Honte nationale à Montréal: Patrick Roy ne pardonnera jamais à Geoff Molson

Honte nationale à Montréal: Patrick Roy ne pardonnera jamais à Geoff Molson

Par David Garel le 2025-06-13

C’est une honte nationale. Une gifle en plein visage de l’histoire. Un scandale silencieux qui prend de l’ampleur, et qu’on ne peut plus tolérer.

Pendant que la ville de Québec s'apprête à ériger une statue de bronze en l'honneur de Patrick Roy, le Canadien de Montréal continue de l’ignorer. Délibérément. Méchamment. Hypocritement.

On pourrait croire qu’un homme ayant apporté DEUX coupes Stanley à la Sainte-Flanelle dans les cinquante dernières années aurait droit à une reconnaissance éternelle.

Qu’un joueur au charisme légendaire, à la fougue mythique, à la passion brute aurait au minimum sa statue au pied du Centre Bell. Mais non. À Montréal, Patrick Roy est traité comme un indésirable.

Le 33 est adoré à Québec. Il y est reconnu comme un héros. Jacques Tanguay et toute la ville ont compris. Ils vont immortaliser l’image de Roy brandissant la Coupe Memorial en face du Centre Vidéotron.

On veut que les jeunes, en entrant dans l’amphithéâtre, lèvent les yeux vers cette statue et se souviennent qu’ici, un géant du hockey a marqué l’histoire.

Et à Montréal? Silence radio. Rien. Pas une plaque, pas un hommage digne de ce nom. On a retiré son chandail, oui, mais on n’a jamais réparé l’humiliation de 1995, ni reconnu sa grandeur au-delà du strict protocole.

Et Michel Therrien a raison d’être outré. Son coup de gueule contre Geoff Molson a frappé l’imaginaire. Therrien a enfin dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas depuis des années : Molson méprise Patrick Roy. Il le regarde de haut. Il a peur de son aura. Et il a toujours saboté ses chances de revenir dans l’organisation du CH.

En 2012, Roy était prêt. Mais Molson a choisi Marc Bergevin. Et Bergevin, lui, terrorisé à l'idée de perdre le contrôle, a engagé Michel Therrien au lieu de Roy. Parce que Patrick aurait imposé le respect. Parce que Patrick aurait été le visage de l’organisation, et Bergevin, trop petit dans ses culottes, ne le voulait pas.

Dix ans plus tard, même scénario. Roy rencontre Jeff Gorton. Mais le poste de DG était déjà promis à Kent Hughes, le bon chum à Gorton. Et Hughes, bien sûr, choisit Martin St-Louis comme entraîneur-chef. Un autre ex-joueur, sans expérience, mais sans danger. Roy? Mis à la porte poliment. Encore.

Et maintenant, pendant que Roy renaît à New York et que les Islanders vibrent d'avoir une légende derrière le banc, on le glorifie à Québec. Pas à Montréal. Comme si ses plus grands faits d’armes étaient avec les Remparts plutôt qu’avec le Canadien. Comme si la ville avait oublié qui a gagné la Coupe en 1986. Qui a porté le CH sur ses épaules en 1993.

Jean-Charles Lajoie est monté au front. Lui aussi dénonce le mutisme de l’organisation.

"Roy devrait avoir sa place aux côtés de Richard, Béliveau et Lafleur." On parle ici de la QUATRIÈME étoile. D’un homme qui a changé le destin d’une franchise. Et pourtant, rien. Geoff Molson refuse de faire le moindre geste.

C’est une vendetta personnelle. Une vendetta qui dure depuis 2012. 

Cette amertume, Patrick Roy ne la cache plus. Lors de son entrevue désormais célèbre avec Renaud Lavoie à TVA Sports, l’ancien #33 a clairement démontré que les blessures causées par Geoff Molson et le Canadien de Montréal sont encore vives.

Quand Renaud l’a questionné sur son entrevue avec le CH en 2022, Roy a laissé échapper un sourire sec et sarcastique :

« Je ne m’en rappelle pas. »

Et lorsque Lavoie a tenté de relancer avec humour en parlant de « mémoire sélective », Roy a tranché :

« On en a tous une. »

Ces mots, livrés avec froideur, étaient plus éloquents que mille discours. Roy n’oubliera jamais les humiliations de 2012 et 2022. Il sait ce que Montréal lui a refusé. Il sait que sa place a été volée.

Et le message est encore plus clair aujourd’hui. Roy, barbe fournie, déambule à New York avec une Rolex achetée chez Bijoux Medusa Custom Jewelry. Un clin d’oeil ironique, mordant, à son ancien patron. Une façon de dire : "Regarde-moi maintenant, Geoff."

Cette Rolex, c’est plus qu’un accessoire. C’est une déclaration d’indépendance. Roy a cassé ses chaînes. Il n’a plus besoin de l’approbation du CH. Il est devenu plus grand que l’institution. Et c’est pour ça que le peuple l’aime.

Les fans sont en colère. À la radio, dans les journaux, dans les bars, dans les salons, on s’indigne. On exige des comptes. Comment peut-on glorifier Howie Morenz avec une statue, mais pas Roy? Comment peut-on ignorer celui qui a gagné plus que Dryden et Plante à lui seul?

Et pendant ce temps, Martin St-Louis fait "la job". Mais dans le miroir, ce n’est pas son reflet qu’il voit, mais celui de Patrick Roy. Chaque soir. Chaque match. Chaque défaite.

Parce que l’avenir, c’est Roy. Parce que le passé, c’est Roy. Parce que Montréal, c’est Roy.

Il est temps d’arrêter cette mascarade. Il est temps de lui rendre hommage. Il est temps de lui construire SA statue.

Pendant que Jacques Tanguay mobilise 400 000 $ pour ériger une œuvre grandiose devant le Centre Vidéotron, Geoff Molson, lui, ne bouge pas. 

Aucune rue, aucune place publique, aucune statue. Rien. Juste un numéro retiré et un discours poli, oublié aussi vite qu’il a été livré. Et ce silence fait mal. Il trahit un malaise profond, un ressentiment jamais dissipé, une fierté mal placée.

Molson a raté l’occasion d’unir son organisation avec l’homme qui l’a portée à bout de bras. Et maintenant, c’est Québec qui rafle l’émotion, la loyauté et l’histoire. La quatrième étoile du CH est honorée… mais dans la ville rivale. Une tragédie symbolique. Une honte monumentale.

Québec aura tout gagné : l’honneur, la fierté, la mémoire.

Et Montréal? Montréal n’aura que la honte.