Ce n’est plus Montréal qui exagère. Ce n’est plus des partisans un peu trop émotifs sur X ou un headline forcé à TVA Sports.
Non. Cette fois, ce sont les médias américains, les vrais, qui paniquent ... et ça change tout.
Dans le dernier épisode de Spittin’ Chiclets, Ryan Whitney a lancé le sujet sans détour : Ivan Demidov n’est plus un espoir excitant. C’est une superstar en train d’éclore devant toute la ligue.
Et surtout ... son nom commence à circuler dans tous les vestiaires, toutes les salles vidéo, toutes les têtes.
Whitney n’a même pas introduit ça comme une simple observation. Il l’a dit comme si c’était une évidence pour tout le monde dans la ligue :
« Je vais le répéter… Demidov est déjà dans mon top 5 des joueurs à regarder dans la LNH en ce moment. Pas dans cinq ans. Maintenant. Ce gars-là, c’est une superstar en train d’exploser. »
Et ce n’était pas une hyperbole lancée pour faire réagir. Il l’a répété avec ce ton sérieux qu’il utilise rarement :
« Peu importe si vous aimez Montréal ou pas… si t’aimes le hockey, tu regardes Demidov. À chaque fois qu’il touche la rondelle, tu sens quelque chose arriver. »
Puis il est allé encore plus loin, là où même les partisans du CH osent rarement s’avancer :
« Moi, je vais vous le dire… c’est un gars de 100 points. Peut-être pas cette saison, mais pour les 10 prochaines années, ce gars-là va être un game breaker à Montréal. »
Et pendant qu’il disait ça, Keith Yandle acquiesçait comme si ça ne se discutait même pas. Ce n’était pas un débat.
Ce n’était pas une projection. C’était une constatation.
« Sa tromperie… c’est malade. Tu regardes ses passes en avantage numérique, surtout celles du côté faible… le gardien ne bouge même pas. Il pense qu’il va encore stickhandler ou regarder ailleurs. Puis soudain, c’est un filet vide. C’est comme s’il éteignait les réactions des gardiens. »
Puis Yandle raconte le fameux but « short side » :
« Le but qu’il a marqué côté court, j’ai eu un doute… je pensais qu’il stickhandlait encore. Honnêtement, je pense que le gardien aussi. La rondelle est déjà entrée et lui, il célèbre. Comme si tout le monde jouait en 0,75x de vitesse, sauf lui. »
Ce n’est pas juste du talent, c’est de la tromperie intelligente.
Ce n’est pas un lancer fou dans le haut du filet ... c’est voir que le gardien ne bougera pas, voir que le défenseur pense encore qu’il dribble, et décider de tirer pendant le dribble.
Yandle, ce n’est pas un gars qui s’emballe facilement. Mais là il a lâché cette phrase que personne ne conteste autour de la table :
« Quand il a la rondelle, c’est ce qu’il y a de plus immanquable à la télévision dans la LNH en ce moment. Projettes-toi deux ans plus tard avec lui… ça va être ridicule à Montréal. »
Ce qui rend tout ça encore plus fou, c’est que tout ce bruit autour de Demidov ne repose pas juste sur des highlights ou du hype québécois. Les chiffres suivent. Et quand on regarde ses minutes de jeu, ça devient presque indécent.
Demidov, ce n’est pas un joueur qu’on gave de 21 ou 22 minutes comme McDavid ou Kucherov.
Il joue à peine 14 minutes par soir. Parfois moins. Mais il produit comme un vétéran installé dans un top-6 depuis cinq ans.
Il ne triche pas, il ne disparaît pas pendant les matchs serrés. Il crée tout le temps quelque chose.
Et le plus frappant, c’est l’avantage numérique.
Avant son arrivée, le power play du Canadien tournait autour de 19 %, correct sans plus.
Depuis qu’il y a mis les pieds ... littéralement ... ça a flirté avec les 50 % sur certaines séquences.
Pas parce que le système a changé.
Simplement parce que Demidov voit des lignes de passe que personne ne voit, et surtout, il les tente.
Les chiffres avancés montrent que même quand il ne touche pas à la rondelle, les défenseurs se tournent vers lui, figent, créent un espace ailleurs.
C’est exactement ce que Yandle et Whitney essaient d’expliquer : ce gars-là ne joue pas le hockey avec ses mains, il le joue avec vos yeux.
À 19 ans, il n’a pas le physique d’un Tkachuk ni la voix d’un vétéran dans le vestiaire.
Mais sur la glace, le jeu tourne autour de lui. Martin St-Louis lui donne 14 minutes ? Il en joue 14 comme si c’était 25.
Il ne bombe pas la fiche, mais il la contrôle.
Ce n’est pas juste du hype : les chiffres suivent.
À 19 ans, Ivan Demidov a 12 points en 14 matchs, et ce ne sont pas des points de luxe ramassés en fin de match ou sur une deuxième unité d’avantage numérique.
Il est déjà installé sur la première vague du power play, et ce n’est pas un cadeau. Il l’a arrachée.
Depuis qu’il y est, le Canadien passe de 19 % d’efficacité à des séquences où le taux de réussite frôle les 40–50 %, simplement parce qu’il change la vitesse, les angles de passes, les habitudes des gardiens.
Il joue 13 à 15 minutes par soir, et pourtant, il dicte le rythme comme un gars qui en jouerait 22.
Pas de triche, pas de stat gonflée. Juste un kid qui produit presque un point par match, et qui commence à faire peur aux équipes adverses parce qu’à chaque touche de rondelle, quelque chose peut exploser.
Et c’est là que tout bascule. On peut bien continuer de se convaincre que ce n’est que le début, que la ligue va s’ajuster, que les défenseurs vont finir par comprendre ses feintes et couper ses lignes de passe… mais pour l’instant, ce sont eux qui réagissent, pas lui.
À 19 ans, il n’est pas en train de suivre le rythme de la LNH ... il est en train de l’imposer.
Ivan Demidov n’est plus un espoir excitant pour un marché affamé comme Montréal.
Il est devenu un dossier de ligue. Il force les entraîneurs adverses à réécrire leur plan de match, il fait bouger les gardiens avant même de tirer, il oblige même les vétérans à lever la tête quand il touche à la rondelle.
Et le plus inquiétant pour le reste de la LNH? Il n’est qu’au premier chapitre de son histoire.
AMEN
