Illusion brisée: Kent Hughes ne mord pas encore à l’hameçon Kirby Dach

Illusion brisée: Kent Hughes ne mord pas encore à l’hameçon Kirby Dach

Par André Soueidan le 2025-11-09

Le Canadien a enfin offert une victoire sans détour, un vrai match dominé de bout en bout.

Un 6 à 2 convaincant au Centre Bell, sans besoin de miracle en prolongation ni de remontée dramatique.

Et pendant que les partisans savourent enfin un samedi soir sans anxiété, un nom revient sur toutes les lèvres : Kirby Dach.

Oui, il joue bien. Oui, il marque. Oui, son effort saute aux yeux. Mais non, ça ne suffit pas encore pour convaincre Kent Hughes d’abandonner l’idée de trouver un vrai centre numéro deux.

Les chiffres sont là : quatre buts à ses trois derniers matchs, un total qui commence à faire taire ceux qui disaient qu’il était invisible depuis le début de la saison.

Sa moyenne de temps de jeu grimpe aussi.

Hier, Martin St-Louis lui a donné 16 minutes, loin des rencontres où il flirtait avec les 10 ou 11 minutes.

Il est maintenant utile sur la deuxième vague du jeu de puissance avec des gars comme Noah Dobson et Zachary Bolduc.

Il joue physique, il protège la rondelle, il soutient mieux le jeu.

Mais il reste, au fond, ce qu’il est pour l’instant : un attaquant de soutien. Un bon bottom six, capable de se hisser en haut quand tout clique, mais pas assez constant pour tenir la chaise du fameux deuxième centre qui obsède Montréal depuis trois ans.

Après la rencontre, Dach avait l’air d’un gars qui respire enfin un peu mieux. Il ne s’est pas lancé dans un grand discours, mais il a résumé l’état d’esprit du vestiaire en une phrase qui dit tout :

« On a finalement trouvé le moyen de fermer les livres. »

Pas de flafla. Juste le sentiment que, pour une fois, le Canadien a contrôlé son match du début à la fin. Pas besoin de revenir en catastrophe, pas besoin de tout miser sur l’émotion. Et ça, ça commence à ressembler à une identité.

Dach ne se cache pas derrière ses buts. Il l’a répété dans le vestiaire : les succès viennent parce que l’équipe joue serré, responsable et disciplinée.

Il sait qu’il doit encore gagner la confiance complète du coach.

Sa production actuelle est encourageante, mais sa place reste fragile.

Sa moyenne cette saison, c’est 13 minutes 43 de jeu, dont à peine 1 minute 22 sur l’avantage numérique.

On est loin du statut d’un centre offensif prioritaire.

Même hier, avec 4 buts à ses trois derniers matchs, il ne s’est pas installé sur la première vague. Il est utile, mais interchangeable. Bon, mais pas indispensable.

C’est là que Kent Hughes entre dans l’équation. Le directeur général voit ce que tout le monde voit.

Mais il ne s’emballe pas. Il ne change pas ses plans à cause d’une bonne semaine.

La réalité, c’est que le poste de deuxième centre n’est pas réglé parce que Dach traverse une bonne séquence.

Oui, il rend service. Oui, il s’arrache. Mais non, il n’a pas encore renversé la hiérarchie à long terme.

Hughes cherche toujours mieux, plus stable, plus assuré. Dach peut forcer la discussion, mais il ne l’a pas encore fermée.

Il n’y a rien d’injuste là-dedans, juste la réalité d’un marché comme Montréal.

Tu peux marquer un but spectaculaire samedi et retourner à 12 minutes de jeu lundi.

Tu peux être applaudi un soir et redevenir un joueur de rotation le lendemain.

Dach, lui, semble l’avoir compris. Il ne joue pas comme un gars qui réclame un poste, il joue comme un gars qui veut le mériter chaque changement.

Et c’est peut-être ça, la vraie bonne nouvelle : il a arrêté d’essayer de prouver qu’il peut être un deuxième centre, il s’est remis à jouer comme un joueur d’impact, peu importe le rôle.

Maintenant, c’est au Canadien de décider si ça suffit. Mais pour l’instant, Kent Hughes ne mord pas encore à l’hameçon.

À suivre ...