Ivan Demidov peut respirer: un match incroyable pour son futur centre

Ivan Demidov peut respirer: un match incroyable pour son futur centre

Par Nicolas Pérusse le 2025-10-03

Michael Hage a signé un match de géant.

Deux buts. Trois passes. Cinq points au compteur pour son premier match universitaire cette saison avec Michigan. Mais au-delà des chiffres, c’est la manière qui impressionne.

Il était partout. Sur l’avantage numérique. Sur le désavantage numérique. Dans le cercle des mises en jeu. Chaque présence était un rappel qu’il n’est pas seulement un espoir prometteur, mais un candidat sérieux au trophée Hobey Baker.

Ce n’était pas le match d’un jeune qui cherche sa place. C’était le match d’un futur centre numéro deux de la LNH.

Un joueur qui impose son rythme, qui dicte le jeu, qui incarne exactement ce dont le Canadien a besoin derrière Nick Suzuki. Et à Montréal, on a tous vu le message.

Depuis des mois, les partisans craignent le vide derrière Suzuki. Kent Hughes a bien tenté de bricoler avec Kirby Dach, Alex Newhook, et même Oliver Kapanen. Mais aucun de ces noms ne rassure complètement. Dach est bourré de talent, mais fragile comme du verre. Newhook flotte entre l’aile et le centre sans jamais trouver un rôle fixe. Kapanen, lui, demeure un pari incertain.

Et pendant ce temps, Ivan Demidov arrive en Amérique du Nord avec une pression gigantesque sur les épaules. Un diamant offensif, mais qui doit absolument être épaulé par un vrai centre.

Ce soir, en allumant la NCAA, Michael Hage a envoyé un signal clair : le renfort est en route.

Kent Hughes le sait. Il a choisi la patience. Il a vu passer des options comme Mason McTavish ou d’autres jeunes centres disponibles sur le marché dans les derniers mois, mais il a refusé de céder des actifs majeurs pour combler le poste trop rapidement.

Parce qu’il savait. Parce qu’il croyait en Hage. Parce qu’il voyait en lui plus qu’une belle histoire. Et l’histoire, pourtant, est puissante.

Un an avant son repêchage, Hage a perdu son père, un fan inconditionnel du Canadien de Montréal. Un drame personnel qui aurait pu briser n’importe quel jeune de 17 ans. Mais Hage a choisi de transformer ce deuil en force.

Lors de ses entrevues pré-draft, il a parlé avec émotion de son père, et de la fierté qu’il ressentirait en le voyant porter les couleurs du CH. Il a tenu bon, il a persévéré, et il a continué de dominer malgré la douleur.

Aujourd’hui, en le voyant soulever ses coéquipiers et écraser la compétition, impossible de ne pas penser à son parcours. Hage n’est pas seulement un talent brut. C’est un survivant. Un compétiteur forgé dans l’adversité.

Et surtout, c’est un centre avec un profil que le Canadien n’a jamais vraiment eu derrière Suzuki.

À 6 pieds 1, près de 190 livres, il possède le gabarit et la puissance d’un Kirby Dach. Mais contrairement à Dach, il ne fuit pas le contact. Il aime s’impliquer physiquement. Il gagne ses batailles. Il va chercher les rondelles libres. Et il garde la tête haute même sous pression.

Il combine la créativité et la vision d’un meneur offensif avec l’engagement défensif d’un centre complet. Rarement le CH a mis la main sur un joueur aussi équilibré, aussi prêt à jouer un rôle majeur dans les deux sens de la patinoire.

C’est exactement pour ça que sa performance de ce soir fait tant réagir.

Cinq points, oui. Mais aussi une présence constante en désavantage numérique, une confiance éclatante dans le cercle des mises en jeu, et une implication défensive qui démontre qu’il ne veut pas seulement briller, mais dominer.

C’est le genre de match qui met un joueur sur la carte pour de bon. Le genre de match qui change la perception d’un programme.

Et maintenant, la question n’est plus de savoir si Michael Hage percera dans la LNH. La question est : à quel point il est proche de le faire.

Parce que si Hage maintient ce rythme et devient finaliste, voire gagnant, du Hobey Baker cette saison, il ne restera pas longtemps à Michigan.

Il arrivera à Montréal gonflé de confiance, prêt à s’installer comme deuxième centre du club.

Prêt à libérer Suzuki d’une partie de ses lourdes responsabilités défensives.

Prêt à donner à Demidov le pivot dont il aura besoin pour transformer son talent brut en résultats concrets.

C’est ça, la grande révélation de cette soirée.

Oui, l’année peut être longue pour Demidov. S’il doit alterner entre Dach, Newhook ou Kapanen comme partenaires de centre, il y aura des moments de flottement. Des séquences frustrantes. Des soirs où le talent ne sera pas soutenu par une structure claire.

Mais l’avenir se dessine déjà. Et dans cet avenir, Demidov n’est pas seul. Il a son centre.

Michael Hage n’est plus seulement “le jeune repêché au 21e rang en 2024”. Il est le cœur du plan.

Le joueur que Hughes a ciblé pour stabiliser l’organisation.

Le pivot qui doit transformer une ligne prometteuse en une véritable force dominante.

Les partisans du Canadien peuvent souffler. Parce que le deuxième centre tant attendu n’est pas ailleurs. Il n’est pas à aller chercher dans une transaction désespérée.

Il est déjà là. Il est en train de s’imposer, match après match, comme une évidence.

Et quand il débarquera enfin au Centre Bell, ce ne sera pas pour attendre son tour.

Ce sera pour prendre sa place.

Aux côtés d’Ivan Demidov.

Pour écrire, ensemble, le prochain grand chapitre du Canadien de Montréal.