Le ridicule ne tue pas, dit-on.
Heureusement pour les Maple Leafs de Toronto, car ils seraient morts depuis longtemps. Ce qui se déroule actuellement dans le plus grand marché hockey de la planète frôle la comédie.
Brad Treliving semble avoir abandonné toute forme de logique, de dignité et de vision stratégique pour construire une équipe fondée… sur la robustesse, l’hostilité et la nostalgie.
Voilà maintenant que Toronto veut ramener Michael Pezzetta. Oui, le Pezz, le bagarreur sympathique qui ne jouait même pas deux minutes par match à Montréal et qui n’a pas obtenu un seul point en 2024-2025. Et c’est Pierre LeBrun qui le confirme : les Leafs songent sérieusement à lui offrir un contrat.
Le plan “papier sablé” atteint son sommet d’absurdité.
Depuis quelques semaines, on comprend que Toronto veut changer d’ADN. Finie l’ère des joueurs flashy et des joueurs talentueux qui marquent 100 points.
Place aux joueurs robustes, aux vétérans de guerre et aux plombiers. Le plan : remplacer la finesse par la friction.
Et qui est au sommet de cette nouvelle stratégie?
Brad Marchand, 37 ans, pour un contrat de 8 à 8,5 millions de dollars par saison. Toronto prie pour que Marchand ne re-signe pas en Floride et soit séduit par l'argent torontois;
Aaron Ekblad, défenseur à l’historique médical inquiétant, qu’on rêve d’arracher à la Floride via le marché des agents libres;
Jonathan Marchessault, que Toronto espère toujours via transaction selon The Athletic;
Steven Stamkos, dont les jambes ralentissent mais qui ferait “bonne figure” pour vendre des billets. The Athletic affirme que le DG Brad Treliving a contacté les Predators à plusieurs reprises pour Stamkos;
Et maintenant… Michael Pezzetta. Sans farce.
Ce n’est pas une blague : l’intention derrière la signature potentielle de Pezzetta serait de l’utiliser comme motivation contre Montréal.
Le plan? L’avoir dans l’alignement contre le Canadien pour “jouer physique” et “blesser ses anciens coéquipiers”. Un plan tordu, minable, de bas étage, digne d’une ligue de garage en banlieue.
Pezzetta, rappelons-le, n’a aucun point cette saison. Il n’a pas joué un seul match de séries. Il a passé plus de temps à réchauffer le banc qu’à toucher la rondelle.
Il n’a même pas le gabarit pour justifier son rôle, n’étant ni le plus fort ni le plus rapide. Et malgré son attitude appréciée dans un vestiaire, il ne peut aucunement influencer un match à ce niveau.
Et pourtant, à Toronto, on veut en faire une pièce stratégique. Voilà où en est rendu le club depuis 1967.
Des millions pour des vétérans en fin de vie.
Mais Pezzetta n’est que la pointe de l’iceberg grotesque. Le vrai problème, c’est que Toronto est prêt à surpayer des joueurs qui ont passé leur date.
Brad Marchand a beau avoir performé avec les Panthers à 37 ans, ça sent le contrat de trop qui frôlerait les 8,5 millions par saison. Du délire pur.
Et ce n’est pas tout. On apprend que Toronto courtise activement Aaron Ekblad, malgré des blessures chroniques, des commotions, et une mobilité déclinante.
Un défenseur que la Floride veut laisser partir, et que Toronto considère comme une pierre angulaire. On nage en pleine absurdité.
Stamkos? Il représente un nom, un chandail à vendre. Mais sur la glace, il ne peut plus suivre le rythme. Quant à Jonathan Marchessault, il semble préférer rester Nashville, et pour cause. Qui voudrait venir se noyer dans ce cirque improvisé, où l’hostilité a remplacé la stratégie?
C’est ça, le cœur du plan des Leafs. Pas un plan hockey. Pas un plan fondé sur les chiffres, l’analyse ou le développement.
Un plan fondé sur la revanche émotionnelle. On veut blesser Montréal. On veut des gars qui frappent. On veut une équipe “plate à affronter”, comme s’il s’agissait encore des Flyers des années 70.
On construit une équipe de lutte au lieu d’un club de hockey.
Et à la tête de tout ça : Brad Treliving, qui a coulé les Flames de Calgary avec des décisions semblables.
Et pendant que Toronto s’entête à bâtir une équipe de “paper sand” et de “plombiers fâchés”, Mitch Marner se dirige paisiblement vers Las Vegas. Il visite des maisons. Il discute en privé. Il prépare son avenir.
Et le plus choquant dans tout ça? Vegas, qui a discuté illégalement avec Marner avant le 1er juillet, ne sera même pas puni.
Vegas parle à Marner avant d’avoir ses droits. C’est du maraudage pur et simple. Et au lieu d’une enquête, d’une sanction, la LNH regarde ailleurs.
Pour se consoler, on va signer Pezzetta? Et la mascarade continue.
Les Maple Leafs sont devenus une parodie. Une organisation qui se prend pour un club robuste alors qu’elle se s'effondre elle-même.
Un plan de vengeance. Un plan de frustration. Un plan qui ne gagnera rien, sauf des gros titres moqueurs et un autre été de vide.
Mais au moins, ils auront leur équipe de papier sablé.
Michael Pezzetta aura un contrat. Peut-être à Toronto, peut-être ailleurs. Il est un survivant. Un de ces rares joueurs qui, contre toute attente, réussissent à se maintenir dans la LNH parce qu'il accepte de faire la "job sale".
Il va continuer à se battre. Il va continuer à jeter les gants, à encaisser, à foncer tête première dans des mises en échec sans se poser de questions.
Mais pendant que les dirigeants le voient comme un simple pion d’énergie, sa famille, elle, voit autre chose : un être humain en train de s’exposer à des risques réels.
Elle sait ce qu’il a déjà encaissé. Elle voit les cicatrices. Et aujourd’hui, alors qu’il s’apprête peut-être à enfiler l’uniforme des Maple Leafs de Toronto pour affronter le Canadien, son ancienne équipe, dans des matchs où il sera poussé à la limite, l’inquiétude est plus grande que jamais.
Ce n’est pas qu’un joueur qui change d’équipe. C’est un fils, un frère, un ami qui s’apprête à mettre encore une fois sa santé en jeu pour un chèque modeste et une gloire éphémère.
Il ne se plaint pas. Il ne reculera pas. Mais c’est triste. Triste de voir qu’à 27 ans, la seule façon de survivre dans cette ligue pour Michael Pezzetta… c’est de risquer de ne jamais s’en relever.
Derrière le masque du dur à cuire, la réalité humaine de Michael Pezzetta est bouleversante. Ses proches vivent cette transition avec une profonde inquiétude.
Ses parents, qui l’ont vu se battre depuis les rangs mineurs jusqu’au Centre Bell, craignent aujourd’hui que son rêve ne se transforme en cauchemar.
Chaque combat, chaque mise en échec, chaque moment où il jette les gants est vécu avec une angoisse croissante par sa famille.
Sa mère aurait confié à des proches qu’elle ne regarde plus les matchs en direct, incapable de supporter le stress de voir son fils encaisser un autre coup à la tête.
La santé mentale déficiente, les maux de tête chroniques, les pertes de mémoire, l’instabilité émotionnelle. Ce que vit Pezzetta aujourd’hui, c’est le paradoxe tragique du guerrier moderne : il est prêt à tout donner pour l’équipe, mais ce don de soi est aussi un chemin vers la destruction.
Et ceux qui l’aiment le plus n’ont d’autre choix que de regarder, impuissants.
Cela fera encore plus mal à Toronto.