C’est plus qu’un surnom. C’est devenu... la réalité...
Kaiden Guhle est un défenseur magnifique, un pilier de la brigade bleue du Canadien de Montréal, un guerrier au plus profond de son coeur. Mais à l’intérieur? Une porcelaine. Et encore une fois, la porcelaine a fendu.
Lors du match contre les Predators de Nashville, Guhle n’a pas terminé la rencontre. Touché en troisième période, il a quitté la patinoire visiblement inconfortable, à la limite du boitement, s’appuyant sur sa jambe droite comme si chaque pas était une punition.
Et comme si les images ne suffisaient pas à semer l’inquiétude, un nouveau développement a frappé fort aujourd’hui, via le journaliste Maxime Truman.
Guhle boitait… au Mano Cornuto...
On est à Montréal. Griffintown. Le Mano Cornuto, resto branché, repère de joueurs du CH et de personnalités publiques. Il est midi. Guhle y est attablé avec Jayden Struble, son frère d’armes.
Et il boite. Visiblement. À l’œil nu.
« Des partisans ont croisé Kaiden Guhle ce midi dans un resto de Griffintown. Il boîtait, ça se voyait à l’œil nu. Il ne portait toutefois pas d’attelle ou de botte orthopédique et il se déplaçait sans béquilles. » affirme Maxime Truman, toujours bien connecté.
C’est peut-être rassurant. Mais c’est aussi profondément inquiétant.
Pas d’attelle, pas de béquilles… mais un pas incertain.
Dans un monde idéal, Guhle serait chez lui, en repos, les jambes en l’air avec de la glace. Pas dans un resto de Montréal à tenter de faire bonne figure.
Mais Guhle est comme ça. Fierté. Rétention. Volonté d’apparence.
Le problème, c’est que le mal est là. La douleur est réelle. Et le diagnostic officiel ne tombera que demain.
Entre-temps, on ne peut que constater, une fois de plus, que le corps de Guhle ne suit pas la cadence.
Et ça, ça fait mal au CH.
Ce n’est pas la première fois. Ce ne sera probablement pas la dernière.
Guhle s’est blessé à l’aine au camp d’entraînement.
Il a manqué des matchs en 2022-2023 et 2023-2024 pour des problèmes musculaires et ligamentaires.
Il semble constamment jouer à la limite de l’effondrement.
Et cela semble être encore cette satanée aine...
Et pourtant, il est essentiel à cette équipe.
Depuis le début de la saison, Kaiden Guhle forme l'un des duos les plus importants du Canadien aux côtés de Lane Hutson.
Il affronte les meilleurs trios adverses.
Il stabilise la relance.
Il bloque des tirs.
Il impose le respect.
Sans lui, le CH perd son centre de gravité défensif.
Et on ne parle pas d’un simple troisième-pairing guy. On parle de celui qui encadre Hutson. Qui libère Matheson. Qui joue en désavantage. Qui absorbe les tempêtes.
S’il tombe, c’est toute la ligne bleue qui shake.
Le plus frustrant dans tout ça, c’est que Guhle est bon. Très bon.
À chaque fois qu’il revient, il impressionne. Il relance. Il domine. Il inspire. On l’aime. On le respecte.
Mais son corps, lui, n’en peut plus.
Et c’est là que le surnom de porcelaine fait mal. Pas parce qu’il est cruel. Parce qu’il est vrai.
Depuis le début de la saison, on répète que le CH est une meute.
Kaiden Guhle l’a lui-même dit après son "match héros" contre Chicago :
« Nous sommes une meute. C’est ce que font les équipes de championnat. »
Mais une meute a besoin de tous ses loups. Et Guhle en est un alpha.
Le voir boiter en plein Griffintown, après une soirée où il a quitté la glace en douleur, c’est le genre d’image qui fissure le moral collectif.
La blessure est mineure selon ce qui circule, alors on souffle, on le repose quelques matchs et c'est tout.
Mais encore une fois. C’est toute la structure de la défensive qui tremble… à cause d’un autre bris de porcelaine.
Et pourtant… il marchait. Il souriait. Il tenait bon.
C’est ça, Guhle.
Même à moitié blessé, même en douleur, même incapable de terminer un match, il sort en public, marche sans attelle, et essaie de prouver qu’il tient debout.
Est-ce de la fierté? De l’arrogance? Ou simplement l’instinct d’un joueur qui sait que sa réputation est en jeu à chaque absence?
Peut-être un peu des trois.
Demain, on aura des nouvelles et une mise à jour.
Mais ce soir, on sait une chose : le CH a encore perdu l'une de ses pierres angulaires défensives.
La porcelaine a craqué. Encore.
Et dans un Montréal qui croyait enfin en sa stabilité, le doute revient.
Et c’est là que tout prend sens.
Pourquoi Kent Hughes a-t-il refusé catégoriquement d’aller à huit ans, malgré les demandes du clan Guhle? Pourquoi a-t-il rejeté, sans broncher, les prétentions salariales de 8 millions $ par saison? Pourquoi a-t-il joué dur, imposé un plafond à 5,5M$ annuellement, et gagné la guerre psychologique des négos?
Parce qu’il savait que derrière le calme olympien de Kaiden Guhle, derrière sa mobilité fluide, son jeu défensif impeccable, sa réputation de guerrier silencieux… se cachait un corps vulnérable.
Hughes avait en main le dossier médical. Il avait vu le junior. Il avait vu les arrêts de jeu. Il avait vu la hanche, l’aine, le genou, la cheville. Il avait vu que le mot “fréquence” s’associait trop bien au mot “blessure.”
Et aujourd’hui, alors que Guhle boite dans Griffintown, que les partisans retiennent leur souffle, que le doute ronge à nouveau la stabilité du top-4… la décision de Hughes résonne comme une évidence.
Ce n’est pas parce qu'il est "cheap" qu’il a refusé huit ans.
Ce n’est pas un caprice de DG.
C’est un geste de protection budgétaire, à froid. Une gestion du risque.
Car dans un système à plafond salarial, tu ne surpayses pas un joueur qui tombe aux trois mois. Même s’il est essentiel. Même s’il est aimé. Même s’il a du cœur.
Tu le signes à prix réduit, tu prends ce que tu peux, et tu limites les dégâts.
Et si un jour il explose? Tant mieux. Tu auras gagné.
Mais si, comme hier soir contre les Predators, la porcelaine casse encore? Tu auras évité de te ruiner.
Voilà la vérité.
Ce contrat à 5,5 millions ne reflète pas la valeur de Kaiden Guhle dans un monde sans blessures. Il reflète ce que son corps permet d’anticiper. Il reflète le doute, l’usure, le poids des saisons écourtées.
Et c’est pourquoi Kent Hughes a eu le dernier mot.