Inquiétude pour Michael Hage et sa famille: Kent Hughes n'a pas le droit

Inquiétude pour Michael Hage et sa famille: Kent Hughes n'a pas le droit

Par David Garel le 2025-09-10

Les rumeurs autour de Sidney Crosby à Montréal s’intensifient, mais un détail souligné par le Journal de Montréal change complètement le ton du débat.

Selon leurs informations, si les Penguins acceptent un jour d’échanger leur capitaine, le prix passera par Michael Hage.

Pas Owen Beck. Pas Joshua Roy. Pas un choix de première ronde protégé. Pas Kirby Dach.

Non, Hage, la perle offensive du Canadien, et celui que l’organisation place déjà dans la même catégorie intouchable que David Reinbacher.

Pourquoi Michael Hage?

À Pittsburgh, les besoins sont criants. Le club est vieillissant, vidé de sa relève, et s’enfonce dans un cycle de reconstruction. 

Les Penguins veulent un centre. Pas un ailier, pas un pari incertain, mais un jeune capable d'occuper la position la plus importante au hockey et d’incarner la suite après Crosby et Malkin.

Dans ce contexte, Hage représente le profil idéal : jeune, dynamique, complet, et porteur d’une histoire émotive qui fait déjà vibrer Montréal.

Mais c’est aussi l'histoire fait mal. L’histoire de son père, tragiquement décédé dans un accident, a profondément marqué la famille Hage

Michael est porté par ce drame, motivé à écrire une histoire qui rend hommage à son père. À Montréal, cette dimension n’est pas qu’un détail sentimental : elle crée un lien tellement fort avec la ville et l’organisation.

Pour le Canadien, échanger Hage serait perçu comme une trahison envers ce récit déjà adopté par les partisans.

Kent Hughes et Jeff Gorton savent qu’ils doivent envisager toutes les avenues. Mais selon le Journal de Montréal, le CH ne veut rien savoir de céder Michael Hage. Il est catégorisé dans la case « intouchable », au même titre que Reinbacher.

La logique est simple : sacrifier Hage reviendrait à hypothéquer la prochaine décennie au centre, alors que l’organisation mise sur lui pour incarner une profondeur que Montréal n’a jamais eue depuis des lunes.

Le problème? Pittsburgh le sait. Kyle Dubas ne voudra pas se contenter d’un paquet secondaire de Beck, Roy et un choix de 1ère. Il voudra un nom qui résonne. Et Hage est ce nom.

Selon Frank Seravalli, le CH veut tellement obtenir Crosby qu'il pense que Kent Hughes va tout faire pour l'obtenir. 

Certains, comme le journaliste Mike DeFoy, avancent que le Colorado est favori. La vérité? C’est un mirage. L' Avalanche n’a plus de munitions prospect.

Ils ont déjà sacrifié Callum Ritchie pour obtenir Brock Nelson. Leur meilleur espoir restant est Mikhail Gulyayev, un défenseur, suivi de Gavin Brindley, un attaquant jugé « de bas étage ».

Le reste? Des seconds couteaux. À part Gulyayev, il n’y a rien qui puisse séduire Pittsburgh dans une transaction de cette ampleur.

Quant aux Kings, la situation est tout aussi mince. Liam Greentree est un ailier, pas un centre. Francesco Pinelli est un centre de 22 ans, limité, 29 points en 70 matchs dans la LAH.

Pas un futur Crosby. Les autres noms, Brzustewicz, Chromiak, Portillo, n’ont rien de transcendant. Bref, Colorado et Los Angeles ne sont pas de vrais concurrents. Le marché se résume à une seule chose : Montréal… et Michael Hage.

C’est là que l’éditorial prend son sens. Oui, Sidney Crosby est une légende. Oui, il peut changer la trajectoire d’un club.

Mais il a 38 ans. Son contrat se termine bientôt. Et le prix exigé pourrait être le futur du Canadien. Sacrifier Hage, c’est risquer de reproduire les erreurs du passé, quand Montréal troquait des joyaux pour un présent qui ne se concrétisait jamais.

 Le Journal de Montréal l’affirme : les Penguins pousseront pour Hage. Mais Montréal doit tenir. Parce que si Crosby veut vraiment le CH, comme tout le laisse croire, Pittsburgh n’aura pas le luxe d’imposer sa volonté.

Le dossier Raymond Bourque avec l’Avalanche l’a montré : une légende choisit sa destination, et la valeur chute mécaniquement.

En 2000, les Bruins ont cédé Raymond Bourque et Dave Andreychuk à l'Avalanche de Colorado. En retour, ils ont reçu :

Brian Rolston, qui a connu une belle carrière à Boston.

Martin Grenier (défenseur flop qui a disparu).

Samuel Påhlsson (centre flop qui a disparu).

Un choix de première ronde.

C’était une offre raisonnable, même judicieuse aux yeux des observateurs à l’époque. Bourque n’était qu’à une coupe Stanley de compléter son héritage.

Dans la foulée, il a soulevé la coupe avec le Colorado en 2001, moment incroyable gravé dans le temps et qui reste un exemple de ce qu’une transaction bien pensée peut accomplir pour un vétéran au sommet. 

Crosby à Montréal, c’est le rêve ultime. Mais à quel prix? L’information du Journal de Montréal est claire : Kyle Dubas mettra Michael Hage au centre de ses demandes.

Pour le CH, céder Hage, ce serait sacrifier son avenir pour un présent incertain. La tentation est grande. L’émotion aussi. Mais une organisation qui construit pour 2026-2027 ne peut pas se vider pour une star en fin de carrière, aussi grande soit-elle.

La beauté et la cruauté de cette saga, c’est que tout est déjà écrit : Pittsburgh veut un centre. Colorado et Los Angeles n’ont rien.

Montréal est le joueur dominant dans cette partie d’échecs. Mais tout dépend de la force de Hughes et Gorton à dire non. Non à Hage. Non à l’hypothèque. Non au sacrifice du futur.

Et si Crosby veut vraiment finir à Montréal? Alors le CH n’aura pas besoin de Michael Hage pour y arriver.

C’est ici que, pour moi, le dossier prend une tournure profondément humaine. Parce que, soyons clairs : on ne peut pas échanger Michael Hage. On ne peut tout simplement pas.

Ce n’est pas qu’une question de hockey. Ce n’est pas qu’une question de statistiques, de potentiel ou de besoins au centre. C’est une question de respect. Une question de cœur.

Michael Hage n’est pas un espoir comme les autres. Ce jeune homme a traversé une tragédie que personne n’oserait imaginer : la mort brutale de son père, dans un accident qui a bouleversé toute sa vie.

Dans ce chaos, il aurait pu tout abandonner. Il aurait pu se laisser briser. Mais il a choisi de continuer. Il a choisi de transformer sa douleur en carburant, son deuil en motivation.

Quand le Canadien a appelé son nom au repêchage, ce n’était pas seulement une belle histoire de hockey. C’était l’aboutissement d’un rêve partagé avec un père disparu trop tôt.

C’était une promesse tenue. Porter le chandail bleu-blanc-rouge, c’était honorer la mémoire d’un homme qui lui avait transmis cette passion pour le CH.

Échanger Hage, ce serait piétiner ce symbole. Ce serait tourner le dos à une histoire qui transcende le hockey. On a déjà vu, dans l’histoire du Canadien, des erreurs monumentales : Patrick Roy sacrifié dans une crise d’orgueil, Ryan McDonagh donné aux Rangers comme si c’était un joueur banal.

Mais envoyer Michael Hage ailleurs aujourd’hui, après ce qu’il représente, ce serait pire. Ce serait une honte.

Alors oui, Pittsburgh veut un centre. Oui, les Penguins rêvent de bâtir l’après-Crosby avec un jeune pilier. Mais non, ce ne sera pas Michael Hage.

Parce que l’échanger, ce serait trahir une histoire qui appartient déjà au patrimoine émotionnel du Canadien de Montréal.

On ne peut trahir l'histoire de sa famille. Kent Hughes n'a pas le droit.