Chair de poule dans la chambre: l'entrevue de Jacob Fowler touche droit au coeur

Chair de poule dans la chambre: l'entrevue de Jacob Fowler touche droit au coeur

Par David Garel le 2025-12-11

Jacob Fowler est un enfant prodige... qui a parlé comme un vieux sage... et qui a donné des frissons à tout le Québec

Un jeune homme de 21 ans, trop calme pour son âge, trop lucide pour être normal, trop mature pour être bouleversé, s’avance devant une meute de caméras et parle avec une profondeur qui ferait rougir des vétérans de vingt ans de LNH.

Jacob Fowler n’a pas seulement remporté son premier match dans la Ligue nationale. Il a conquis une province en accordant l'entrevue de l'année.

Après une performance de 36 arrêts sur 38 tirs, devant Sidney Crosby, dans la ville où Dryden, Roy et Price ont eux aussi lancé leur légende en remportant leur première victoire, le jeune gardien n’a affiché aucun triomphe, aucune arrogance, aucune euphorie.

Il a parlé comme un vieil esprit.

Un « old soul », comme disent les Américains.

Un "stud" qui a déjà compris ce que plusieurs vétérans n’ont jamais saisi : l’humilité est la seule route vers la grandeur.

« Je pourrais avoir joué n’importe où, ce soir… mais ici, c’est spécial. »

Dès la première question, Fowler a frappé le Québec au cœur.

« Ça goûte bon, cette première victoire ici ?

" Je veux dire… j’aurais pu jouer n’importe où ce soir, et obtenir une première victoire aurait été spécial, mais j’ai assisté à tellement de matchs ici. J’ai grandi comme partisan de Pittsburgh. Crosby et Fleury étaient mes joueurs préférés en grandissant. "

Alors c’est difficile de ne pas remarquer quand Crosby est sur la glace… et tu veux l’arrêter chaque fois qu’il tire. »

Pas une once de vantardise.

Juste la vérité d’un kid qui réalise un rêve d’enfance et qui l’avoue avec un naturel qui touche droit au coeur.

Il avait 21 ans, mais il parlait comme si ce moment avait traversé trois décennies de préparation intérieure.

On lui demande s’il est étrange d’attendre dix minutes avant de recevoir un premier tir.

Il ne dramatise pas.

Il ne cherche pas d’excuse.

« Oui, j’aurais aimé recevoir un petit tir doux pour me mettre dedans… mais j’ai aimé notre départ. On avait besoin d’un début rapide, et le but de Texier a été énorme pour nous. »

Encore une fois, pas un mot sur lui.

Un réflexe naturel de rediriger le mérite vers l’équipe.

Quand un gardien pense comme ça, on ne parle plus seulement de talent.

On parle de leadership.

On lui apprend qu’il a arrêté Crosby sept fois.

Il ne s’enfle pas la tête.

« C’était vraiment autant ? Je veux dire… j’avais l’impression qu’ils tiraient beaucoup. J’ai l’impression que je voyais à peu près tout. Je suis vraiment fier de l’effort devant moi. Ils ont rendu mon travail assez simple. »

C’est ce ton qui a glacé la province.

Ce calme.

Cette façon de ne jamais élever la voix, jamais surjouer, jamais exagérer.

Fowler impose la sérénité comme d’autres imposent la force.

Là où 99 % des recrues parleraient du stress, lui parle de son humanité avec une honnêteté touchante :

« Je crois que j’étais plus inconfortable avant… je n’ai pas fait la meilleure sieste, ni eu la meilleure nuit. Mais une fois que tu embarques dans ta routine, tu réalises que ce n’est qu’un plus grand amphithéâtre.

Tu essaies de ne pas trop regarder les noms dans le dos des joueurs. Juste des petits repères mentaux, comme on dit, pour entrer dans le match. Aucunnement différent d’un match à Laval. »

Ce passage-là, surtout, a coupé le souffle à tout le monde.

Le kid compare un premier match de LNH contre Crosby… à un match à Laval.

Ce n’est pas du sang-froid. C’est une construction mentale d’élite.

Interrogé sur son rappel-surprise, il refuse la dramatisation :

« Oui et non, j’ai été surpris.

L’équipe traversait une période difficile, elle avait besoin de gagner. Quand on m’a dit que j’allais jouer, je n’ai pas trop pensé. Je voulais juste faire partie de la solution et aider le club. Les deux autres gardiens ont été incroyables avec moi. Tout le monde ici a le même objectif : on veut gagner plus de matchs et on veut une place en séries. »

Tu lis ça, et tu comprends pourquoi le vestiaire l’a adopté en vingt minutes.

Sa réponse la plus savoureuse :

« Commencer l’échauffement seul, sans le masque ?

« Les gars avaient pris mon casque. C'est Lane Hutson qui me l'a volé.

Honnêtement, je pensais plus à mon tour de recrue qu’au match. Tu ne veux pas tomber ou manquer le filet… Je pense que je l’ai bien réussi. »

Là, tout le Québec a éclaté de rire.

Le naturel pur, sans filtre.

« Je dois être moi-même. Pas un autre gardien. Moi. »

Puis vient la phrase qui restera dans l’histoire.

« J’ai vécu de grands moments avant, les Mondiaux juniors, le championnat national universitaire. J’ai appris à rester dans le moment. Ici, maintenant. Pas à penser au prochain tir.

Je sais qu’il y a toutes sortes de comparaisons. On dit que tu veux ressembler à tel ou tel gardien. Je mentirais si je disais que je ne veux pas être comme tous les grands… mais je comprends que je dois être moi-même.

Et ça commence chaque jour, en faisant les bonnes choses. »

À 21 ans.

Devant une meute journalistes.

Après une victoire historique. Ce gars-là n’est pas normal. Ce n’est pas une recrue. Ce n’est pas un prospect.

C’est déjà le gardien numéro un de la plus grande organisation de l'histoire du hockey.

Une histoire digne d'Hollywood...