du Canadien, il a toujours donné l’impression de flotter au-dessus des turbulences.

Pendant que Montembeault et Dobes se relaient pour encaisser les défaites dans la LNH, Fowler, lui, passe ses soirées à fermer la porte dans des arénas de la Ligue américaine comme si tout ça était parfaitement normal.

Évidemment, cette séquence alimente le fantasme le plus populaire du moment : « Et si on le rappelait? »

À Montréal, chaque fois qu’un jeune performe, quelqu’un pose la question. C’est presque un réflexe conditionné.

Mais la réponse, pour une fois, est simple : non. Pas maintenant. Pas cette année.

On comprend la tentation. On comprend l’impatience. Mais Fowler n’est pas Carey Price, même si ses débuts rappellent étrangement ceux du cinquième choix de 2005.

Price avait bénéficié d’un contexte unique : un lock-out, des saisons complètes à Tri-City, une ascension fulgurante et un club qui avait énormément de place devant lui. à

Fowler, lui, commence à peine sa première vraie saison professionnelle. Et une chose est certaine : Montréal n’est pas en position de brûler son développement.

Le Canadien n’est pas un club qui vise la coupe, ni même un club qui peut se permettre d’écraser ses jeunes sous le poids d’une crise.

On peut survivre avec Montembeault et Dobes. On peut naviguer un mois ou deux de tempête avec ces deux gars-là. Le futur, lui, mérite mieux.

Ce qui frappe surtout dans tout ça, c’est que Fowler joue avec la sérénité d’un vétéran de 28 ans. Pas un geste de trop. Pas de panique. Pas de collapses mentaux.

Après tout ce qu’on vient de voir en haut, ça fait presque bizarre de se rappeler que ça existe encore : la constance.

Le gardien de 6’2’’ et 213 livres joue exactement comme il devrait jouer… et un peu plus. On espérait du potentiel. On se retrouve avec une base solide. Une fondation.

Alors on respire.

On arrête de dire n’importe quoi.

On laisse Jacob Fowler jouer sa saison au complet à Laval. On le laisse faire des erreurs. On le laisse voler des matchs.

On le laisse comprendre ce que c’est, un calendrier pro. On lui donne le temps que Montréal n’a jamais donné à personne entre les poteaux.

Parce qu’au bout de tout ça, une vérité devient impossible à ignorer : le futur du Canadien devant le filet n’est pas à Montréal.

Il est à Laval.

Et il a déjà l’air prêt… mais pas trop vite.

À suivre...