Logan Mailloux est en train de vivre le pire scénario imaginable pour un jeune défenseur fraîchement débarqué dans une nouvelle organisation. Il pensait avoir trouvé enfin un environnement stable, un rôle clair, une équipe qui croit en lui.
Mais à Saint-Louis, on commence déjà à regretter son acquisition.
Et à Montréal, on jubile.
Un vent glacial souffle déjà sur son vestiaire.
Depuis la transaction qui a envoyé Zachary Bolduc aux Canadiens de Montréal en retour de Mailloux, le ton est donné : l’état-major des Blues a promis un poste à Mailloux. Ce n’était pas seulement une prédiction : c’était un engagement.
Mais voilà que tout s’effondre.
Certes, les premiers alignements publiés sur les réseaux sociaux le placent dans le top 4 défensif, jumelé à Philip Broberg, lui-même ancien choix de premier tour des Oilers.
Mieux encore, Mailloux serait même en compétition directe avec Cam Fowler pour diriger la première vague de l’avantage numérique, aux côtés de Robert Thomas, Dylan Holloway, Pavel Buchnevich et Jimmy Snuggerud.
Mais tout ça, ça grince. Ça choque. Et ça divise.
À l’interne, certains trouvent Mailloux beaucoup trop "cocky". Et ça commence à se dire de plus en plus fort dans les médias locaux. À tel point que les mauvaises langues ont laissé entendre que Mailloux "devra apprendre à parler moins fort que ses lunettes de soleil".
Car oui, à chaque entrevue, Mailloux se présente lunettes fumées sur le nez, en mode rockstar. Une attitude qui agace de plus en plus dans un marché qui n’a jamais été friand des jeunes imbus d'eux-mêmes.
Lors de son tout premier point de presse avec les Blues, Mailloux a été baveux à l'os.. Quand un journaliste lui a demandé s’il pensait devoir "se battre pour un poste", il a répondu, sourire en coin :
« Non. Je n’ai pas à me battre. Je vais être là. C’est mon poste. »
Et quand on lui a parlé de l'héritage de Zachary Bolduc, le jeune québécois n’a pas caché son agacement :
« Je ne suis pas venu ici pour remplacer quelqu’un. Je suis ici pour marquer mon propre territoire. »
Puis, plus tard dans la même entrevue, interrogé sur les attentes de l’équipe, il a lancé une bombe :
« Si on me donne la première unité de powerplay, je vais livrer. Si on me la donne pas, je vais travailler pour l'obtenir »
Des propos qui, mis bout à bout, trahissent une arrogance qui frise la confiance, même pour une organisation comme les Blues qui a toujours valorisé la confiance en soi.
Pour certains, c’est le reflet d’un jeune homme qui veut s’imposer. Pour d’autres, c’est un avertissement clair que Mailloux ne comprend pas encore les codes de la LNH.
Si Logan Mailloux fait autant jaser à Saint-Louis, ce n’est pas uniquement pour son coup de patin ou sa montée dans la hiérarchie défensive des Blues.
C’est d’abord à cause de son ton. Sa manière de regarder les journalistes droit dans les yeux, et de sortir des phrases que peu de recrues oseraient formuler, encore moins dans un nouveau marché où il n’a encore rien prouvé.
« Pour être franc, je ne vois pas vraiment de similarités entre moi et Evan Bouchard », a-t-il lancé sans détour lorsqu’on lui a demandé s’il s’inspirait de son compatriote albertain
. Il aurait pu se contenter d’un compliment poli, éviter la comparaison ou éluder la question. Mais non. Il a préféré établir lui-même ses références.
« J’aime la manière dont il lance la rondelle… il manœuvre bien à la ligne bleue… Mais je ne dirais pas qu’il me ressemble comme joueur. »
Puis la déclaration qui a mis le feu aux poudres :
« J’ai toujours préféré me comparer à Alex Pietrangelo, ou même à John Carlson. J’aime jouer avec du mordant, avec de la hargne. Je pense que c’est important. »
Trois noms. Bouchard, Pietrangelo, Carlson. Trois profils. Et une hiérarchie affirmée avec une audace presque choquante.
Dans un vestiaire où Colton Parayko et Justin Faulk font encore figure de piliers, et où Cam Fowler est censé être le quart-arrière offensif désigné, Mailloux ne cache pas ses intentions. Il ne mendie pas un poste. Il revendique un rôle, un style, un statut.
Il ne cherche pas à plaire. Il cherche à s’imposer.
Et pendant que les médias locaux s'enflamment sur son attitude, les experts montréalais rient aux larmes.
Simon "Le Serpent" Boisvert, l’un des plus influents analystes d’espoirs au Québec, n’a jamais caché son mépris pour Logan Mailloux.
Et maintenant qu’il a changé de plateforme, quittant BPM Sports pour co-animer le nouveau balado Mathias et le Serpent sous la bannière de KO Sports, il a enfin eu le micro libre pour tout déballer.
Voici ce qu’il a balancé, sans filtre, dans le premier épisode :
« Quand j’ai vu que Zachary Bolduc avait été échangé contre Logan Mailloux, j’ai cru que c’était une fausse nouvelle. J’me suis dit : voyons, c’est quoi ce compte fake là ? »
Et ça ne s’arrête pas là. Boisvert va encore plus loin :
« D’après moi, à moins qu’il y ait des blessures et qu’on soit obligé de le garder, d’ici Noël, Logan Mailloux est dans la Ligue américaine. »
C’est une prédiction-choc. Un coup de poignard en direct. Et une validation pour tous ceux qui, à Montréal, pensaient que Mailloux était un produit surévalué.
Boisvert l’a déjà dit à plusieurs reprises dans le passé : selon lui, Mailloux est un défenseur de troisième paire au mieux. Il n’a jamais compris l’engouement médiatique autour de ce joueur, et surtout pas l’obsession de certains partisans qui le voyaient comme le futur quart-arrière du CH.
Et aujourd’hui, cette même perception semble gagner Saint-Louis.
Il faut comprendre que Mailloux n’arrive pas dans un contexte neutre. Il a été acquis contre Zachary Bolduc, un ancien choix de première ronde issu du Québec. Un joueur que les Blues ont développé patiemment, et que plusieurs voyaient comme leur centre de l’avenir.
Mailloux n’a pas seulement hérité d’un poste, il a hérité d’une dette à rembourser.
Et à ce jour, rien ne semble suffisant pour calmer la grogne. Certains partisans le trouvent trop confiant, pas assez humble. D’autres remettent déjà en question son jeu défensif, notamment dans les replis en zone neutre et ses lectures sous pression.
Même Cam Fowler, pourtant en fin de carrière, a laissé entendre que son poste sur la première unité du powerplay ne devrait pas être remis en question aussi facilement :
« Je suis encore capable de produire. J’ai montré l’an dernier que j’étais utile en avantage numérique. Je vais continuer de faire ma place. »
Une déclaration qui vise directement Mailloux, même si le vétéran a pris soin de ne jamais le nommer.
Ce contexte explosif pose une vraie question : les poolers doivent-ils croire en Mailloux ?
À première vue, il coche toutes les cases : défenseur offensif, gros gabarit, avantage numérique, place assurée dans le top 4… Mais en coulisses, la pression est démesurée. Le moindre faux pas pourrait lui coûter sa place.
Et si Boisvert a raison, Mailloux pourrait être le prochain à faire ses valises vers Springfield, le club-école des Blues. Ce ne serait pas la première fois qu’un joueur trop confiant brûle des étapes et finit par payer le prix.
Un cauchemar à double tranchant
Ce qui rend la situation de Mailloux aussi toxique, c’est qu’il est rejeté autant à Saint-Louis qu’à Montréal.
À Montréal, Boisvert l’a discrédité depuis longtemps, et une bonne partie du public lui reproche encore ses débuts controversés. Il était perçu comme un joueur imposé par Marc Bergevin, pas comme un choix unanime du vestiaire ou des entraîneurs.
À Saint-Louis, il est vu comme un jeune trop arrogant, qui pète plus haut que le trou, et qui ne comprend pas encore la culture de l’organisation. Ses lunettes de soleil sont devenues un symbole de cette distance entre l’image qu’il projette et l’humilité attendue d’un jeune joueur.
Et pendant ce temps-là, Zachary Bolduc, lui, éblouit déjà les médias du Québec... avant même d'avoir joué un match.
Logan Mailloux est à un tournant critique. S’il réussit, il fera taire Le Serpent, gagnera les cœurs à Saint-Louis et fera de son arrogance une force.
Mais s’il échoue, il deviendra un symbole de surévaluation, de grave erreur humaine et sportive.
Et à ce jour, le vent souffle très fort… contre lui.